Solarezo, ex-fleuron de l'énergie solaire, fait encore des étincelles dans les Landes
Conte de fées ou mauvais western ?
La société Solarezo avait pour ambition, il y a dix ans, de devenir un acteur majeur du « solaire made in France » en reprenant une usine du géant Sony dans les Landes. Placée en liquidation judiciaire au bout de trois exercices, sa déconfiture n'a pourtant pas fait que des malheureux.
L’histoire avait tout d’un beau conte de fées industriel qui fleurait bon les « énergies vertes ». En décembre 2009, la société lyonnaise Solarezo est accueillie à bras ouverts à Pontonx-sur-l’Adour, près de Dax (Landes), lorsqu’elle est choisie comme repreneur d’une usine de cassettes vidéo que le géant japonais Sony a décidé de fermer après vingt-cinq ans d’exploitation. L’arrêt des machines laisse 320 salariés sur le carreau. Solarezo bénéficie du soutien de l’industriel local DRT (qui en contrôlera près de 48%), champion des produits chimiques dérivés de la résine de pin, grande richesse de ce territoire. Sur le site de Pontonx, Sony avait déjà débuté une reconversion dans la production de panneaux solaires. Solarezo promet de maintenir des emplois et de mettre le paquet sur le photovoltaïque, un filon d’avenir en région Aquitaine, de quoi être présent sur toute la filière : des panneaux aux centrales, pour faire du « solaire made in France ».
En réalité, le conte de fées va vite tourner au mauvais western. La société sera finalement placée en liquidation judiciaire trois ans plus tard, le 28 août 2013. Et un conflit larvé oppose depuis 2014 deux anciens dirigeants de Solarezo (dont l’ex-PDG) à la Sepanso, la principale fédération de protection de la nature en Nouvelle Aquitaine. Les défenseurs de l'environnement sont parvenus à faire annuler par le conseil d’État des transferts de permis de construire qui laissent penser que certains ont profité plus que d’autres...