Comment les fascistes et néonazis bâtissent la guerre civile
Enquête au coeur du Terrorgram français
Reflets a plongé dans les boucles Telegram gérées par ces groupes : racisme total, menaces de mort envers les « migrants », les « bougnoules », les personnes LGBT, appels à la guerre civile, vente d’armes et actions violentes...
Les résultats des récentes élections européennes ont été un électrochoc pour la société française. L'extrême droite parlementaire, dont la dédiabolisation est un succès indiscutable, impose dans le débat public un discours idéologique de « guerre culturelle », rhétorique longtemps confinée dans les groupuscules d'extrême droite radicale. Conséquemment, les néonazis et autres groupes nationalistes radicaux passent à une vitesse supérieure. Reflets a plongé dans les boucles Telegram gérées par ces groupes et qui constituent une base arrière électorale et de propagande idéologique pour le RN et Reconquête. Les fachos voient dans les élections législatives anticipées la pierre angulaire d’un régime totalitaire qu’ils attendent depuis des décennies.
Le Rassemblement National (RN), autrefois marginalisé, a réussi à s'imposer comme une force politique majeure, en grande partie grâce à une stratégie de dédiabolisation habilement orchestrée avec la complicité d'une partie du système médiatique. Depuis son rebranding sous la houlette de Marine Le Pen, le RN a tenté de se distancier de son passé sulfureux, marqué par des propos ouvertement racistes et antisémites. La rhétorique a changé, les discours se sont fait plus policés, et les thèmes abordés ont été réorientés vers des préoccupations plus mainstream, comme la sécurité et le pouvoir d'achat.
Cette stratégie de normalisation a porté ses fruits : aux élections européennes, le RN a raflé une part...