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Dossier
par Eric Bouliere, DocMartine

L’empire Drahi vu par la presse Suisse

Les DrahiLeaks décryptés par des fiscalistes de la confédération...

Si Reflets fût le premier à soulever le rideau, d’autres n’hésitent plus à se plonger dans les petits papiers d’Altice. Et notamment en Suisse, où journalistes et fiscalistes se sont rejoints pour éplucher les comptes et les moeurs financières de Patrick Drahi. Pourtant, le milliardaire n'a pas porté plainte... Deux poids deux mesures ?

Le citoyen Drahi, un étrange résident Suisse... - Caroline Varon / Reflets

Sur le papier Patrick Drahi est officiellement domicilié en Suisse, où il possède plusieurs résidences. Toutefois l’administration genevoise s’interroge sur le bien-fondé de la citoyenneté de son épouse sur la foi d’une simple déclaration de résidence principale dans le Canton de Genève. Selon les mêmes principes, les impôts genevois se demandent si Patrick Drahi vit bien, comme il l'affirme, à Zermatt dans le Valais. De ce côté-ci des Alpes on ne badine pas avec l’exactitude d’une adresse postale car les lois et les règles varient d’un canton à l’autre : l’enjeu n’est plus géographique, il est fiscal.

Ainsi pour l’administration du canton du Valais, le patron d’Altice habiterait à Zermatt, une station alpine des plus chics située au Sud-ouest du pays. Mais du côté de Genève on le verrait plutôt domicilié à Cologny, une proche commune prisée des grosses fortunes locales et internationales. Et du Léman aux pistes enneigées du Valais on se dispute à qui mieux-mieux la domiciliation réelle et effective des milliardaires à grands coups d’avantages fiscaux. Le message est fort et clair : viens chez moi tu payeras moins d’impôts !

Pour autant on ne s’improvise pas citoyen ou résident fiscal en Suisse sans respecter quelques règles de bonne conduite : l’essentiel étant bien sûr de résider -vraiment- sur le territoire. Mais comment parvenir à « loger » avec certitude cet insaisissable homme d’affaire qui passe le plus clair de son temps aux quatre coins de la planète ? La question se pose : où donc résident réellement Patrick Drahi et son épouse ? Les autorités Suisses semblent incapables de s’entendre juridiquement sur ce point. Et comme pour mieux brouiller les pistes, on hésite même à parier sur la présence ou sur l’absence de madame Lina Drahi au domicile conjugal : l’annonce faite d’une supposée séparation tendrait à légitimer le régime fiscal du ménage. Mais de l’avis de l’Administration Fiscale Cantonale (AFC) et de certains avocats genevois ce divorce non consommé est à considérer comme un tour de passe-passe…

L’attaque des vaches violettes

Depuis le piratage du groupe Altice, plusieurs titres de presse Suisse comme Le Temps où Heidi.news se sont penchés sur les DrahiLeaks. Leur vision des choses s’avère intéressante en termes d’analyse de la stratégie fiscale opérée par le résident Patrick Drahi. Les attaques portées à son encontre sont pour le moins fulgurantes. Ainsi le journal Le Temps vient de publier une enquête dénonçant «Les étonnantes pratiques d’un conseiller de Patrick Drahi face au fisc».

Quand les Suisses montent au créneau... - Capture d'écran
Quand les Suisses montent au créneau... - Capture d'écran

Cet article remet sérieusement en question la destination réelle du domicile Zermattois. Le journaliste écrit : « Dans le litige qui l’oppose aux autorités, le milliardaire s’appuie sur des témoignages pour attester de sa bonne foi (…) Voilà pourquoi 13 témoins de moralité ont été sollicités (…) Ils sont jardinier, agent de sécurité ou amis, presque tous au service de la famille Drahi, et leur témoignage est crucial ». Il s'attache à préciser en avant-propos : « Problème : les témoins ne disent pas forcément ce qu’il faudrait. De nouveaux documents montrent que l’un des conseillers du patron d’Altice a suggéré de modifier certaines attestations sur l’honneur… ».

Dans le même temps la séparation du couple Drahi s'y trouve remise en cause : « Ces déclarations remettent en cause l’obtention de sa nationalité suisse (…) Surtout, elles menacent le forfait fiscal valaisan de Patrick Drahi. Si, sur cette base, la séparation devait être considérée comme fictive par les tribunaux, le couple Drahi pourrait être imposé au régime ordinaire ». Ce qui annulerait aussitôt les bénéfices d’une imposition calculée au forfait.

On ne mord pas la main qui défiscalise…

Au-delà des mots et de ces fortes déclarations, on perçoit en filigrane de lourdes accusations de mensonge ou de tricherie. Et pourtant pas l’ombre d’une petite colère de la part du boss d’Altice, pas même le début d’une procédure en justice pour diffamation. Rappelons qu’à ce jour Reflets en est à son troisième procès pour avoir simplement osé parler des excès du milliardaire sur la place publique. Le fait que la puissante fondation Aventinus, présidée par François Longchamp, (ancien président du Conseil d’Etat genevois) ait racheté Le Temps et Heidi.news explique peut-être que Patrick Drahi n’ait pas encore envoyé ses avocats menacer les journalistes de ces deux médias genevois. Le regard helvétique porté sur ces rachats donne le ton : « Le poids futur de ce nouvel acteur se mesure à l’identité des trois fondations qui se sont d’ores et déjà engagées et par le sérieux de ses responsables : Hans-Wilsdorf à Genève (propriétaire de Rolex ndlr), Leenards à Lausanne et Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, à Montricher, dans le canton de Vaud. François Longchamp, ancien président du Conseil d’Etat genevois, préside cette nouvelle entité ».

Patrick Drahi aurait-il des colères variables et des outrances à demi-mesure, ou bien lui serait-il plus facile de s’attaquer à Reflets plutôt qu’aux grands groupes de presse ? A ce titre on peut remarquer qu’il en fut de même chez nous, en France, suite à la publication d’un papier du Monde flanqué de ce titre très évocateur : « Les manœuvres de Patrick Drahi pour ne pas payer d’impôts sur ses œuvres d’art ». Monsieur Drahi n’avait alors pas davantage jugé utile d’invoquer le secret des affaires pour se défendre de cette mauvaise presse contrôlée par d’autres grandes figures du monde économique (Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Daniel Kretinsky…). Signalons au passage que Le Monde est aussi un actionnaire minoritaire (2.1 %) du journal Le Temps , désormais placé sous la tutelle de la fondation Suisse Avantinus précédemment citée.

Quand le Monde attaque, Drahi passe son tour... - Capture d'écran
Quand le Monde attaque, Drahi passe son tour... - Capture d'écran

Et que penser de sa retenue au regard de la saga mise en place par Heidi.news qui divulgue désormais régulièrement et sans fard les étranges us et coutumes du patron d’Altice. Pourtant, pas plus que chez Reflets, on ne cache ici la façon dont est menée l’enquête : « Il s’agit de milliers de documents issus d’une fuite informatique. Le 9 août 2022, le groupe cybercriminel Hive, apparu à l’été 2021 et ayant jusque-là attaqué avec son rançongiciel des hôpitaux et des fournisseurs d’énergie, a piraté les serveurs d’Altice, la holding de Patrick Drahi, et fait une demande de rançon. Laquelle n’a pas été satisfaite, en tout cas pas à temps, si bien qu’une partie du contenu de ces serveurs a été publié dans le darknet. Malgré son nom et sa réputation sulfureuse, le darknet est accessible à tout un chacun ».

Vous trouverez ci-après quelques savoureux raccourcis relevés dans les colonnes d’Heidi.news. L’onde de choc que le ransomware de Hive va laisser sur la surface bien lisse du lac de Genève pourrait à tout moment se transformer en tsunami financier. Voici donc retranscrites, mot à mot, quelques révélations choisies sur ce milliardaire Franco-Israélo-Maroco-portugais-Christophien et, par adoption fiscale, un peu Suisse aussi.

La saga d'heidi.news rapportant les documents issus des Drahileaks - Capture d'écran
La saga d'heidi.news rapportant les documents issus des Drahileaks - Capture d'écran

Drahi, l’insaisissable SDF milliardaire

« Le jour où le milliardaire Patrick Drahi s’est fait flasher par les impôts suisses »

« Le magnat franco-israélien des télécoms, des médias et du marché de l’art s’est établi en Suisse dès 1999, pour des raisons fiscales. 11e fortune française, 18e fortune suisse, il a fini par attirer l’attention des autorités fiscales genevoises. Elles se demandent s’il vit dans ses chalets de Zermatt, dans le canton du Valais, ou dans ses demeures de Cologny, riche commune à côté de Genève. Et aussi s’il vit séparé ou non de sa femme, ce qui aurait d’importantes conséquences fiscales ».

« Ces efforts ne convainquent pas les autorités genevoises, qui continuent de disputer au Valais la domiciliation de ce riche contribuable. Le 20 août 2021, l’administration fiscale cantonale (AFC) envoie une lettre de 198 pages aux avocats de l’homme d’affaires franco-israélien, lui reprochant d’avoir simulé une séparation à des fins d’optimisation fiscale ».

Drahi, le divorcé

« Genève VS Valais : comment les cantons suisses se disputent les impôts d’un milliardaire français »

Où l’on découvre les acrobaties intellectuelles des fiscalistes du magnat franco-israélien Patrick Drahi pour affirmer sa séparation « de corps et de bien » d’avec sa femme alors que beaucoup d’éléments pointent le contraire. Apparaît aussi, dans les documents issus d’une fuite informatique, une proximité qui interroge entre ces fiscalistes et les fonctionnaires valaisans des impôts. Ces derniers sont attachés à garder ce riche contribuable que Genève voudrait bien récupérer et redresser. Après l’ouverture de l’enquête genevoise en juin 2019, les avocats du milliardaire, le cabinet Oberson Abels, livrent de nombreuses pièces pour prouver la séparation et le domicile valaisan de Patrick Drahi. Sans convaincre. En août 2021, les autorités fiscales envoient un courrier de 198 pages. Puis lui infligeront des amendes ».

A qui  profitera la domiciliation du milliardaire ?  - Capture d'écran
A qui profitera la domiciliation du milliardaire ? - Capture d'écran

Drahi, le bienfaiteur

« Fondation en Valais : quand Patrick Drahi fait du "non lucratif", il y a anguille sous roche »

« Il manquait au milliardaire franco-israélien une fondation dans sa panoplie d’outils pour optimiser ses impôts. C’est chose faite en Valais en 2016. Où l'on découvre à quel point les hommes de Drahi parviennent à imposer leurs volontés aux autorités valaisannes. On trouve aussi des versements qui semblent contredire le but idéal de la fondation, laquelle, par ailleurs, rémunère Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand désormais proche du président Emmanuel Macron, pour ce qui ressemble à du lobbyisme. Des activités qui pourraient entraîner une révocation de l'exonération fiscale de la fondation ».

« Un fiscaliste interrogé et préférant garder l’anonymat s’amuse et rappelle la teneur de la circulaire de l’Administration fédérale des contributions : « C’est évidemment contraire aux règles qui lient les fondations. L’activité exonérée de l’impôt doit s’exercer exclusivement au profit de l’utilité publique ou du bien commun. Le but de la personne morale ne doit pas être lié à des buts lucratifs ou à d’autres intérêts de la personne morale, de ses membres ou de ses associés ».

Drahi, le Multicarte

« Vingt-sept passeports pour six Drahi »

« Où l’on retrace le parcours économique fulgurant de Patrick Drahi, parallèle à la trajectoire mondiale de «Citizen Drahi ». Car plus il s’enrichit et plus le milliardaire acquiert de nationalités, pour lui et sa famille, jusqu’aux îles des Caraïbes, avec pour certaines des arrière-pensées fiscales ».

« Patrick Drahi le dit, cet empire sans frontières, il le transmettra à ses quatre enfants, deux garçons jumeaux et deux filles, qui sont déjà des Citizens Drahi Juniors. Les documents que Heidi.news a pu consulter racontent en effet l’acquisition de multiples nationalités pour chaque membre de la famille, acquises au gré des investissements du patriarche. De France à Israël, du Portugal à Saint-Kitts-et-Nevis, elles dessinent une vie hors norme, un « long voyage » savamment calculé pour construire une succession « sans limites »… c’est-à-dire libérée d’un maximum d’impôts ».

« On arrive donc à un maximum de 27 passeports en tout pour le père, la mère et les quatre enfants Drahi : Maroc, France, Portugal, Israël, Saint-Kitts-et-Nevis pour Patrick; Syrie, France, Israël, Suisse, Saint-Kitts-et-Nevis pour sa femme, ainsi que possiblement Antigua-et-Barbuda; France, Israël, Suisse et Saint-Kitts-et-Nevis pour les quatre enfants, ainsi qu’une green card américaine pour l’une des filles ».

7 épisodes à ce jour chez Heidi.news - Capture d'écran
7 épisodes à ce jour chez Heidi.news - Capture d'écran

Drahi, le collectionneur

« Les tableaux de Drahi sont magiques : ils sont à la fois offshore aux Caraïbes et sur ses murs en Suisse »

« Le milliardaire franco-israélien installé en Suisse ne se contente pas d'acheter des tableaux de maîtres pour plus de 700 millions d'euros, souvent dans sa propre maison d'enchères, Sotheby's. Il les fait voyager du Luxembourg vers des juridictions offshore ou vers les Ports Francs de Genève, les transfère d'une société à l'autre avant de les accrocher chez lui, à Zermatt ou Cologny ».

« L’ambition de Patrick Drahi semble être de tapisser ses propriétés de toiles de grands maîtres. Sur un document annoté à la main que Heidi.news a pu consulter et issu d’une fuite informatique, il en détermine l’accrochage dans ses chalets dans la station chic de Zermatt, en Valais, et ses propriétés de Cologny, (la colline des milliardaires) à côté de Genève. A Zermatt, La tasse de thé de Jean Dubuffet, acheté en juin 2015 pour 1,1 million de dollars, doit orner le mur situé « après les marches dans la salle à manger ». Un autre Dubuffet, Les versatiles, acheté 6,5 millions de dollars, trouvera sa place près des canapés. Dans le chalet n° 7 avec vue sur le Cervin, vraisemblablement celui où Patrick Drahi passe du temps en famille, Crépuscule ou la maison rouge de Marc Chagall (5 millions) sera parfait dans la salle de télévision du 7e étage, Vue de Paris ou le petit commerce, toujours de Dubuffet (2,1 millions), dans la pièce télé des enfants « à la place du puzzle », et Le corsage rouge de Fernand Léger (17 millions) dans la chambre ».

« Interrogé sur ce tour de passe-passe, un fiscaliste qui a souhaité rester anonyme en raison de la petitesse du milieu, s’offusque de cette tentative des avocats : « L’importation temporaire est un système qui n’existe pas pour les privés, cela a été imaginé pour les musées. Utiliser ce système pour exposer des œuvres chez soi, c’est un contournement de la loi et c’est fort de café ! » . Une information que confirme l’un des experts du contrôle fédéral des finances (AFC), Laurent Crémieux : « L’admission temporaire est un système imaginé pour des vendeurs ou des musées qui souhaitent organiser une exposition. Elle n’est en aucun cas conçue pour exposer des œuvres chez soi ».

Un petit tour en jet privé? - Capture d'écran
Un petit tour en jet privé? - Capture d'écran

Drahi, l’aviateur

« Toi aussi, voyage en jet comme Patrick Drahi »

« Le milliardaire émet souvent, en trois jours, autant de CO2 qu’un Français en dix ans. Et cela dans des jets privés qu’il achète puis se loue à lui-même pour les déduire de ses impôts, enregistrés dans un paradis fiscal pour éviter la TVA. Comme le reste de ses affaires, les déplacements carbonés de Patrick Drahi sont une mécanique bien huilée ».

« Les voyages en jet rythment la vie de Patrick Drahi à une cadence effrénée. Fin 2021, en trois jours, il va émettre autant de carbone qu’un Français moyen en dix ans, avec un vol entre l’aérodrome valaisan de Sion, en Suisse, et Tel-Aviv en passant par le Bourget, pour, le lendemain, rejoindre Saint-Kitts dans les Caraïbes, suivi de San Juan (Puerto Rico) et Saint Domingue avant de se poser à New York. Voilà pour ces 100 tonnes de CO2 en 22 heures de vol, du 26 au 28 décembre 2021, à bord de son Bombardier 7500, le même modèle que celui de Bernard Arnault ».

« Dans les documents issus d’une fuite informatique que Heidi.news a pu consulter, les destinations s’enchaînent en ce début janvier : Saint-Domingue, Kingstown, Houston, Easterwood, Lubock, Dallas, Houston à nouveau puis Saint-Kitts. 73 heures de vol, 139’000 litres de kérosène, 316 tonnes de CO2, soit les émissions moyennes d’un Français en 30 ans. La sobriété ? Non, ce qui préoccupe Patrick Drahi, ce n’est pas le réchauffement climatique mais le coût de ses voyages facturés 8000 euros de l’heure soit 584’000 euros de frais rien qu’entre les 5 et 28 janvier 2022 et plus d’un million entre décembre et février 2022 ».

« En 2014, Patrick Drahi a fondé la compagnie Manjet sur l’île de Man, paradis fiscal bien connu des jets privés. En 2017, l’enquête « Paradise Papers » parue dans 96 journaux du monde entier, dont Le Monde et The Guardian, avait révélé comment de grandes fortunes parvenaient à éluder la TVA sur les jets privés, grâce à des montages artificiels et des sociétés écrans domiciliées sur cette petite île en mer d’Irlande. En résumé : l’avion est acheté au nom d’une société domiciliée à Man, exonérée de TVA sur ses achats professionnels, qui la loue ensuite à son véritable propriétaire et usager ».

« Selon le fiscaliste que nous avons consulté, « ces arrangements ne fonctionnent que pour une utilisation à des fins commerciales. Si Patrick Drahi utilise l’avion pour des vols privés, ils doivent être ajoutés à ses dépenses annuelles vu qu’il est au forfait ». Le forfait fiscal, dont le milliardaire bénéficie à son domicile officiel de Zermatt, en Valais. Selon ce système suisse très avantageux, pour Patrick Drahi, son imposition est calculée non pas en fonction de sa fortune ou de ses revenus, mais de ses dépenses annuelles. « Si quelqu’un fait un Tel-Aviv-Saint-Kitts, ça va être probablement difficile d’argumenter que c’était pour des rendez-vous de business », ajoute le fiscaliste .

Et allez hop, une bonne blague pour la route !

Voilà, vous pouvez dès lors juger du poids et des mesures que Patrick Drahi juge bon d’employer envers les uns ou les autres. Nul doute que son besoin de justice tient davantage de la structure des rédactions attaquées plutôt que de la gêne ou de la portée des révélations. C’est une façon subtile d’apprécier l’utilité de la presse et de la justice en fonction de ses intérêts personnels. Mieux vaut en rire plutôt que de s'en offusquer tellement la ficelle est grosse. Après tout Heidi.news ne rappelle-t-il pas que Patrick Drahi serait un joyeux farceur sachant s’amuser ? En effet dans son livre de 2017, -L’ogre des networks- , la journaliste du Figaro Elsa Bembaron rapporte cette anecdote sur le milliardaire : « Une de ses blagues consiste à claironner qu’il voyage en Easyjet : Il est easy, mon jet , dit-il » . Le jeu de mots avec la compagnie low cost fait parait-il parfois rire jaune ses salariés.

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