Au sud-ouest du Mexique, une poudrière appelée Guerrero (2/2)
Dans cette province rongée par la violence (voir la première partie de notre dossier), le gouverneur est vent debout contre les polices citoyennes. Pour éviter une guerre civile et la montée en puissance de nouveaux groupes armées, le projet est de les désarmer. L’intervention de l’armée à San Miguel Totolapan, du point de vue des niveaux fédéral et régional de gouvernement, a atteint son objectif tacite : empêcher la formation d’une nouvelle zone d’autodéfense.
L’intervention de l’armée à San Miguel Totolapan, du point de vue des niveaux fédéral et régional de gouvernement, a atteint son objectif tacite : empêcher la formation d’une nouvelle zone d’autodéfense. Cela aurait été une catastrophe politique pour le gouverneur Hector Astudillo Flores et le président Enrique Peña Nieto, déjà accusés par de nombreux commentateurs d’avoir laissé se former un «deuxième Afghanistan ». Différentes polices citoyennes (voir la première partie de notre dossier), formées par les habitants pour se protéger eux-mêmes de la criminalité organisée, contrôlent déjà plus de 70 % du territoire régional.
En juillet 2017, un projet de loi redouté depuis plusieurs mois a fini par être déposé au Congrès par l’exécutif régional. Il s’agit de désarmer toutes les polices citoyennes et de leur retirer toute fonction de maintien de l’ordre et de justice.
Le texte de M. Astudillo Flores, en réalité, n’affecte que les polices communautaires, incluses par la presse locale dans la catégorie des « polices citoyennes ». Celles-ci, réunies au sein de la Coordination régionale des autorités et polices communautaires (CRAC-PC), sont plus anciennes que les milices d’autodéfense qui se sont multipliées à partir de 2012. Elles sont aussi la seule organisation armée non étatique à avoir une existence légale dans l’État du Guerrero.
La CRAC-PC s’est implantée depuis le...