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par Robert Matrice

Do you speak camarilla

Le beau temps a mis tout Paris dans la rue, une partie pour la techno, une partie pour la paix, une partie pour Mélenchon. Donc, une manif de plus. Le trajet est nettement plus traditionaliste, pour ne pas dire éternel, un Bastille-République. Bastille n'est pas pleine, mais le boulevard Beaumarchais est plein comme un quai de RER un jour de grève. Pas moyen de confondre avec une manifestation syndicale.

Le beau temps a mis tout Paris dans la rue, une partie pour la techno, une partie pour la paix, une partie pour Mélenchon. Donc, une manif de plus. Le trajet est nettement plus traditionaliste, pour ne pas dire éternel, un Bastille-République.

Bastille n'est pas pleine, mais le boulevard Beaumarchais est plein comme un quai de RER un jour de grève. Pas moyen de confondre avec une manifestation syndicale. Énormément de pancartes, aucun champignon géant, ah si, un, picard, celui de Ruffin, avec "La fleur", la marionnette qui donne des coups de pied au cul. Il y a aussi des phis en frite de piscine colorés en guise de pancarte.

La tête de cortège avance à un train de sénateur, du coup ça bouchonne sévèrement. Dès que l'on dépasse le bouchon, il y a d'un coup beaucoup plus de place. Ah tiens, d'autres groupes sont présents, il n'y a pas que des insoumis, mais ça reste du bien à gauche. Des anarchistes ont trouvé leur punchline "Ni Dieu, ni maître, ni Mélenchon", ça détend.

La place de la République n'est pas très loin en fait, le trajet est court. Pour l'instant, c'est un peu le bronx, il y a un peu de monde, mais aussi pas mal de skaters, la super scène et la sonorisation. On est clairement dans le super pro, là. Une grosse scène, deux écrans géants (avec des carrés de leds bloqués sur le rouge). La place se remplit peu à peu. Il y a de la musique un peu clichée : du Zebda (le bruit et l'odeur reste toujours aussi efficace), "Mon père était tellement de gauche" des Fatals Picards, du rap engagé.

D'un coup, un mouvement de foule, des jeunes à capuches arrivent en courant, les gens sur la place s'écartent, inquiet. Ça braille "Paris hooligan" et ils se dirigent vers la scène. Un type essaye de masquer une des caméras avec son keffieh avant de se faire remettre en place simplement par le caméraman. Tout se calme d'un coup.

En attendant le boss, c'est "Ludovic" qui monte en scène. Et ouais, juste des prénoms chez les FI. C'est un pubard charismatique, avec une barbe bien taillé de hipster et un noeud pap, que j'avais vu défoncer, euh, analyser les meetings de Macron avec d'autres experts en communication. Donc voilà le barbu qui parle de beaucoup d'amour, présente la dame qui a coordonné l'écriture du programme du parti, pour enchainer sur du teasing "Mélenchon traverse la place" et des interviews filmés de syndicalistes.

Bon, le blabla complet de Mélenchon doit être dispo sur Internet, tout comme la vidéo, mais voici ce que j'en ai retenu.

Tout est extrêmement pro, maitrisé, la technique, les costumes, le ton, les provocations, mais aussi les avancés, tout, absolument tout est maitrisé.

Il remercie les syndicats, dont nommément la CNT, c'est audacieux, car j'ai comme l'impression qu'ils n'ont pas la même approche de l'autorité, enfin bon, c'est poli. De la même manière, il veut que la FI participe aux manifestations syndicales, mais derrière les syndicats, FI étant un parti politique.

Il se traite de vieux champignon, genre on me la fait pas, mais aussi genre, il va falloir prendre le relai, et il interpelle les apprentis et lycéens : si vous êtes responsable devant la loi, émancipable, ça veut dire que vous devez faire de la politique, et devriez pouvoir voter. Les ninjas qui sont arrivés comme une nuée de sauterelles font un gros "wouaaaaais". Un petit mot pour les retraités, qui font un "wouaaaaais" moins vaillant.

Il daube sur les patrons de presse, en les distinguant des journalistes. Même traitement pour l'oligarchie et les actionnaires. Ah, point "jeu des mille francs" atteint, il parle de "camarilla".

Il reste sobre sur l'Europe, en insistant plus sur les dégâts de la politique de rigueur.

Ensuite, le maintenant célèbre, passage sur la rue, qui éradiqué le CPE, les rois et les nazis. C'est marrant, moi je pensais que c'était les Américains, les Anglais et les indigènes de la république qui étaient venus couvrir de croix blanches de grandes prairies.

Globalement, il insiste sur l'importance de la même loi pour tous, de l'indépendance technologique, de la connaissance comme valeur cardinale, de république.

Il finit son discours en apothéose sur le réchauffement climatique et la transition qui ne pourra être que sociale.

Ensuite, la Marseillaise en instrumental, pour que la foule puisse chanter. Une partie de la foule embraye sur L'Internationale.

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