Brèves de campagne
Retour sur la séquence électorale du printemps 2022, un pied dans l’analyse électorale de ses résultats et l’autre dans la rue militante, à Montpellier.
Les élections passent et puis s’oublient. À peine actées, on s’empresse vite de tourner la page et de reprendre une activité normale. Pourtant, on aurait tort de trop vite les laisser de côté. Véritables photographies de l’opinion, révélatrices de tensions dormantes dans la société, elles méritent quand même qu’on y fasse un petit retour. Morceaux choisis.
Les militants sont posés à profiter d'une canette de bière sous le pont de Corum. Montpellier est connue pour sa « shlague attitude » et ici, ce petit plaisir n'est pas réservé aux punks à chien. Cela saute aux yeux : les panneaux d'affichage, libres, de ce carrefour stratégique du centre-ville ont été pris par les Zemmouriens. La colle semble encore fraiche... ceux-là ne vont pas rester longtemps ! En ce mardi soir de mars, à minuit, le carrefour est désert.
Et puis arrive un groupe qui passe de l'autre côté du carrefour. Ils sont une dizaine et au moins deux d'entre eux ont un drapeau français sur les épaules. Ils chantent à tue-tête « L'Algérie française », peut-être les colleurs de l'équipe d'en face ? Ils paraissent jeunes, certains semblent passablement éméchés. Ils rejoignent leurs voitures garées un peu plus loin et repartent, non sans avoir cogné à plusieurs reprises sur des « bittes » anti-stationnement. Le temps du ménage est venu et les militants commencent à nettoyer le panneau « Libre Affichage » avec soin.
Ils sont à l'œuvre quand l'un d'entre eux souffle : « Il y a une voiture bizarre là-bas». Une voiture noire rutilante avance au pas de l'autre côté du pont. Ils ramassent alors les débris d'affiches qu'ils ont réussi à décoller. Elle est maintenant en face, de l'autre côté de la route. Une lampe se braque : « Eh, vous ! Vous ne laissez pas ces déchets ici, sur le muret ». Alors que l'un des...