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par antifada

Danny B'oyle 'm pics

Quel bonheur que ce spectacle, et ce rassemblement à Londres des ambassadeurs de tous les villages que compte cette planète. Oh, ce n'est pas une ode à cette industrie ultra-libérale que sont devenus les J.O, mais plutôt à ce moment de communion planétaire, et à cet hymne à la joie d'être ensemble et de tester pacifiquement, sans haine, ses propres limites physiques et mentales face à celles de ses confrères.

Quel bonheur que ce spectacle, et ce rassemblement à Londres des ambassadeurs de tous les villages que compte cette planète. Oh, ce n'est pas une ode à cette industrie ultra-libérale que sont devenus les J.O, mais plutôt à ce moment de communion planétaire, et à cet hymne à la joie d'être ensemble et de tester pacifiquement, sans haine, ses propres limites physiques et mentales face à celles de ses confrères.

Une confrontation – et non pas un combat – où il n'y a ni vainqueur ni vaincu, si ce n'est sur soi-même. Une confrontation, où le vaincu, même déçu et sans médaille, est heureux de se retrouver dans ce bain amniotique avec les descendants de ses aïeux, qui ont vu le jour il y a quelques 200.000 ans quelque part en Afrique. Et, alors qu'ils n'étaient pas plus de 10.000 de leur espèce, ils ont commencé leur migration. Ils sont partis à la découverte de ce monde. À la découverte – pas à la conquête – de cette planète, où tout leur était hostile, et dans des conditions pire que celles que nous menons vers l'espace, si nous devions comparer. Et, où pour pouvoir survivre, il a fallu des millénaires de patience, et de multiples mutations pour s'adapter et croître. Et faire d'une espèce animale mineure, et fragile, une humanité en devenir ; et un événement majeur dans l'évolution de cette planète.

C'est cette fabuleuse réunion des différents membres, de cette famille dispersée au quatre coins de cette planète, et qui s'entre-tuent depuis des millénaires pour des questions de leadership, pour des questions d'honneur (sic), ou pour des gadgets matériels, quand ce n'est pas pour des lopins de terre qui ne leur appartiennent en rien – ils ont même inventé des frontières pour justifier ces actes de barbares – ils ont oublié que cette terre n'appartient à aucun, et qu'ils n'ont au contraire que l'usufruit et la charge – ô combien lourde et sacrée – de la préserver de toute dégradation et de veiller à son bien-être. C'est l'héritage de nos aïeux pour nos descendants. Mais, comme à l'accoutumé et comme pour les religions, les hommes n'ont retenus, et ne retiennent que la facilité et l'immédiateté du gain, pour les reste « dieu » y pourvoira... vanitas vanitatum et omnia vanitas, disait Salomon.

Mais revenons à ce merveilleux moment, à cette fabuleuse réunion où toute la famille sembla en symbiose, où le sourire et la main tendue ne sont pas forcés, et qui fait que l'on se prend à rêver et à croire que le genre humain sera un jour prochain cette humanité dont l'homme moderne rêve et cultive en secret. Pour moi, la fête de Londres a exprimé à haute et intelligible voix, ce rêve fou que tout être humain – je dis bien humain – censé porte en lui inconsciemment dès sa conception, en dehors tout chauvinisme mesquin. Ce rêve, elle lui a donné forme et vie en l'illustrant par des tableaux et des scènes d'une multitude de couleurs (dans tous les sens du terme), et d'un foisonnement d'âges et de groupes sociaux, sans glorification aucune d'une catégorie par rapport à l'autre, mais en reconnaissant les mérites de chacune, sans prosélytisme pour aucune idéologie. Et, à ceux qui y ont vu un chant des mérites et à la gloire du capitalisme – c'est des journalistes qui ont donné cette interprétation –, ils n'ont qu'à revisionner le spectacle cela leur fera du bien, et il vaut largement d'être revu aussi bien artistiquement qu'intellectuellement.

Là, où Boyle fut un créateur en montrant son talent d'artiste réel, c'est de mettre ce nombrilisme nationaliste arrogant, son pendant : l'auto-glorification, entre parenthèses. Et ce, par l'éclairage de ces paysans qui s'organisent pour pourvoir aux besoins d'alimentation du peuple ; par la mise en avant de ces gueules noires qui furent à l'origine de ce qu'on appellera plus tard le prolétariat – ce prolétariat toujours évoqué, mais toujours soigneusement caché au regard – et, qui fut le porteur d'eau de ce qu'on nommera Révolution Industrielle.

Cette même révolution industrielle qui tel l'ogre : en plus de dévorer ses propres enfants et devant cet appétit féroce grandissant, insatiable et exponentiel, il ne restait plus qu'à aller chercher sa « nourriture » chez les autres sous d'autres cieux pour satisfaire son – non – ses besoins de croissance et ses envies de domination du monde. Et ce, jusqu'à ce que dans sursaut de survie, les familles et se réveillent et secouent ce joug d'Hadès afin d'échapper à cet enfer.

Mais, pour croître, et se faire pardonner d'avoir usé et abusé, jusqu'à ce que mort s'ensuive, de ses enfants ; la « nouvelle société » - fille de l'ancienne – se vit contrainte de prendre en charge leur santé et leur savoir, ce qui leur permit enfin de savoir exprimer leurs rêves et ainsi de se dépasser, et permettre à l'Art de devenir enfin cet outil d'expression majeur.

Quelle joie, quel baume que nous offrit-là, en cette fabuleuse soirée, Dany Boyle ; en ces moments de crise de tous genre, de récession, de turpitudes politiques, et de guéguerres assassinent offrant leurs morts par dizaines de milliers sous de fallacieux prétexte de démocraties de salons, mais de réels et sordides gros intérêts financiers. Ainsi, durant une soirée, une soirée seulement, il s'éleva quelque part en ce monde, ravagé et meurtri par nos mesquineries, un immense chant d'espoir qui donna à voir ce que hommes peuvent de meilleur quand ils veulent ; quand ils mettent au placard leurs ambitions égoïstes, et leurs minables petits désirs matériels au profit de leurs rêves innés de grandeur altruiste, et en retrouvant ainsi ce souffle prénatal, qui fait des hommes des dieux et non une de ces bêtes mythologiques immondes, des hommes qui peuvent être de grands rêves pour ce monde et non pas les cauchemars qu'ils sont pour lui. Des dieux maîtres de leur destin et non pas des microbes qui gangrène leur corps – ce fabuleux corps céleste qu'ils nomment la Terre. Non, ne vous vous en faites pas, je ne suis pas tombé béat d'admiration devant la gesticulation d'un système où la protection sociale, où le travail ou la réussite se résume à une chance qui vous tombe dessus selon l'endroit où la caste dans laquelle on naît, ou bien alors cela relève de la loterie et du jeu de grattage – cela est nécessaire à la perpétuation du système. Non,ce qui m'a réconcilé avec ces êtres qu'on appellent mes semblables, et qui n'en demeurent pas moins mes alter ego, ce n'est ni cette oeuvre spectaculaire de Londres, ou du U.K, ou de cet « absolutely fabulous kingdom ».

Non, ce qui m'a émerveillé et fait rêvé, qui m'a permis durant un instant de me retrouver dans la peau de Peter Pan, ce n'est ni plus ni moins que Dany Boyle. Enfin uin véritable créatif, qui ne fait pas dans le politiquement correct mais qui tout en nous faisant rêver ose nous critiquer sans pitié individuellement ainsi que globalement.

Voilà d'où nous sommes partis et voilà ce que nous avons commis. Aurait-on pu mieux faire ?... tant pis c'est fait, arrêtons là ces auto-flagellations théocratiques masochistes, on pourrait faire mieux si on prenait la peine de tenir compte de nos erreurs passées.

Dany Boyle a fait plus que faire bien, il a fait oeuvre en réussissant cet exploit de rendre hommage à toutes les composantes de cette humanité, mais là où il a atteint le sublime c'est d'avoir réussi à s'excuser et à demander pardon – sans condition et sans contrition – en son nom d'homme pour les crimes, l'avilissement et l'asservissement des autres commis par les siens sur ses alter ego au nom : de l'arrogance et du profit matériel ; d'une supériorité d'une race sur l'autre ou d'une civilisation sur l'autre pour justifier l'injustifiable. Et ce jusqu'à nos jours, déniant aux autres même le repos de l'esprit, et l'apaisement de leurs tourments en refusant de reconnaître leurs crimes et leurs méfaits, sous le fallacieux prétexte qu'ils ne sont en rien responsables des actes de leurs aïeux. Et, la pire expression de ce déni, et le comble de cette arrogance, réside dans la justification de ces crimes par la contribution que leur « Civilisation » aurait apporté à l'épanouissement et au développement de leur nation et de leurs peuples.

Alors, comme Dany Boyle, simplement – mais comme tout ce qui est simple est dans les faits très compliqué à faire –, faisons oeuvre nous aussi et disons : MERCI , UN GRAND MERCI, Mr Boyle, vous êtes d'une grande noblesse, et comme certains Hommes vous n'avez point besoin de titre pour qu'on reconnaisse en vous cette noblesse innée pas celle des salons.

On attend avec impatience votre oeuvre prochaine.

Anti Fada

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