Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Jean-Paul Ney, la fachosphère et Twitter...

Tiens, depuis deux jours, le compte twitter @_kitetoa_ est  suspendu. Pourquoi ? C'est la deuxième fois que cela arrive et il nous faut faire un petit récapitulatif afin que tout le monde comprenne bien ce qui se passe. Il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné publie un article sur la modération à géométrie variable de Twitter.

Tiens, depuis deux jours, le compte twitter @_kitetoa_ est  suspendu. Pourquoi ? C'est la deuxième fois que cela arrive et il nous faut faire un petit récapitulatif afin que tout le monde comprenne bien ce qui se passe. Il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné publie un article sur la modération à géométrie variable de Twitter. Le volatile s'étonne que certains propos racistes, sexistes, insultants, on en passe, soient monnaie courante sur Twitter tandis que d'autres utilisateurs, dont les propos sont tout à fait légitimes soient "censurés" par la plateforme. L'article passe en revue certains comptes de la fachosphère et... Le compte de Jean-Paul Ney, récemment certifié. Ce dernier m'attribue immédiatement la paternité de cet article. Et la fachosphère embraye. Je reçois bien entendu toutes sorte de messages privés de la part de racistes patentés, des messages publics m'interpellent.

Jean-Paul Ney n'est pas un inconnu pour moi. Je l'ai fait condamner deux fois. La première pour menace de mort réitérées. La deuxième, pour diffamation. Ces deux condamnations sont fermes et définitives.

Ce que j'avais fini par appeler les "Jeanpaulniaiseries" sont répertoriées ici, pour les curieux qui se demandent pourquoi Jean-Paul Ney m'en veut autant. Jean-Paul Ney est une personne très instable chez qui il est inutile de chercher la moindre logique. Son état mental a été jugé par le tribunal de Nanterre suffisamment inquiétant pour qu'il lui impose de recevoir des soins psychiatriques (jugement du 10 mars 2004) :

Ce qu'il n'a jamais fait. Et cela se voit.

Son ressentiment à mon égard est né d'un article que j'avais écrit en 2001 et qui ne parlait pas de lui. Allez comprendre... Je ne suis pas la seule cible de sa haine, bien d'autres ont subi ses attaques. Mais je suis celui qui retient toute son attention depuis maintenant quinze ans. Quinze ans de pages diffamatoires un peu partout sur le net, de harcèlement, d'insultes, de menaces... Ses agissements m'ont contraint à porter plainte. Les deux condamnations obtenues et quelques mois de prison préventive ne l'ont pas calmé. D'autres condamnations viendront donc, sans doute.

Jean-Paul Ney se disant journaliste, ses délires permanents, sa grossièreté, ont fini par attirer l'attention de plusieurs journaux. [l’Express](http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/djihadisme-les-failles-du-rapport-de-malek-boutih1696160.html), _Buzzfeed, Le Monde, Le [Point](http://www.lepoint.fr/politique/les-etonnants-contributeurs-d-un-rapport-sur-le-djihadisme-03-07-2015-194225020.php), _Le Parisien, [FranceTVInfo](http://www.francetvinfo.fr/france/jihadistes-francais/ce-qui-derange-dans-le-rapport-du-depute-malek-boutih-sur-le-jihadisme987939.html), _ L’Humanité, Télérama ont dressé un portrait de lui. Loin d'être flatteur.

Après parution de l'article du Canard Enchaîné, Jean-Paul Ney se laisse aller à son agressivité naturelle en publiant toute une série de tweets.

2-2016-08-24-a-16-48-07
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3-2016-08-25-a-16-42-04
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Le dernier tweet étant accompagné d'une photo de moi issue d'une vidéo qu'il a trouvée sur Internet.

Avant-hier, Jean-Paul Ney s'insère dans une conversation sur Twitter que j'avais avec une autre personne et laisse entendre que je fabrique des preuves et modifie des logs.

C'est une vieille ligne de défense qu'il avait tentée lors du premier procès que je lui avais fait. Les policiers avaient mené toutes les investigations nécessaires et avaient écarté cette possibilité.

Si je peux laisser Jean-Paul Ney éructer dans son coin, même lorsqu'il parle de moi, je ne le laisse pas publier des informations diffamatoires ou fausses sur mon compte.

Je tweete alors pour rappeler que le pénible est multicondamné. Toutes les décisions étant fermes et définitives :

  1.  Jean-Paul Ney a été condamné en mars 2004 de manière ferme et définitive pour menaces de mort réitérées à mon encontre.
  2.  Jean-Paul Ney a été condamné en février 2008 de manière ferme et définitive pour diffamation à mon encontre.
  3.  Jean-Paul Ney a été condamné en novembre 2000 pour vol avec violence.
  4.  Jean-Paul Ney a été condamné en juillet 2006 pour vol et appropriation d’un secret de défense nationale.

J'en apporte bien entendu la preuve. Pour les deux premières, il suffit de suivre les liens. Pour les deux suivantes, il faut se reporter à un document du dossier d'instruction du deuxième procès à nouveau gagné contre lui :

Et pour enfoncer le clou, je poste une copie d'un autre document dans lequel il indique aux policiers qui l'interrogent qu'il est "connu des services de police et de gendarmerie".

"Fort défavorablement", bien entendu.

Ce que les policiers savent déjà. Ils ont vérifié :

Mais c'est la routine, ils doivent lui poser la question. Ce qui est intéressant, c'est que lui-même sait et reconnaît qu'il a déjà eu affaire aux services de police et que ce n'était pas pour porter plainte. Chose pourtant, qu'il dément régulièrement sur Twitter aimant à se faire passer pour un journaliste spécialisé et très proche des services de police.

Ce que retient le pénible personnage de ce document que je tweete, c'est qu'il y a dedans des données personnelles qui le concernent. Il s'énerve et appelle ses amis de la fachosphère à signaler mon compte. Ni une, ni deux, la fachosphère s'exécute et bingo, probablement en raison d'un processus automatique, mon compte est suspendu, le nombre de signalement étant suffisant.

Mais revenons aux données personnelles contenues dans ce document. Ce point appelle quelques précisions.

Jean-Paul Ney affirme que lui et sa famille sont menacés par des djihadistes. Son imagination est très fertile et tout ce qui peut, dans son esprit, lui donner de l'importance, devient une vérité gravée dans le marbre. Figurez-vous que tout Daesh est à ses trousses. Le dégommage de trolls hystériques à l'égo boursouflé est une des priorités des terroristes, c'est bien connu.

Du coup, la présence de son adresse dans ce document le met dans tous ses états. Et de citer ses enfants qui seraient mis en danger... Vous allez voir, ce point est très intéressant, j'y reviendrai dans 5 paragraphes.

Oui. Sauf que Jean-Paul Ney a donné publiquement son adresse et son numéro de téléphone un nombre incalculable de fois. Passons sur le fait que ce numéro est très ancien et probablement plus en service. Mieux, il écrit lui-même dans ses "articles" sur son site, que son numéro de téléphone est "public" :

Pour d'autres publications de ses informations personnelles par Jean-Paul Ney, vous pouvez cliquer ici :

 

 

En outre, il a annoncé avant l'été avoir quitté la France. Il n'habite donc plus à cette adresse.

Enfin, ces informations figurent dans le dossier d'instruction du premier procès que je lui ai fait et qui est publié dans son intégralité ici depuis des lustres.

Certains se sont tout de même émus de la publication de données personnelles concernant un personnage qui me harcèle sans discontinuer depuis quinze ans.

Il faut à ce stade que je vous parle de ce que Jean-Paul Ney a fait avec les miennes. Lors de la période où il appelait chez moi (oui, mon numéro de téléphone était à l'époque dans le whois de kitetoa.com), Jean-Paul Ney avait posté mon numéro, ainsi que le prénom et le nom de ma femme, sur des sites de "rencontres" à connotation très sexuelle. Bilan, pendant plusieurs mois, ma famille a eu le plaisir de recevoir, en plus des siens, des coups de fils toutes les nuits de personnes franchement pas très équilibrées sur le plan sexuel. Ah, la famille... Les enfants dont parle Jean-Paul Ney... Lorsqu'il était en phase de menaces de mort à mon encontre et à l'encontre de ma famille, Jean-Paul Ney voulait couper la tête de mes enfants avec un sabre (ça vous rappelle une méthode de terroristes ? C'est normal) et... "Chier dans leur cou". Quant à ma femme, il lui promettait toutes sortes d'agressions et de violences sexuelles. A mon fils, un cancer qui devait le tuer (400 messages dans la même soirée sur le forum de mon site). Il venait aussi rôder devant chez moi et s'en vantait en donnant des détails sur mon domicile et en menaçant de s'en prendre à moi et à ma famille.

Voilà une partie du contexte dans lequel moi et ma famille avons dû vivre pendant des années. Vous comprendrez donc peut-être pourquoi la publication de données personnelles publiques de Jean-Paul Ney ne me pose aucun problème moral lorsqu'il re-concentre ses attaques à mon encontre.

Et twitter dans tout ça ?

Jean-Paul Ney a donc appelé à signaler mon compte en masse :

Le compte a été signalé par une multitude de gens très recommandables :

Le seuil atteint, le compte a été suspendu.

Cela pose quelques questions sur Twitter.

C'est bien entendu un outil merveilleux et Reflets ne serait pas ce qu'il est sans Twitter. Mais c'est un outil américain qui respecte le 1er amendement de la constitution de ce pays. En d'autres termes, chacun a droit de dire ce qui lui passe par le tête et les propos racistes ne sont pas censurés. Leurs auteurs ne verront pas leurs comptes suspendus. Jean-Paul Ney, par exemple, peut allègrement se laisser aller :

22_02_2013_002
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palestiniens
palestiniens

La fachosphère qui gravite autour de Jean-Paul Ney sur Twitter donne à voir une vision inquiétante de la société française. Complètement paranoïaque, bouffie de haine, mythomaniaque, assénant mensonge après mensonge tout en étant persuadée qu'il s'agit de vérités absolues façon "Le grand remplacement est en marche"... Comme une boule de neige descendant une montagne, leur haine, leur paranoïa grandit à mesure qu'ils se parlent.

Tout cela, pour twitter est acceptable. En revanche, publier des informations publiques et véridiques (des documents issus d'un procès) sur une personne pour le moins controversée, ça... C'est moins acceptable ?

Il faut donc prendre Twitter pour ce qu'il est  : un outil passionnant, imparfait et sur lequel on n'a aucun contrôle. Il faudra donc savoir vivre sans lui un de ces jours. En d'autres termes, construisez votre propre maison sur Internet si vous voulez pouvoir vous y exprimer librement. Vous n'aurez de comptes à rendre sur votre prise de parole responsable que devant un tribunal, le cas échéant. Vous ne serez pas à la merci d'un algorithme.

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