Analyse d'une rumeur sur les victimes du Bataclan
Non, les terroristes n'ont pas coupé les parties génitales ni décapité des otages
Elle circule depuis 2015 sous plusieurs formes, relancée par le père de l'une des victimes, cette rumeur est infondée. Les terroristes ont bien réalisé un carnage dans la salle de spectacle, mais personne n'a eu les parties génitales coupées ni n'a été éviscéré ou n'a eu la tête tranchée.
Le phénomène de la rumeur a produit des tonnes de littérature. Jean-Nöel Kapferer est l'un des auteurs qui fait référence sur ce sujet, pour ceux qui veulent pousser plus loin. Peu après l'attentat au Bataclan, une rumeur s'est propagée comme une traînée de poudre sur les sites d'extrême-droite, dans des journaux étrangers et même, en France dans les colonnes de Valeurs Actuelles. La rumeur veut que des personnes aient été castrées, éviscérées, on leur aurait arraché les yeux, on en passe. Cette rumeur est fausse.
La semaine dernière, un couple, qui sachant que je suis journaliste et que j'écris sur le sujet des attentats, me livre sur le ton de la confidence l'information suivante : "il y a des choses qui ne sont jamais sorties dans la presse. Nous avons un ami gendarme qui était parmi les forces de l'ordre entrée au Bataclan après l'attentat. Il a vu des gens éviscérés, des parties génitales coupées et placées dans la bouche des victimes".
Les plus vieux se souviendront immédiatement du cliché faisant référence à la guerre d'Algérie et des horreurs pratiquées à cette époque et déjà, à l'époque d'une rumeur très similaire lors d'une attaque contre les forces françaises.
N'ayant pas, au cours de mes propres recherches sur l'attentat du Bataclan trouvé de validation de cette rumeur, je décide de me replonger dans l'affaire. Cette rumeur a été démentie par plusieurs journaux, dont l'Obs ou...