Education Nationale : des évaluations chez Amazon ?
Oui, mais non
C’est un prof qui a lancé un petit pavé dans la marre sur Twitter : la plateforme qui permet à l’éducation nationale de procéder à ses « évaluations nationales » pour les élèves de CP, CE1, 6ème et de seconde est hébergé chez Amazon.
En fait, cette plateforme est gérée par un prestataire luxembourgeois, Open Assessment Technologies (OAT), qui utilise pour vendre ce service un hébergement sur les serveurs d’un des "GAFAM", en l’occurrence Amazon, via sa filiale d'hébergement Amazon Web Services. La polémique a rapidement enflé, à tel point que le service CheckNews de Libération a jugé utile de vérifier ces affirmations et que le ministère de l’éducation nationale a de son côté mis à jour sa page consacrée à ces évaluations, pour rassurer les parents des gamins. Les articles se succèdent, comme celui de Sud Radio dans lequel le syndicat Sud Éducation extrapole à un point inquiétant : « Nul doute qu'à l'instar d'autres multinationales qui proposent déjà ce type de dispositif, Amazon sera en mesure de proposer de nouveaux contrats lucratifs à l'Éducation nationale à l'aide de toutes ces données livrées gracieusement par le ministère ». On atteint un niveau d’incompréhension technique crasse. Amazon Web Services est un service de « cloud ». On loue des serveurs, on paye à l’utilisation. AWS ne propose pas de « contrats lucratifs à l’aide de données collectées ». Il est même probable qu’Amazon ignore que des données concernant les élèves français sont stockées sur les machines de sa filiale.
L'Etat économe ?
Sud Education n'aborde pas les questions de coût et pourtant, il est probable que si la tempête dans un verre d'eau transformée en tornade par la magie des...