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par Antoine Champagne - kitetoa

Ceux qui se moquent de MAM ne connaissent pas le contexte !

Vraiment, c'est pitoyable. Les condamnations à gauche n'ont cessé de pleuvoir ce week-end. Pour Ségolène Royal, Michèle Alliot-Marie imite le président de la République, qui érige "le mensonge en méthode de gouvernement". Pour Eva Joly, «Michèle Alliot-Marie est partie en vacances en Tunisie quand les révoltes commençaient, acceptant un cadeau d’un proche du régime Ben Ali. Le discrédit français est total et devrait durer ! Alliot-Marie aurait déjà dû démissionner.

Vraiment, c'est pitoyable. Les condamnations à gauche n'ont cessé de pleuvoir ce week-end. Pour Ségolène Royal, Michèle Alliot-Marie imite le président de la République, qui érige "le mensonge en méthode de gouvernement". Pour Eva Joly, «Michèle Alliot-Marie est partie en vacances en Tunisie quand les révoltes commençaient, acceptant un cadeau d’un proche du régime Ben Ali. Le discrédit français est total et devrait durer ! Alliot-Marie aurait déjà dû démissionner. Dans les autres démocraties, quand vous êtes pris en défaut, vous démissionnez. En France, on s’accroche au pouvoir ! C’est mauvais». Quant à Jean-Marc Ayrault, patron des députés socialistes, il estime que «Ses arguments sont tellement lamentables. On est dans l'indécence. Il s'agit du ministre des Affaires étrangères de la France qui passe ses vacances dans un pays qui est en pleine révolte populaire et en plus qui se permet des comportements inacceptables».

Allons, tous ces gens-là se laissent aller parce qu'ils ne connaissent pas le contexte. Si Michèle Alliot-Marie est montée à deux reprises (avouées) dans un avion privé appartenant à une homme d'affaires visiblement bien placé sous le régime de Zine Ben Ali, c'est simplement par ce que le président de la république française le lui a imposé. Michèle était fatiguée, c'est elle qui le dit à Europe 1 :

"C’est vrai qu’on est ministre 24 heures sur 24, mais avec le rythme que nous avons, de temps en temps nous avons besoin de nous reposer. Et dans ces moments-là on oublie la représentation, c’était une erreur. (...)  Alors est-ce que c’est parce que j’étais claquée et que me retrouvant dans un cadre amical, je me suis détendue et je n’ai vu que les relations amicales, et non pas ce que ça pouvait provoquer ? Oui, c’est possible et je le regrette profondément".

Et quant on est fatigué, on mélange tout, c'est bien connu. Michèle a donc cru que la directive élyséenne s'appliquait aussi aux ministres en vacances. Michèle a pensé qu'elle évitait ainsi des dépenses indues. Elle pensait sauver le déficit budgétaire de la France avec des voyages en avion, gratuits :

Décret n° 2011-141 du 3 février 2011 relatif aux conditions de prise en charge des frais de déplacement des membres du Gouvernement:Les déplacements des membres du Gouvernement pris en charge par l'Etat sont, à l'exception de tout autre, ceux réalisés au titre de leurs fonctions ministérielles ou, dans la limite d'un déplacement par semaine, pour concilier l'exercice de ces fonctions avec celui d'un mandat électif ou se rendre dans la circonscription où ils sont temporairement remplacés conformément à l'article 25 de la Constitution. Dans ces deux derniers cas, le déplacement ne peut être effectué en avion que si l'utilisation d'un autre mode de transport occasionnerait un temps de déplacement excédant deux heures, à l'aller ou au retour.

Bon, évidemment, il y a ce petit lapsus qui peut prêter à confusion, mais il est également à mettre sur le compte de la fatigue :

"Je crois qu 'il y a tellement de mensonges et de contre-vérités qui ont été formulés que je comprends que des gens s'interrogent. Tout ce qui a été allégué, tous les soupçons qu'on a fait porter sur moi, je peux les démontrer facilement".

Et puis, il y a cette déclaration de Patrick Devedjian : «Michèle Alliot-Marie, comme Patrick Ollier, je les connais bien, ce sont des gens honnêtes, ce sont des gens intègres»

Et venant de Patrick Devedjian, cette affirmation ne peut être mise en doute une seule seconde.

Une fois le contexte connu, la diplomatie Française ressort, une fois encore, grandie. Le même type de polémique avait éclaté lorsque Michèle avait proposé à Zine Ben ALi, trois jours avant sa fuite, les services "reconnus internationalement" de la police anti-émeute française. Or elle avait indéniablement démontré par la suite que nous étions tous des malentendants. Elle avait voulu dire le contraire.

Limpide.

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