Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Des dons pour Reflets, pour quoi faire ?

Depuis quelques jours, nous appelons nos lecteurs à faire des dons pour Reflets. Voici pourquoi... Le 23 décembre 2010, Reflets publiait son premier article. Le début d'une longue série puisque nous en sommes aujourd'hui, près de trois ans plus tard à 1374 articles et quatre émissions de radio. Nous n'avons pas ménagé nos efforts.

Depuis quelques jours, nous appelons nos lecteurs à faire des dons pour Reflets. Voici pourquoi...

Le 23 décembre 2010, Reflets publiait son premier article. Le début d'une longue série puisque nous en sommes aujourd'hui, près de trois ans plus tard à 1374 articles et quatre émissions de radio. Nous n'avons pas ménagé nos efforts. Nous avons abordé la crise financière avec des angles rarement vus ailleurs, le High frequency trading, la politique, Le Deep Packet Inspection, et les inévitables Amesys et Qosmos, Internet... Bref, nous avons couvert un spectre assez large de sujets, essayant d'être un journal en ligne généraliste mais pointu.

Bluetouff et moi-même sommes de vieux routards d'Internet et de la presse. Lorsque nous avons décidé de créer Reflets, nous avons immédiatement fait une série de choix irréversibles :

  • Pas de publicité sur le site.
  • Des articles de fond, parfois drôles, et en tout cas, un joyeux bazar.
  • Pas d'accès aux contenus réservé à des abonnés.
  • Créer une société (./Rebuild.sh) qui éditera Reflets. Nous sommes une entreprise de presse (je vais y revenir), pas un blog.

Ceci imposait un seul business model :

  • L'appel aux dons. Votre journal vous plaît ? Alors pour le maintenir en vie, aidez-nous par des dons réguliers. Nous avons voulu créer le journal que nous ne trouvions pas, ni sur papier, ni sur le Web. Un journal qui ressemble à ses lecteurs. Un journal que les lecteurs s'approprient.
  • Sur le papier, c'est facile. Avec 100.000 visites par mois, si chacun donne un 1 euro, on explose les compteurs. Avec 2500 personnes qui donnent 10 euros, on peut décoller (voir plus bas).

Où en est-on ?

Globalement, depuis trois ans, le travail effectué sur Reflets est bénévole (détail ci-dessous)

Les dons sont en baisse. un peu plus de 700 euros pour le mois dernier, par exemple.

Que payons-nous avec les dons que vous nous faites :

  • Les impôts (l'IS).
  • Le cabinet qui fait la comptabilité de ./Rebuild.sh.
  • Des piges.
  • Des frais judiciaires en cas de procès.

Qu'avons-nous dépensé jusqu'ici ?

  • Les frais associés à la création de l'entreprise.
  • L'impôt sur les sociétés.
  • La comptabilité.
  • 1 ordinateur et demi pour les deux créateurs de la société (qui ne se rémunèrent pas).
  • Nous avons versé 500 euros en piges aux contributeurs les plus prolifiques de Reflets (sur trois ans...).
  • Des frais judiciaires pour un procès.
  • Vous pouvez lire ici les résultats annuels de ./Rebuild.sh

Qu'avons nous conservé ?

  • Le reste des dons. Pourquoi ? Parce que bien que très documentés, nos articles peuvent déclencher des procès. Dans ce cas, il y a un risque évident de se retrouver sur en faillite si nous n'avons pas un petit matelas pour les coups durs de ce genre.

Pourquoi nous demandons-vous de contribuer plus et que ferions-nous de cet argent ?

Nous nous considérons comme une entreprise de presse et comme des journalistes. Les sujets que nous abordons sont généralement ardus et demandent des enquêtes longues et fastidieuses.

Pour autant, il est très probable que dans l'esprit des "autorités" nous ne soyons pas considérés comme des journalistes, ni comme une entreprise de presse. Pourquoi ?

  • Pour avoir une carte de presse et être considéré comme un journaliste professionnel, il faut que 50% de vos revenus viennent des métiers de la presse. Ce n'est pas notre cas (pour bon nombre des contributeurs de Reflets).
  • Pour être considéré comme un organe de presse (par les autres), il faut obtenir un n° de CPPAP. Nous allons le demander. C'est une des priorités de cette année.
  • L'année dernière, nous avons adhéré au SPIIL.

Toutefois, sans cartes de presse (ou très peu), l'obtention du n° de CPPAP nous semble difficile. On verra.

Avec un budget plus conséquent, nous pourrions rémunérer les contributeurs de Reflets et demander des cartes de presse, ce qui nous sortirait d'un cercle vicieux.

Quel budget ?

Gardez en tête que lorsqu'une entreprise verse un salaire, elle paye sensiblement le même montant en charges.

Avec 25.000  euros de budget par mois (2500 personnes qui donneraient 10 euros), nous pourrions :

  • salarier plusieurs personnes (condition pour l'obtention de la carte de presse, pour éviter d'être bénévole et de faire tout ça sur notre temps libre, pour éviter d'"exploiter" la bonne volonté des pigistes),
  • payer des piges régulières sous forme de salaires (condition pour l'obtention de la carte de presse et parce que tout travail mérite salaire...),
  • continuer à alimenter les réserves pour les coups durs comme les procès,
  • s'offrir les services d'un graphiste et/ou de spécialistes de la mise en valeur des données (Dataviz),
  • publier bien plus d'articles,
  • financer des enquêtes, reportages, publier des reportages photo.
  • louer un local.

Que pouvez-vous faire pour nous aider ?

  • Convaincre votre carnet d'adresse que lire Reflets.info, c'est bon pour le moral (ou pas, mais que c'est intéressant).
  • Imprimer des articles de Reflets et les distribuer (boites aux lettres, facs, entreprises, etc.).
  • Parler de Reflets autour de vous.
  • Donner.
  • Acheter des goodies (mais nous ne percevons qu'une somme très faible sur chaque vente).

Décoller ?

Décoller, c'est, dans notre esprit, produire autant d'articles chaque jour que Mediapart, @si, ou d'autres journaux en ligne. Cela veut dire pouvoir consacrer au site plus de temps que celui que nous prenons sur notre temps libre actuellement. C'est aller au contact des politiques ou des entreprises pour nourrir nos articles. Tout du moins, plus que ce que nous faisons actuellement.

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