Casse, pillages, dégradations au cours de la manif parisienne des gilets jaunes
Faute de changer la France par les urnes, ils tentent par les burnes
La question n'est plus de savoir s'il faut condamner les violences. Il est temps de tenter de comprendre, d'expliquer comment on en est arrivés là, n'en déplaise à Manuel Valls.
"Les coupables de ces violences veulent le chaos", a tempêté Emmanuel Macron. Ce n'est pas impossible. Mais pourquoi veulent-ils le chaos ? Peut-être ont-ils abandonné l'idée de changer le monde par les urnes ? Peut-être n'y sont-ils pas parvenus et peut-être sont-ils arrivés au point où la violence leur semble le seul moyen de se faire entendre ? Dans le lot des casseurs qui ont à nouveau ravagé quelques quartiers parisiens samedi 1er décembre, il y a sans doute des extrémistes de gauche et de droite, des gamins venus pour en découdre, mais il y a aussi des gens tout à fait normaux, n'en déplaise au président.
Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs font des provisions de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement. Cela traduit une peur du peuple, que l'on retrouve aussi dans le déploiement de moyens de surveillance massive sur Internet et en matière de téléphonie, ou par l'intégration des mesures de l'état d'urgence dans le droit commun. Or cette peur, si le mouvement se poursuit, avec les mêmes événements violents, va se transformer. Placé dans un coin du ring, le gouvernement va avoir un réflexe classique de celui qui détient le pouvoir et ne veut pas le lâcher : il va réprimer violemment. La violence entraînant la violence, bien malin qui sait où cela finira.
Mais au fond, pourquoi cette paranoïa (surveillance massive), cette trouille (grenades) ? Peut-être parce que que tout le monde sait que la...