« C’est tout le secteur de la santé qui va être englouti par cette vague Omicron »
L'épidémiologiste Antoine Flahault fait un point sur le développement et la gestion de la pandémie.
Gestions des non-vaccinés, submersion des hôpitaux, professeurs retraités dans les classes, masques à l'extérieur, généralisation du masque FFP2, hypothèse de la dernière vague, immunité collective, nouveaux variants, le conseiller scientifique du directeur de l'OMS pour l'Europe répond aux questions de Reflets.
Le Président Macron veut «emmerder les non-vaccinés», qu’en pensez-vous d’un point de vue médical?
Antoine Flahault : Les non-vaccinés ne sont pas un groupe homogène. Les 10% de non-vaccinés en France ne sont pas tous antivax, seulement 1 à 2% de la population l’est réellement. Et ceux là, on ne les fera pas changer d’avis.
Beaucoup sont ce qu’on appelle des hésitants vaccinaux. Il y a eu de nombreuses études d’anthropologues à ce sujet. Ces hésitants vaccinaux sont de plusieurs types. Aux Etats-Unis, ce sont les Noirs américains, en Europe, ce sont les personnes natives de La Réunion ou des Antilles, ou des personnes de l’ex-bloc soviétique, dont l’ex-RDA. Toutes ces personnes ont en commun de ne pas avoir confiance dans les autorités. Ils sont méfiants vis-à-vis de toute autorité, qu’elle soit policière, judiciaire, et aussi sanitaire.
Un autre type pas très éloigné concerne les banlieues françaises qui ne sont pas forcément méfiantes vis-à-vis de l’État, mais sont précaires ou assez bas dans l’échelle sociale. Ils ont peur de manquer deux ou trois jours au travail s’ils réagissent fortement à la vaccination. Et ces personnes-là ne peuvent pas se permettre de perdre deux ou trois jours de salaire. On trouve aussi dans ce groupe des personnes qui ont des difficultés d’accès à la vaccination, d'autres qui ont des troubles cognitifs ou physiques, dont des personnes âgées. Il faut leur proposer la vaccination à domicile.
Le troisième type d’hésitants vaccinaux est plus...