Altice et les « faits alternatifs »
Un milliardaire peut-il modifier la réalité pour qu'elle colle à ses envies ?
En s'attaquant judiciairement à tout (ou presque) ce qui évoque la fuite de données dont a été vitime Altice, Patrick Drahi tente de construire une réalité alternative où ce piratage n'a pas eu lieu. Spoiler : ça ne va pas marcher.
Les offensives judiciaires de Patrick Drahi et de ses sociétés contre Reflets ou Radio-France commencent à dresser le portrait d'un homme qui utilise tous les arguments possibles et imaginables pour tenter d'écraser la liberté d'expression. D'une part ses avocats assénaient devant la cour d'appel de Versailles mercredi 30 novembre que Reflets évoquait des informations sans intérêt de manière sensationnaliste, de l'autre, il tente par tous les moyens de faire censurer nos écrits. Que peut-il craindre de la publication d'informations n'ayant « aucun intérêt » et qui ne seraient « pas d'intérêt général » ? Et pourquoi demander la censure de tout (ou presque) ce qui parle de ces informations ? Mais au delà de ces contradictions, se pose la question des faits alternatifs qui plombent la démocratie depuis leur « invention » par une conseillère de Donald Trump.
En janvier 2017, Kellyanne Conway, conseillère du président Donald Trump tente d'expliquer à la presse le gros mensonge de Sean Spicer, porte-parole de la présidence américaine. Selon lui, la presse a sous-estimé l'importance de la foule lors de la cérémonie d'investiture du président Trump, il prétend qu'elle a attiré « la plus grande audience à avoir assisté à une investiture, point final. » De fait, c'est totalement faux. Kellyanne Conway vient en renfort quelques jours plus tard et explique à un journaliste : « vous dites que c'est un mensonge […], notre...