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Brève
par Jacques Duplessy

Avec l’épidémie, un demi-milliard de personnes menacées par la pauvreté, selon OXFAM

Logo Oxfam - D.R.
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L'ONG Oxfam alerte sur le fait qu’un demi-milliard d’individus pourrait sombrer dans la pauvreté si rien n’est fait pour limiter l’impact économique du Coronavirus. Elle craint "un potentiel recul de 10 ans dans le combat contre la pauvreté, voir de 30 ans dans certaines régions du monde comme l’Afrique ou le Moyen-Orient". En quelques jours, 83 milliards de dollars d’investissements étrangers se sont retirés des pays émergents. Le prix des matières premières s’est effondré (-61% pour le pétrole, -15% pour le café, -21% pour le cuivre) alors que bon nombre de pays africains dépendent largement de leurs exportations. L’industrie touristique est à l’arrêt et les taux d’intérêt sur les emprunts publics des pays en voie de développement ont déjà augmenté de 3,5%.

Oxfam appelle à un « plan de sauvetage » qui repose sur 6 mesures prioritaires pour lutter contre les ravages économiques de la crise du coronavirus et rebâtir un monde plus égalitaire :

1- Accorder des subventions en espèces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin, notamment dans les pays pauvres et pour les personnes qui ont perdu leur revenu.

2- Soutenir en priorité les petites entreprises et conditionner les aides aux grandes entreprises à des mesures visant à protéger les plus vulnérables et à investir dans la transition écologique.

3- L’annulation immédiate du remboursement de la dette des pays en développement due en 2020 à hauteur de 1 000 milliards de dollars. Par exemple, avec une annulation du remboursement de sa dette extérieure en 2020, le Ghana pourrait fournir 20 dollars par mois à chacun des 16 millions d’enfants, de personnes handicapées et de personnes âgées du pays pendant six mois.

4- La création de réserves internationales d’au moins 1 000 milliards de dollars, connues sous le nom de droits de tirage spéciaux ou encore « création monétaire », afin d’augmenter considérablement les fonds disponibles pour les pays. En Éthiopie, cela représenterait pour le gouvernement 630 millions de dollars supplémentaires, assez pour augmenter les dépenses de santé publique de 45 %.

5- L’augmentation de l’aide publique au développement des pays donateurs dès maintenant, au moins à hauteur de l’engagement de 0,7 % du RNB.

6- Instituer des impôts de solidarité d’urgence en taxant les bénéfices extraordinaires, les plus grandes fortunes, les produits financiers spéculatifs et les activités ayant un impact négatif sur l’environnement.

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