De la justice et de l'éthique
En 1994 j’observais ce qui allait devenir Internet. J’échangeais des mails avec des gens un peu partout dans le monde. Cela court-circuitait les barrières habituelles. Plus de chargé(e) de la communication, plus de secrétariat. Je basculais d’un monde organisé verticalement dans un monde auto-organisé horizontalement. Mon instinct me disait qu’une vision auto-régulée de la planète et de ses habitants n’était pas impossible dans un avenir plus ou moins proche.
En 1994 j’observais ce qui allait devenir Internet. J’échangeais des mails avec des gens un peu partout dans le monde. Cela court-circuitait les barrières habituelles. Plus de chargé(e) de la communication, plus de secrétariat. Je basculais d’un monde organisé verticalement dans un monde auto-organisé horizontalement. Mon instinct me disait qu’une vision auto-régulée de la planète et de ses habitants n’était pas impossible dans un avenir plus ou moins proche. Bref, celui-ci s’annonçait plutôt radieux. L’information allait enfin circuler, sans frontières, sans barrières humaines, sans contrôle. Chacun pourrait se faire sa propre opinion. Et agir en conséquence. Il y a quelques jours, à l’Open World Forum, j’expliquais à un auditoire que s’il était incongru de se départir de ce qui fait notre unicité, en publiant nos informations personnelles, nos pensées intimes, sur les serveurs d’une entreprise privée, il était encore plus dangereux de laisser les Etats s’approprier ces informations. Reflets a alerté longuement depuis 2011 sur les dangers de certaines infrastructures étatiques reposant sur le Deep packet Inspection. Edward Snowden a montré jusqu’où pouvait s’étendre la curiosité maladive des Etats. A tel point que l’on peut se demander dans quel esprit paranoïaque peut naître l’idée d’une mise sur écoute de la population mondiale. Que fait la planète, que font ses habitants pour réclamer justice après ces révélations ? Rien.
Que font les êtres humains, pourtant...