A la prison de Château-Thierry, mieux tenir compte des troubles psychiatriques
Reportage au quartier maison centrale où sont orientés les détenus aux pathologies mentales.
Depuis plus de soixante-dix ans, les professionnels du centre pénitentiaire de Château-Thierry, dont le quartier maison centrale est unique en France, ont développé des pratiques plus adaptées. Si ce « modèle » ne doit pas se substituer à l'hôpital psychiatrique, il offre des pistes intéressantes pour l'ensemble du monde pénitentiaire.
«Maison d'arrêt de l'arrondissement». L'inscription sur la façade du centre pénitentiaire de Château-Thierry, située sur les hauteurs de cette commune de l'Aisne, à une centaine de kilomètres de Paris, date d'un autre temps tout comme les murs érigés au milieu du XIXe siècle. A l'intérieur, des prisonniers continuent d'y purger leur peine au sein d'un quartier centre détention de quelques places et d'un quartier maison centrale où vivent 66 condamnés en grande majorité à de longues peines, dont neuf à la perpétuité. Ces derniers ont été orientés ici en raison de leurs troubles psychiatriques. Les deux tiers perçoivent l'allocation aux adultes handicapés.
Cette particularité de la maison centrale de Château-Thierry, unique en France, remonte à 1950 et perdure aujourd'hui, institutionnalisée par la circulaire du 21 février 2012 relative à l'orientation en établissement pénitentiaire des personnes détenues. Elle indique que sa mission principale est d’accueillir des condamnés présentant des « troubles du comportement» rendant difficile leur intégration à un régime de détention classique. Parmi les comportements inadaptés cités : «la peur ou refus de sortir de l'isolement de longue durée, le manque d'hygiène grave, l'état de prostration, l'ingestion fréquente de corps étrangers, les passages à l'acte auto ou hétéro agressifs» ...
L'état de santé de ces prisonniers ne doit cependant relever «ni d’une...