Des pistes d'analyse dans Dabiq, le "journal" de Daesh
Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire le "journal" publié par l'organisation état islamique. Dabiq se présente comme un journal classique, avec de grandes photos, des efforts évidents de maquette. C'est le contenu qui met immédiatement le lecteur mal à l'aise. Par exemple lorsque dans son numéro 11, il propose la vente, sur deux pages de deux otages. Puis, dans son numéro 12 qui vient d'être diffusé, il présente à nouveau les deux otages, mais morts "puisque personne n'a voulu les acheter".
Au delà de l'horreur évidente, Dabiq permet de lire entre les lignes ce que l'organisation a en tête. Notamment lorsque l'un des article est écrit par l'un des otages, un journaliste britannique.
Au delà de la propagande sectaire qui suinte de chaque ligne du "journal", John Cantlie évoque dans son article la possibilité d'une négociation, d'une paix avec l'organisation état islamique. Aussi fou et difficile à accepter que cela paraisse aujourd'hui, cette perspective ne peut être écartée totalement dans un avenir lointain si l'état islamique continue de grossir et de maintenir ses positions. La plupart des organisations terroristes qui ont abandonné les armes l'ont finalement fait au travers d'un dialogue politique (l'IRA ou l'ETA par exemple). En outre, si cette perspective est évoquée par l'organisation au travers de cet article, c'est qu'elle y est sans doute disposée.
En février, Adelhamid Abaaoud était mis en avant par Dabiq avec une interview où l'on pouvait déceler qu'il était largement impliqué dans des attentats en Europe. Quelles leçons ont été tirées de cet interview ? Quelles leçons doit-on tirer du dernier numéro ? Doit-on prendre au sérieux la menace d'une attaque nucléaire ?