À La Clusaz, la retenue de la discorde
Prolonger la saison à tout prix
Comme nombre de stations, La Clusaz mise sur les canons à neige pour tenter de faire la nique au réchauffement climatique. Mais l’idée d’une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, un lieu relativement préservé, n’a pas plu à tout le monde. A tel point qu’une ZAD a pris forme et a mis en déroute les partisans des bulldozers.
La station de ski connue pour con côté « village » et son air de carte postale avec arbres et chalets s’est un peu transformée en « Clochemerle ». Les habitants (pas les touristes) se regardent en chiens de faïence. Il y a ceux qui militent pour le développement des canons à neige, avec la promesse de bénéficier de « trente ans de ski supplémentaires » en dépit du réchauffement, et ceux qui pensent qu’il est plus que temps de s’atteler à une transition pour sortir du « tout ski ». Au passage, si l’on pouvait éviter de construire des retenues collinaires dans des lieux immaculés comme le plateau de Beauregard, ou de faire sortir de terre une nouvelle petite station à seulement 1.500 mètres d'altitude au col de la Croix Fry…
Retour en arrière : en 2022, la préfecture approuve un projet de 2018 pour une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, pour alimenter les canons de la station de La Clusaz. Dans cet écrin de nature où l’on trouve une zone humide qui accueille mammifères et espèces d’oiseaux protégées, la mairie souhaite installer une réserve d’eau de près de 150.000 mètres cubes, soit 5 terrains de foot ou 60 piscines olympiques, avec une digue de 12 mètres de haut… Qui se serait ajoutée aux quatre existantes.