An0m : si tu ne peux pas casser le chiffrement, fabrique le chiffrement
Le FBI et une coalition internationale ont offert aux malfaiteurs une app chiffrée
Bilan des courses : 800 arrestations dont six policiers corrompus, 32 tonnes de drogue saisies, des armes, des millions de dollars... Et on apprend au passage que la valise diplomatique de l'ambassade de France en Colombie a servi à envoyer de la cocaïne. C'est définitivement une semaine d'annonces chargée pour le ministère de la Justice américain.
Après avoir médiatisé lundi la saisie d'un portefeuille de bitcoins du groupe DarkSide, qui avait paralysé Colonial Pipeline, le ministère de la justice américain a refait un « live » mardi. Cette fois, le ministère et le FBI ont annoncé avoir fourni à des milliers de criminels un système leur permettant -pensaient-ils- de communiquer de manière sécurisée. En quelque sorte, le FBI et des dizaines d'autres pays, ont choisi, non pas de casser la cryptographie utilisée par les criminels, mais de leur construire un système supposément sûr alors qu'en fait, les autorités lisaient tout en clair en temps réel.
L'Australie, mais aussi de nombreux pays européens étaient associés à ce projet et Europol a publié un communiqué de presse sur le sujet :
« Le FBI, la police nationale néerlandaise (Politie) et l'autorité policière suédoise (Polisen), en coopération avec la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine et 16 autres pays, ont mené avec le soutien d'Europol l'une des opérations répressives les plus importantes et les plus sophistiquées à ce jour dans la lutte contre les activités criminelles chiffrées.
Depuis 2019, le Federal Bureau of Investigation, en étroite coordination avec la police fédérale australienne, a développé et exploité secrètement une entreprise de dispositifs chiffrés, appelée An0m. Celle-ci s'est développée jusqu'à fournir un service à plus de 12.000 téléphones théoriquement inviolables pour plus de 300 groupes...