Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Précision : Reflets ne relaye aucune idée véhiculée par Alain Soral ou Fdesouche

En voilà un exercice difficile... Reflets aime Arrêt sur Images. Nous relayons souvent leurs articles. Nous pensons qu'ils font un travail salutaire de critique du secteur de la presse. Un exercice auquel nous nous livrons également de temps en temps. Alors, dire que Arrêt sur Images a fait un truc pas très sympa, c'est compliqué. Mais nécessaire. Pourquoi ?

En voilà un exercice difficile... Reflets aime Arrêt sur Images. Nous relayons souvent leurs articles. Nous pensons qu'ils font un travail salutaire de critique du secteur de la presse. Un exercice auquel nous nous livrons également de temps en temps. Alors, dire que Arrêt sur Images a fait un truc pas très sympa, c'est compliqué.

Mais nécessaire. Pourquoi ? Parce que relier de près ou de loin Reflets ou l'un de ses contributeurs  à Alain Soral ou Fdesouche, c'est à peu près le pire qui puisse nous arriver.

Les idées d'Alain Soral et de Fdesouche sont à plusieurs milliards d'années lumières de celles de l'équipe de Reflets.

Fabrice Epelboin a participé à l'émission 14:42 d'@si, PCInpact et Jean-Marc Manach. Tous des amis de Reflets...

Dans cette émission, Jean-Marc pose une question à Fabrice Epelboin sur un "appel d'offres" de l'Union Européenne pour la mise en place d'une "troll patrol" visant à contrecarrer les eurosceptiques sur le Net. Fabrice, comme toute personne interrogée dans une émission ou un reportage de télévision a dû résumer en quelques minutes un sujet qui mérite des heures d'explications. Il y a donc dans la question de Jean-Marc et dans la réponse de Fabrice une approximation. Il n'y a pas d' appel d'offres de l'Union Européenne. Mais des dépenses pour contrecarrer les eurosceptiques. Cette approximation a chagriné @si et Reflets s'en est expliqué ce matin avec Daniel Schneidermann au téléphone.

Les explications de Daniel Schneidermann sont légitimes. Notre amertume à être assimilés (dans la première version de l'article au moins) aux fascistes, l'est aussi.

On peut comprendre qu'@si qui critique parfois l'approximation de la presse veuille faire son auto-critique si cela est nécessaire. En revanche, que la critique ne porte que sur Fabrice, avec un article relativement long qui lui est dédié, c'est peut-être un peu trop. Ce qui fait mal, c'est l'amalgame que le lecteur de l'article initial (il a été modifié depuis) ne manque pas de faire entre complotistes, eurosceptiques, extrême droite (Alain Soral  et Fdesouche), Fabrice Epelboin et Reflets.

Pour être précis, citons quelques passages de l'article d'@si :

On a cherché à en savoir plus. Epelboin s'appuie notamment sur un article du Telegraph de février 2013. Problème : en lisant l'article, il n'est pas question d'un appel d'offres mais de documents confidentiels qui indiqueraient qu'une partie du budget de communication du parlement européen pourrait être consacrée à des "outils de suivi de l'opinion publique". En clair, de la simple veille sur les réseaux sociaux pour repérer les sujets qui montent et ensuite orienter la communication du parlement européen. Une communication officielle qui passe notamment sur les réseaux sociaux. Mais de quelle manière ? Tout est une question de sémantique. Dans l'article du Telegraph, l'eurosceptique Paul Nuttall, leader d'un parti pour un Royaume Uni libre et indépendant, assure que des fonctionnaires de l'UE pourraient être incités, voire payés, pour répliquer aux eurosceptiques sur les réseaux sociaux. De manière cachée ? Avec de faux comptes twitter ? Ce n'est pas précisé. Bien que reposant sur des documents confidentiels et les accusations, non vérifiées, d'un eurosceptique britannique, l'article du Telegraph ...

L'article du Telegraph, journal qu'@si relaye très souvent sous la plume de Gilles Klein, précise en introduction : "The Daily Telegraph has seen confidential spending proposals and internal documents planning an unprecedented propaganda blitz ahead of and during European elections in June 2014." Un journal qui a pignon sur rue outre-Manche indique qu'il a vu des documents (ils existent donc, sauf à croire que le journaliste ment) qui prévoient des dépenses pour une campagne agressive d'ici les élections de juin 2014. La majeure partie de l'article porte sur ce qui est décrit dans ces documents et une petite partie de l'article porte sur l'avis d'un eurosceptique sur les mêmes documents. La tournure de phrase de Sébastien Rochat (qui a visiblement écrit l'article d'@si) est pernicieuse. Elle laisse entendre que tout cela pourrait n'être qu'élucubrations. Les documents seraient "confidentiels" et donc on n'aurait aucune preuve de leur existence. Par ailleurs, les accusations d'un eurosceptique non vérifiées risquent bien d'être fausses.

... a franchi la Manche et a notamment été repris par le site d'extrême-droite Fdesouche.com, par Egalité et réconciliation d'Alain Soral, 

Et par qui est repris cet article douteux du Telegraph ? Par l'extrême droite. L'une des pires que l'on puisse trouver sur le Net. Ce n'est pas glorieux. Belle source, monsieur Epelboin... Bravo! (c'est tout du moins ce que le lecteur non curieux pensera).

Une source britannique, rappelons-le,  qu'@si cite souvent.

ou encore par 20Minutes, l'Express(.be) ou enfin Russia Today. Une interview vidéo de Paul Nutall circule également sur le web.

Ces sources ont été ajoutées par la suite, le premier jet de l'article faisant même quelques allusions à du complotisme.

"C'est de la communication sur les réseaux sociaux", finit par reconnaître Epelboin, tout en se déclarant gêné qu'une "telle communication vienne influencer des électeurs". Encore faut-il le prouver.

La dernière phrase de la chute est également intéressante en ce sens qu'elle sous-entend -par extension- l'idée que tout ce qu'à raconté Fabrice "reste à prouver". Ce sont les téléspectateurs / lecteurs d'@si qui le "prouvent" le mieux dans le forum lié à cette émission. Il est étrange de voir l'argent des contribuables dépensés à faire la chasse aux trolls ou aux euro-sceptiques. Si une telle équipe est envisagée par l'UE c'est probablement plus pour "influencer" les électeurs ("planning an unprecedented propaganda blitz ahead of and during European elections in June 2014."), que pour réfléchir aux textes les plus pertinents pour améliorer le quotidien des Grecs, des Portugais, des Espagnols, des Chypriotes, etc.

Cet article, qui ressort comme une petite pique à l'encontre de Fabrice Epelboin de la part de Sébastien Rochat alors qu'il devait être un rectificatif d'une approximation de Jean-Marc Manach et de Fabrice, semble qui plus est, se révéler être un "pure fail" comme on dit par chez nous. Piqué au vif, Fabrice a retrouvé la trace d'un marché pour un logiciel de veille de l'opinion sur le continent EU.

Voici la description de l'usage qu'en ferait l'UE :

  • diffuser des messages-clé et en mesurer la dispersion,

  • identifier les influenceurs,

  • comprendre les préoccupation des citoyens en analysant les conversations portant sur l'UE,

  • améliorer la communication en prenant relais sur les influenceurs,

  • évaluer le "sentiment" des conversations portant sur l'UE,

  • rester en alerte sur les communication des influenceur importants et stratégiques,

  • identifier ce qui a trait à l'agenda de l'UE,

  • focuser sur les messages important, mesurer le succès de leur diffusion ou les raison de leur échec,

  • détecter les phénomène viraux liés aux sujets relatifs à la CE.

La "promesse produit" est assez lolesque :

  • Don’t focus just on technology but on how results will lead to concrete actions.

  • Find the way to combine all types of media that may impact or reflect the opinions of your target audience.

C'est très aspirationnel, comme on dit dans la com'

 

[En] European Com Summit 2012 Conference


Pour l'écriture de ce papier, j'ai choisi d'être accompagné par deux types de musique. Fairouz pour la douceur de sa voix (ne pas s'emporter en rédigeant) ... (lire la suite plus bas) ...

... et les Bérus parce que tout de même, ce sont ceux qui parlent le mieux des fachos auxquels nous avons été -par mégarde et/ou par procédé trollesque bien éprouvé- assimilés par Sébastien Rochat. Je voudrais citer un petit bout de la chanson Porcherie remaniée à l'occasion du concert d'adieu de Bérurier Noir à l'Olympia en 1989 (à partir de 3:33). C'est notre petitsalut à toi à l'adresse d'Alain Soral et de Fdesouche...

 

 

Allez, levez les doigts, levez les doigts, tous les doigts.

Alors on vous fait confiance.

Plus jamais de 20%, plus jamais, nous serons toujours contre.

C'est ça le mouvement de la jeunesse, le mouvement de la jeunesse.

Alors à toutes les manifestation nazies, soyez là, soyez présents et empêchez-les.

Car nous sommes noirs, nous sommes blancs, nous sommes jaunes.

Et ensemble nous sommes de la DY-NA-MYTE.

La jeunesse emmerde le Front National

 

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée