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par Antoine Champagne - kitetoa

Chez Dior, on ne plaisante pas avec l'hospitalité, ni avec les relations presse

Il y a des journaux et des journalistes qui n'ont pas froid aux yeux. Ils sont capables de partir en reportage à l'autre bout de la France dans des conditions franchement difficiles. C'est notamment le cas de l'Officiel qui nous propose dans son numéro 997 d'août 2015 un reportage de six pages ébouriffant.

Il y a des journaux et des journalistes qui n'ont pas froid aux yeux. Ils sont capables de partir en reportage à l'autre bout de la France dans des conditions franchement difficiles. C'est notamment le cas de l'Officiel qui nous propose dans son numéro 997 d'août 2015 un reportage de six pages ébouriffant. "Caroline Issa, rédactrice en chef du magazine Tank" a été "invitée pour 48 heures sur le Riviera pour assister à la dernière collection croisière de Raf Simmons" et "nous offre des impressions et ses clichés sur cette parenthèse enchantée". Promesse tenue, on n'est pas déçu.

Dans la tradition de "ma binette partout" chère au Canard Enchaîné (généralement pour des politiques dans le journal municipal) Caroline Issa se met en scène dans une voiture de luxe, en train d'ouvrir les petits cadeaux de bienvenue, en peignoir dans le canapé de la suite, au balcon face à la Méditerranée ou étrangement aucun réfugié ne se noie. Bref, le 10 mai, Caroline Issa arrive et nous livre ses premières impressions. Attention, ça décoiffe:

"La maison Dior sait recevoir et a le sens du détail (les femmes en Dior ne me contrediront pas!). A mon arrivée à Cannes, j'ai immédiatement ouvert la fenêtre de ma chambre donnant sur la croisette pour respirer l'air de la Méditerranée. Posés sur la table, un panama blanc et les instructions pour le rouler, plus loin des lunettes de soleil, que dis-je "les" lunettes de la saison ("So Real"), un ravissant bouquet et quelques autres très délicates attentions... Chez Dior, on ne plaisante pas avec l'hospitalité."

Les petits cadeaux de Dior ne sont donc pas destinés à générer un bel article à la gloire de la marque, mais bien, une marque d'hospitalité, une sorte de façon de recevoir une journaliste avec délicatesse et glamour.

Une fois le détail (partiel) des babioles offertes par Dior aux journalistes invité(e)s, Caroline Issa nous narre le menu du restaurant Tetou où la marque les a invité(e)s à se restaurer. "La gastronomie française sous son meilleur jour" dans ce "restaurant légendaire de la Côte d'Azur".

Le lendemain c'est pétanque. Et comme chez Dior, on sait recevoir, les initiales des journalistes ont été gravées "sur un jeu de boules dans une chiquissime boite en bois".  Pour se remettre, "direction la fondation Maeght toute proche et privatisée pour l'occasion : nous y déjeunons au milieu des sculptures de Giacometti... Magique !".

Le grand public a parfois du mal à comprendre sur quels critères sont attribuées les cartes de presse et ce à quoi elles servent. C'est simple. Pour certains reportages elles sont essentielles.

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