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Brève
par Antoine Champagne - kitetoa

Ce n'est pas parce que France-Info est en grève que...

Eh non, ce n'est pas parce que France-Info est en grève que ses auditeurs ne sauront pas que Jean-Jacques Urvoas est l'homme qui a présidé à la rédaction du projet de Loi sur le renseignement. Ce matin, le député était interrogé par la radio en grève sur l'examen de ce projet de loi et ses aspects liberticides. Le député à vanté toutes les protections, les contre-pouvoirs, selon lui, qui seront mis en place. A aucun moment l'intervieweur ou Jean-Jacques Urvoas lui-même n'ont précisé que le député avait tenu le stylo qui avait servi à écrire ce projet.

Ce n'est pas parce que Radio-France est en grève.

C'est sans doute parce que les journalistes ne comprennent rien aux aspects techniques et juridiques de ce projet (c'est organisé pour, me direz-vous).

Sans doute aussi parce que les questions qui fâchent, ce n'est pas un truc très répandu dans la presse. On a pu le voir lors de l'événement organisé à la Numa la semaine dernière sur ce thème. En entrant pleinement dans le jeu du débat, on ne pose pas les bonnes questions. Celles qui fâchent. Celles de Reflets qui font par exemple que Jean-Jacques Urvoas se lève et quitte l'événement où il est interrogé. Celles qui ne trouveront aucune réponse, comme celles posées par Reflets à la Numa. Ne pas compter sur les journalistes organisateurs pour exercer un droit de suite, ça ne sert à rien. Pas de questions qui fâchent non plus dans l'interview par Libé de Bernard Cazeneuve alors que le chapô nous prévient : "L'échange sera vif". On cherche toujours les échanges vifs.

Non, les auditeurs de France-Info ne sauront pas. Et heureusement. Sinon, ils pourraient commencer à se poser des questions.

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