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Une femme et un antifasciste attaquées dans un bar
Ce samedi 25 avril, à Albi dans le Tarn, la soirée a été une fois de plus marquée par des violences d’extrême droite. Au moment où certains journaux et acteurs politiques renvoient dos à dos les violences d’extrême droite et celles des groupes antifascistes, la normalisation de la violence d’extrême droite apparaît plus que jamais comme un phénomène accompli.
Patria Albigès est un groupuscule d’extrême droite basé à Albi, dans le Tarn. Le groupuscule a été créé après la dissolution de Génération Identitaire en 2021. Patria Albigès s’est fait connaître par ses actions racistes et ses prises de position homophobes. Composé principalement de jeunes militants, le groupe revendique une ligne identitaire et nationaliste, en lien avec des mouvances proches du Rassemblement national (RN).
Patria Albiges a depuis multiplié leurs actions violentes. En juin 2023, trois de ses membres, dont Clément Cabrolier, fils du député RN du Tarn Frédéric Cabrolier, ont été condamnés pour avoir fermé des parcs municipaux à Albi en y apposant des affiches et des rubans de signalisation, prétendant qu’ils étaient « fermés pour cause de risque élevé de se faire poignarder » en lien avec l’attaque au couteau à Annecy.Trois mois de prison avec sursis pour « provocation publique à la haine » et « usage de document créant une méprise avec un acte judiciaire ou un document administratif ».
En octobre 2024, un autre militant fasciste a été jugé pour avoir tagué « Violeurs étrangers dehors » sur le parcours du marathon d’Albi. Mais comme la haine envers « l’étranger et l’immigrant » ne suffit pas, il faut aussi frapper sur le « gaucho ». En mars 2025, lors des élections pour le renouvellement des représentants aux conseils centraux de l’Institut National Universitaire Champollion, alliés avec les fascistes de la Cocarde étudiante, un commando mené par Patria Albigès s’infiltre dans l’enceinte de la fac et déclenche une bagarre, au cours de laquelle plusieurs personnes sont blessées. Les médias locaux, ainsi que l’université, finissent par renvoyer dos à dos racistes et antiracistes dans leur traitement de ces événements et de ceux du 25 avril.
Une descente fasciste avec l’intention de frapper
Samedi 25 avril, quelques militants antifascistes extérieurs au Tarn — nous confirment des sources locales — font un tour à Albi. En ville, près du bar O’Sully’s, fortuitement, les huit militants se retrouvent face à face avec quatre militants fascistes appartenant au groupe d'extrême droite Patria Albiges. Parmi eux se trouve le raciste Clément Cabrolier, condamné en 2023 pour « provocation publique à la haine », qui est immédiatement reconnu. Les violences entre les deux groupes se déclenchent et Clément Cabrolier finit à l’hôpital.
Plus tard dans la nuit, informés de la bagarre au O’Sully’s, les militants de Patria Albiges organisent une descente en ville pour essayer d’attraper les huit militants antifascistes. Ils sont une vingtaine, masqués et armés d’armes de catégorie D, dont le port est interdit par la loi. Leur attaque semble préméditée, car ils ciblent le bar Le Cosy, lieu connu pour être fréquenté par certains antifascistes, comme Martin qui passe régulièrement ses soirées. Martin est un militant antifasciste, qui a été la cible de l’extrême droite à plusieurs reprises. Malheureusement, le samedi 25, il profitait de sa soirée au Cosy.
Vers 1h du matin, à leur arrivée, Thomas R., chef du groupe fasciste Patria Albiges et ancien candidat RN, armé d’une bombe lacrymogène se dirige vers Martin en lançant : « T’es mort, je vais t’enculer », puis tente de le frapper au visage. Martin se réfugie rapidement dans le sous-sol du bar. Pendant ce temps, la bande de fascistes agresse violemment plusieurs personnes en terrasse, dont une femme d'une soixantaine d'années, qui reçoit plusieurs coups de poing au visage de la part d'un certain Matteo V., boxeur expérimenté ayant récemment participé à un gala de boxe organisé par Furie Française et Patria Albigès.
Parmi les fascistes ayant participé à ce commando armé se trouvent également Lorenzo B., qui fait usage d’une bombe de gaz lacrymogène, et Lucas P., membre du groupuscule La Furie Française, masqué avec un foulard de la marque fasciste Reliqua, qui a également participé au gala de boxe qui s’est tenu le 22 mars dans la région.
Dans un moment où les idéologies racistes et homophobes sont de plus en plus visibles dans l’espace public et où l’extrême droite ne cesse de banaliser la violence, le tissu associatif antifasciste continue, au mépris de la sécurité et de la vie personnelle de ses membres, de défendre les droits humains, les minorités de genre et l’égalité entre êtres humains. Dans une réalité pareille, les règlements de comptes sont de plus en plus fréquents.