Comment l’Europe cherche à se débarrasser des migrants
Dernier épisode, le Premier ministre britannique Boris Johnson a tenté de déporter 130 demandeurs d'asile vers le Rwanda
L'externalisation de la politique migratoire en Europe s'intensifie. Quitte à collaborer avec des pays peu regardants sur les droits de l'homme, comme la Libye ou la Turquie ou à ne pas respecter la Convention sur les réfugiés de l'ONU.
Le charter pour le Rwanda décidé par le Premier ministre Boris Johnson a remis en lumière cette pratique d'externalisation de la politique migratoire par l'Europe. Quelque 130 migrants illégaux de toutes nationalités devaient être déportés vers le pays d’Afrique de l’Est le 14 juin. L’avion a finalement été annulé au dernier moment faute de passagers, tous ayant obtenus des décisions judiciaires pour les protéger de ce transfert non choisi, notamment grâce à des recours urgents auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). La Cour avait en outre statué de manière générale qu'il fallait attendre que la Haute Cour de justice pour l’Angleterre et le Pays de Galles ait confirmé la légalité de l’accord avec le Rwanda – une décision qui doit intervenir en juillet.
En avril dernier, le gouvernement britannique et le Rwanda avaient annoncé un accord de 120millions de livres sterling qui permettra à un nombre encore indéfini de demandeurs d’asile, quelle que soit leur nationalité, de recevoir un aller simple pour le Rwanda où leurs demandes d'asile seront traitées. Si leur demande est rejetée, les demandeurs d’asile auront le droit de rester au Rwanda. Les britanniques envisagent aussi des centres de détentions off-shore pour les migrants entrés illégalement sur leur territoire: ils pourraient être détenu sur les îles ou sur de vieux ferries.
Depuis 2015 et le pic d’arrivée de migrants en raison du conflit syrien, le flux des arrivées de personnes en...