Alicem : l'État choisit la sécurité par l'obscurité
Le code permettant une authentification certifiée restera secret
Notre demande CADA pour accéder au code source de l'application Alicem a été rejetée. L'État souhaite jouer la sécurité par l'obscurité sur un produit essentiel permettant l'authentification certifiée de l'identité des français via leur smartphone.
Si l'on en croit le ministère de l'intérieur, Alicem est « la première solution d’identité numérique régalienne sécurisée (...) développée par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) [elle] permet à tout particulier, qui décide de l'utiliser, de prouver son identité sur Internet de manière sécurisée, à l’aide de son smartphone et de son passeport ou de son titre de séjour. » Pour attester de l'identité d'une personne, Alicem repose notamment sur la reconnaissance faciale, une technologie qui fait débat en matière de sécurité informatique. Sachant que le code produit par l'État est communicable, nous avions demandé au ministère de l'Intérieur de nous fournir le code source d'Alicem. Notre demande était restée sans réponse.
Nous nous étions tournés en janvier 2020 vers la La Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).
De manière plutôt inhabituelle, la CADA ne nous a jamais répondu directement. C'est un avocat qui a repéré la publication de l'avis rendu sur le site de la CADA.
La commission relève que, comme nous le soulevions, elle avait déjà statué en faveur de la communication du code source produit par l'administration, l'assimilant à un document administratif.
Secret défense
Mais après avoir rappelé que Alicem permet de s'authentifier de manière sécurisée sur plus de 500 services via notamment FranceConnect, la CADA explique que le ministère lui a fait une réponse...