Coronavirus : la bombe à retardement africaine est armée
Des cas importés d'Europe...
Le coronavirus a fait son apparition en Afrique. Pour l’instant, les chiffres de contamination et celui du décompte des morts sont comparativement peu élevés, mais l’insuffisance d’infrastructures de santé fait craindre le pire si la maladie embrase, de façon prévisible, les pays susbsahariens d’Afrique de l’Ouest.
La flambée de l’épidémie après la réunion évangélique de Mulhouse s’est ressentie jusqu’en Afrique noire. Les « patients zéro » du Burkina Faso – qui compte maintenant au moins 12 morts- sont un couple de pasteurs qui ont participé au rassemblement en Alsace, et ont tenu ensuite, eux mêmes, deux assemblées à leur retour dans leur pays, avant de tomber malades et d’être reconnus positifs au Covid 19. Au Sénégal, au Cameroun comme au Nigeria et ailleurs, le virus a aussi été amené par des français ou des italiens expatriés.
Mais dans ces pays, comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les structures sanitaires et hospitalières ne sont pas dimensionnées pour faire face à une explosion épidémique comme celle qu’expérimentent aujourd’hui l’Europe ou les Etats Unis. Le directeur général de l’OMS Thedros Adhanom Ghebreyesous a déjà, début mars, alerté sur la capacité à faire face d’un continent au système de santé « précaire ». Pour Gilles Yabi, coordinateur du think tank Wathi basé à Dakar, « les deux prochaines semaines seront cruciales. Ou on aura stoppé - ou freiné - la propagation du virus en Afrique, ou on aura échoué et le nombre de cas explosera. Est ce que l’Afrique est préparée ? Les autorités sanitaires sont conscientes de l’ampleur de la menace, de l‘impératif de la prévention et du suivi des cas déclarés. Mais si on entend par être préparé le fait d’avoir des systèmes de santé capables de faire face à une explosion du nombre de contaminations, la...