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par Rédaction

Bull annonce la vente d'Amesys : une bien belle opération

Elle n'est pas belle la vie ? Imaginez que vous soyez le patron d'une petite entreprise, une sorte de start up améliorée. Prometteuse, un peu le truc avec des geeks dans un garage. Et voilà t'y pas que par magie, vous vous retrouvez patron de Bull, un mastodonte de l'informatique, la vitrine française dans ce domaine. C'est exactement ce qui est arrivé à Philippe Vannier. Il était à la tête d'Amesys et par l'opération du saint-esprit, le voilà patron de Bull.

Elle n'est pas belle la vie ? Imaginez que vous soyez le patron d'une petite entreprise, une sorte de start up améliorée. Prometteuse, un peu le truc avec des geeks dans un garage. Et voilà t'y pas que par magie, vous vous retrouvez patron de Bull, un mastodonte de l'informatique, la vitrine française dans ce domaine.

C'est exactement ce qui est arrivé à Philippe Vannier. Il était à la tête d'Amesys et par l'opération du saint-esprit, le voilà patron de Bull.

Résumé : Bull décide de racheter Amesys, une petite boite qui fait dans le DPI. Amesys est détenue par Crescendo Industries.  Le rachat de fait en partie par distribution d'actions de Bull. Bilan ? Crescendo devient le premier actionnaire de Bull. Tout ça en lui vendant une petite boite avec plein de geeks dans le garage. Quelques mois plus tard, Philippe Vannier, qui était président du directoire de Crescendo prend la direction de Bull (mai 2010).

Les deux actionnaires de la société qui édite Reflets.info comptent procéder à la vente du titre par échange d'action et s'approprier ainsi le Figaro, Le Monde, Libération et le Canard Enchaîné. Quelques mois plus tard, nous reprendrons ainsi CNN, TF1, France Télévisions, et la NASA.

Mais revenons à Amesys.

Les lecteurs de Reflets le savent bien, la petite entreprise a été un peu prise la main dans le pot de confiture moisie puisque nous avons démontré qu'elle avait vendu un système d'écoute globale à la Libye du gentil-méchant Kadhafi.

 

Bull sacrifie Amesys ?

 

Mais pas seulement puisqu'elle est en train d'installer le même système au Maroc.

Cette image un tantinet "négative" aurait-elle pesé dans la décision de Philippe Vannier, rendue publique aujourd'hui ? Il a décidé de vendre la filiale Amesys. Elle ne lui sert plus à grand chose il est vrai. Il est à la tête de Bull et ne repartira probablement pas avec elle.

Non, ce qui semble le motiver est un peu plus terre à terre. Des histoires de comptabilité.

La Tribune qui rapporte cette nouvelle tragi-comique précise :

"L'activité cédée représente moins de 0,5% du chiffre d'affaires du groupe Bull"

Voyons voir... Laissons-nous aller à deux minutes de réflexion et de logique.

Comment diable une entreprise qui représente 0,5% du chiffre d'affaires de Bull a-t-elle pu servir à prendre le contrôle du mastodonte ? Crescendo détient 20% de Bull. 20% d'actions Bull pour gagner 0,5% de CA ?

Par ailleurs Clubic donne une précision sur les motivations du groupe informatique :

Toujours est-il que ce mouvement de la part de l'entreprise française n'est pas non plus étonnant. Lors de la publication de ses résultats le mois dernier, Bull avait fait porter une charge de 34,5 millions d'euros à sa filiale. Le groupe expliquait cette initiative par « la révision des perspectives d'activité telle que décrite précédemment et de nouvelles dispositions fiscales limitant l'utilisation de reports déficitaires ». Du coup, son résultat opérationnel s'était établi à 5,4 millions d'euros seulement contre 24,6 millions d'euros en 2010.

Si vous souhaitez essayer de comprendre de quoi il s'agit, vous pouvez lire cet article.

Un jour, on vous parlera peut-être des différentes avances de trésorerie effectuées par Amesys et Bull. Et puis des facturations entre sociétés qui ne bénéficient pas vraiment au client final. Mais c'est une autre histoire.

Pour ce qui est d'Amesys, on peut se demander si Philippe Vannier n'a pas pris au pied de la lettre l'un des posters affichés dans le garage où se trouvent les geeks d'Amesys. Selon plusieurs de nos sources au sein d'Amesys, lesdits geeks ont affiché un poster reprenant le meme "#Fail".

 

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