A Benghazi, missiles et blocs opératoires sont made in France
Les habitants de Benghazi, haut lieu de la résistance au pouvoir Kadhafi, n'imaginent pas à quel point la France mérite toute leur gratitude. Le 10 mars les rebelles retranchés dans la deuxième ville du pays ont brandi le drapeau français suite à la reconnaissance par la France du conseil de transition. Ils peuvent dès à présent saluer les obus made in France qui tentent d'écraser l'armée du colonel, tout en évitant de se rappeler que ses missiles Milan sont aussi d'origine française.
Les habitants de Benghazi, haut lieu de la résistance au pouvoir Kadhafi, n'imaginent pas à quel point la France mérite toute leur gratitude. Le 10 mars les rebelles retranchés dans la deuxième ville du pays ont brandi le drapeau français suite à la reconnaissance par la France du conseil de transition. Ils peuvent dès à présent saluer les obus made in France qui tentent d'écraser l'armée du colonel, tout en évitant de se rappeler que ses missiles Milan sont aussid'origine française. Mais la diplomatie est un grand cirque cynique qui recèle d'autres surprises.
L'hôpital de Benghazi, par exemple, a bénéficié il y a deux ans d'un don de 30 millions d'euros de l'Agence française de développement (AFD). C'est celui où exerçaient les infirmières bulgare et le médecin palestinien accusés par Kadhafi d'avoir inoculé le virus du sida à plus de 400 enfants libyens. Ce don de la France apparaissait à l'époque comme une "contrepartie" à l'accord passé entre Paris et Tripoli, à l'été 2007, pour libérer les infirmières et redorer l'image de Kadhafi aux yeux du monde.
N'oublions pas que la flotte libyenne possède environ 40 Mirage F1, récemment rénovés par la France grâce au réchauffement diplomatique de 2007. Même si les missiles Milan sont des engins anti-chars qui n'ont apparemment pas encore été utilisés contre des civils, l'ironie veut donc que les habitants de Benghazi...