Chers confrères, nous n'avons pas couvert la même manifestation
Gaz lacrymo, tirs tendus de LDB 40, la police a fabriqué des affrontements
En créant des confrontations, en blessant gravement des manifestants souvent pacifiques ou ne présentant aucun danger pour les policiers, les méthodes de maintien de l'ordre posent question. Il est temps de les repenser.
Si l'on écoute France-Info et BFMTV (pour ne parler que de ces médias), les gilets jaunes devraient s'abstenir de manifester samedi 15 décembre parce que les forces de l'ordre seraient "épuisées" par les affrontements avec les casseurs. Si personne ne peut nier la présence de casseurs et de personnes venues uniquement pour en découdre avec la police, le déroulé de la manifestation du 8 décembre montre surtout une volonté de répression de la part des forces de l'ordre, qui ne pouvait que créer des affrontements. De fait, la police a passé la journée à nasser des groupes de personnes parfaitement pacifiques, à les disperser ensuite à grand renfort de gaz lacrymogènes et de tirs tendus de LDB 40, (successeur des flashball) à les re-nasser, puis les re-disperser, et ainsi de suite.
Ce n'est pas une vue de l'esprit de la part de Reflets, puisque c'est également ce qu'ont constaté les journalistes du Monde. Tout cela est très éloigné du récit des événements qu'en font les journalistes qui commentent depuis leurs studios.
L'usage massif des lacrymogènes sur des populations pacifiques ou des tirs tendus de LDB 40 posent question.
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