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par Antoine Champagne - kitetoa

Air France : pilotez l'avion et économisez sur le billet !

C'est sans doute l'une des merveilles de la mondialisation, du progrès, lorsque vous prenez un vol intérieur Air France, vous achetez votre billet via leur site Web (pas d'humain), vous éditez vous-même votre carte d'embarquement sur le site Web (pas d'humain), vous éditez vous-même votre étiquette pour votre bagage (pas d'humain), vous pesez vous-même votre bagage et vous scannez-vous même votre étiquette (pas d'humain).

C'est sans doute l'une des merveilles de la mondialisation, du progrès, lorsque vous prenez un vol intérieur Air France, vous achetez votre billet via leur site Web (pas d'humain), vous éditez vous-même votre carte d'embarquement sur le site Web (pas d'humain), vous éditez vous-même votre étiquette pour votre bagage (pas d'humain), vous pesez vous-même votre bagage et vous scannez-vous même votre étiquette (pas d'humain). In fine, vous appuyez vous-même sur le bouton pour faire partir votre bagage sur le tapis roulant (pas d'humain). C'est peut-être ce recours au client comme employé qui permet de baisser le coût du transport aérien ? Il semble donc assez logique qu'Air France propose dans un avenir plus ou moins proche que ses clients pilotent l'avion, déchargent les bagages, conduisent le bus entre l'avion et le terminal. A un certain moment, le prix du billet ne reviendrait qu'à celui du kérosène grillé sur le parcours. A 1,5 dollars le gallon, ça devrait être très abordable dans un avenir proche, le billet d'avion Air France.

Cette anecdote est finalement assez révélatrice de ce qu'apporte dans son panier garni la "digitalisation" des entreprises. Une lente disparition des métiers. Cela se retrouve dans la grande distribution où les clients sont amenés à scanner leurs courses seuls, sans caissière. C'est assez mauvais pour la courbe du chômage. Aujourd'hui, vous avez plus de chances de trouver le produit qu'il vous faut à un px plus attractif en vous rendant sur le site Web de SFR qu'en allant en boutique. Les employés de ces dernières ont perdu leurs marges de manœuvre au fil des ans. Un résultat de la stratégie du doigt déployée par SFR. L'opérateur aurait pu choisir de donner plus d'outils, plus de possibilités à ses vendeurs en boutique, les armer avec des applications Web. Il a choisi de les appauvrir pour les faire disparaître à terme. Si les clients trouvent leur compte sur le site plutôt qu'en boutique, c'est assez "logique". Sauf que les dés sont pipés.

La transformation numérique des entreprises en soi n'est pourtant pas forcément une mauvaise chose et n'implique pas obligatoirement une disparition des métiers et des savoir-faire humains. C'est la voie choisie qui peut poser problème.

La voie choisie par la plupart des entreprises est celle du profit maximum sans vision globale. Et pourtant, ce réseau a ses particularités qu'il serait bon de prendre en compte. Il est fondé sur le partage des connaissances. Pour une entreprise, le partage est probablement un concept socialo-communiste et donc peu utile. A tort. Il faudrait désapprendre à vendre et apprendre à partager. Ce qui n'est pas impossible et qui ne contribue pas à terme à  grever le chiffre d'affaire, au contraire.

 

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