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par Antoine Champagne - kitetoa

Les "marchés" aiment se mentir à eux-mêmes, mais pas longtemps

L'annonce d'un appel à l'aide internationale de la part du Portugal avait débouché sur une sorte de joie à effet calmant sur "les marchés". Pendant quelques jours, les investisseurs étaient "rassurés". En fait, il ne s'agissait que d'un effet mécanique. Les "marchés" aiment se mentir à eux-mêmes lorsque cela devient nécessaire. Lorsque cela peut déboucher sur des bénéfices à court terme.

L'annonce d'un appel à l'aide internationale de la part du Portugal avait débouché sur une sorte de joie à effet calmant sur "les marchés". Pendant quelques jours, les investisseurs étaient "rassurés". En fait, il ne s'agissait que d'un effet mécanique. Les "marchés" aiment se mentir à eux-mêmes lorsque cela devient nécessaire. Lorsque cela peut déboucher sur des bénéfices à court terme. Quand la situation est désespérée, que l'on marche au bord du gouffre, il n'est pas inutile de gagner un peu de répit. Dans ce cas précis, les marchés se sont auto-convaincus que l'appel à l'aide du Portugal marquait la fin des soucis sur le front de la dette souveraine et de la crise bancaire européenne. Mais cela n'allait pas durer.

Pour plusieurs raisons. La première étant que les marchés carburent au risque. Pas de risque ? Pas de bénéfices. Ensuite, il y a un mur que l'on ne peut pas abattre. Celui de la réalité. Il se matérialise par des chiffres. Les "fondamentaux", dans le jargon des financiers.

Nous avons évoqué depuis quelques jours les soucis qui continuaient d'exister pour la Grèce, le Portugal, l'Irlande et l'Espagne.

Voici que les marchés les réintègrent dans leurs grilles d'analyse.

Parmi les nouvelles qui les ont réveillés, on trouve une menace de grève générale au Portugal, l'annonce d'une nouvelle injection massive de fonds en Espagne par la Chine, la possibilité d'une restructuration de la dette grecque évoquée par l'Allemagne, des taux à 10 ans pour les pays "périphériques" à des niveaux insoutenables en dépit des annonces politiques sur leur "sauvetage" via des plans d'aide européens et du FMI.

Bref, les politiques ont beau marteler que #toutvabien, la situation est toujours aussi catastrophique. Or les financiers ne sont pas idiots et savent sur quoi débouchera cette situation. Sur des plans d'austérité, des troubles sociaux, une croissance molle ou négative, plus d'endettement,... Un beau cercle vicieux. On peut gagner du temps. Un peu. Entre temps, les affaires continuent. Après moi le déluge... Mais ça ne durera pas.

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