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par bluetouff

L'offre légale, cette fumisterie

Déjà deux HADOPI, bientôt 3, l'ACTA... et toujours pas d'offre légale. La répression fonctionne bien, même si elle est parfois ridicule, les internautes, eux n'ont toujours aucune solution légale de distribution de contenus sérieuse à disposition. À la lumière des éléments nouveaux que nous venons de publier concernant les projets communs de MegaUpload et UbicMedia, nous sommes en droit de nous poser beaucoup de questions.

Déjà deux HADOPI, bientôt 3, l'ACTA... et toujours pas d'offre légale. La répression fonctionne bien, même si elle est parfois ridicule, les internautes, eux n'ont toujours aucune solution légale de distribution de contenus sérieuse à disposition. À la lumière des éléments nouveaux que nous venons de publier concernant les projets communs de MegaUpload et UbicMedia, nous sommes en droit de nous poser beaucoup de questions. Nous vous avons souvent parlé de la calamiteuse politique numérique de Nicolas Sarkozy qui, en cinq années, a réussi à reléguer la France au rang de nation quart-mondiste du numérique. Il fait de moins en moins de doutes que cette politique n'est en rien dictée par les intérêts de la nation mais par de dangereux copinages avec une association de malfaiteurs que l'on a coutume de nommer la "bande du Fouquet's », aka "les moines copistes de DVD ».

L'offre légale toujours nulle

Bientôt deux ans déjà que l'HADOPI œuvre à un monde meilleur. Deux ans pour aboutir à une offre légale qui tient en six lettres : Deezer. Ces six lettres que Christine Albanel claironnait en son temps dans l'hémicycle. Deezer, qui, comme la feue ministre, a été racheté par Orange. Et quoi d'autre ? Là où Internet a besoin d'imposer un modèle disruptif dans lequel les ayants droit seraient tenus d'ouvrir leurs catalogues à de nouveaux entrants qui maitrisent les technologies : RIEN. Toujours RIEN, juste des centaines de milliers d'IP flashées qui transitent en train entre Nantes et Paris sur des disques durs, par coursier. Des centaines de milliers de mails envoyés pour expliquer qu'il faut "sécuriser sa connexion Internet" alors qu'aucun moyen de sécurisation n'existe... et pire, qu'on ne sait toujours pas ce qu'est légalement une connexion Internet ! Et oui, toujours pas un décret d'application fichu d'expliquer où commence et s'arrête la responsabilité d'un Internaute. Toujours pas fichu d'expliquer que la seule manière de sécuriser une connexion Internet, c'est de la sécuriser de bout en bout, en utilisant un VPN, ce qui a pour effet, de fait de rendre TMG sourd et aveugle.

Quelle grandiose idée que de lancer un volet répressif avant d'avoir quelque chose de légal à opposer... c'est brillant.

L'offre légale est une fumisterie et elle le restera tant que le législateur ne contraindra pas les ayants droit à ouvrir leurs catalogues, elle le restera tant que le législateur confortera la position monopolistique d'une poignée de privilégiés qui sont à la fois producteurs, distributeurs et répartiteurs (au sein des SPRD qui sont des nids à magouilles, comparables à des sociétés-écrans idéales pour blanchir des enveloppes de soutien de campagne... une opacité souhaitée par ses acteurs et pointée du doigts par la Cour des Comptes).

Une association de malfaiteurs ?

Oui, car il est aujourd'hui incompréhensible que le gouvernement défende à coups de subventions publiques (taxe au mode calcul illégal prenant en compte des usages illicites sur la copie privée, carte musique jeune, HADOPI...) l'industrie vieillissante du disque, ou les pleurnicheurs du cinéma dont les bénéfices ne cessent de croître et qui licencient à tour de bras. Des industries multimilliardaires, domiciliées dans des paradis fiscaux, qui asphyxient des startups françaises plus que prometteuses comme UbicMedia. Combien de temps allez-vous nous faire gober qu'il s'agit de défendre "l'exception culturelle" alors que la seule exception ici défendue est celle de la profitabilité d'une bande de voleurs à qui on perfuse des brouzoufs publiques ?

La politique du pire

Oui, car il n'y a pas plus injuste que la politique numérique de la France, une politique numérique asphyxiée par le dictat de l'industrie culturelle, une industrie qu'Internet a pourtant accueillie, alors même que si ses pères fondateurs avaient fait preuve de la même cupidité en brevetant protocoles et langages, ces industries de la culture n'auraient pas entre leurs mains la perspective d'un outil dont ils cherchent à tirer des profits injustifiés et injustifiables au détriment des artistes, au détriment de l'innovation française, au détriment d'Internet, au détriment de la société du savoir. Injustifiables ? Oui ! Car quand sur un téléchargement les auteurs touchent proportionnellement encore moins d'argent que sur la production d'un support physique, on a une preuve de plus que ces industriels savent compter, quand ça les arrange, et quand il s'agit de dégager des profits injustifiés.

Quel gouvernement respectueux de son peuple peut soutenir que cette industrie est en crise alors qu'elle n'est qu'en mutation, une mutation qu'elle REFUSE, car elle souhaite conforter une position dominante dont elle use et abuse pour faire barrage à tout nouvel entrant.

Les pirates... ah ils ont bon dos, les pirates !

Ce marais de députés qui a soutenu un texte inconstitutionnel, HADOPI 1, qui a réitéré son intention de tuer le numérique français, HADOPI 2, c'est à lui que nous devons la frilosité des acteurs innovants qui n'auront bientôt d'autre solution que de s'expatrier dans des pays où le législateur est moins con, où le législateur est moins malhonnête, à l'image d'un gouvernement de repris de justice, à l'image de candidats frileux tout juste bons à passer un coup de peinture sur la façade de la honte en posant les mêmes frontières que Nicolas Sarkozy a posées ces cinq dernières années, dressant le public contre les artistes, dressant les internautes contre eux-mêmes. Pas un politique pour taper du poing sur la table et faire cesser ce qui tue notre économie numérique, pas un ministre foutu de prendre la défense des startups innovantes qu'il est censé soutenir. La France, elle fait la chasse aux pirates, aux pédophiles, aux terroristes. Internet est la cause de tous les maux de la terre, Internet et ces foutus pirates.

Internet, il en a marre. Internet, il en a assez d'être pris pour un pédonaziterroriste décérébré à qui on fera gober que "la culture est en danger", que "la presse est en danger", que "la nation est en danger", Internet est la cause et la solution de tous vos problèmes, à vous de n'y voir que la cause, il restera donc pour vous toujours un problème.

Aujourd'hui, Internet a compris le petit jeu des majors, il a compris la collusion de ce ramassis de voleurs pleurnicheurs qui emmerde le monde depuis bientôt 15 ans et dont les politiques protègent ce qu'il convient de qualifier comme un abus de position dominante.

 

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