Des policiers lancent leur "Acte I" en bas des Champs-Elysées
La manif que l'exécutif ne voulait pas
La gestion de la crise des gilets jaunes repose sur deux pieds : de fausses concessions et une répression violente par les forces de l'ordre. Le gouvernement redoute donc que la police se rebiffe. Jeudi 20 décembre, environ 200 policiers ont manifesté en bas des Champs-Élysées.
L'image est terrible pour l'exécutif : des policiers en civil, avec leurs brassards, rejoints par des gilets jaunes, manifestant ensemble en bas des Champs-Elysées. Alors qu'il ne tient les gilets jaunes éloignés de l'Elysée que par une répression massive du mouvement tous les samedis, cette sorte de convergence des luttes incongrue est sans aucun doute ce que redoute le plus le pouvoir.
Le mouvement vers la place Bauveau (le ministère de l'Intérieur, à deux pas du palais présidentiel) de cette foule a visiblement déclenché un envoi massif de CRS pour contenir les protestataires.
Dans la journée, le gouvernement avait annoncé une hausse des salaires de certains policiers, conditionnée à une énigmatique réforme de la police. Les syndicats eux-mêmes avaient été étonnés de cette soudaine annonce. Mais les "Gyros bleus" qui manifestaient ce jeudi 20 décembre, relayés par le Mobilisation des Policiers en Colère (MPC) n'a pas apprécié cette annonce. "C'est dramatique, les gens vont penser qu'on a obtenu en une journée plus qu'eux en deux mois, et ils auront raison. Nous on ne veut pas des hausses de salaires, on veut de meilleurs conditions de travail. Moins de rats, de cafards, des voitures qui n'ont pas 500.000 kilomètres au compteur et qui ne passeraient pas le contrôle technique", expliquait l'un d'eux.
"Nous avons dit depuis le début que nous étions solidaires des gilets jaunes", explique un...