Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

Vous pouvez faire semblant de ne pas nous voir, mais nous sommes bien là...

A en croire la presse, il ne se passe rien. Ou si peu. Et si la presse n'en parle pas, si les politiques n'en parlent pas, c'est que ça n'existe pas. Petite erreur de jugement qui pourrait coûter cher. Ce matin la presse ne parle que d'une chose : DSK pourrait revenir après avoir été blanchi. Et pourtant... Il s'en passe des choses bien plus importantes. Quelques exemples... Depuis le 15 mai, le peuple espagnol réutilise son cerveau. Il s'auto-détermine, se prend en charge.

A en croire la presse, il ne se passe rien. Ou si peu. Et si la presse n'en parle pas, si les politiques n'en parlent pas, c'est que ça n'existe pas. Petite erreur de jugement qui pourrait coûter cher.

Ce matin la presse ne parle que d'une chose : DSK pourrait revenir après avoir été blanchi.

Et pourtant... Il s'en passe des choses bien plus importantes. Quelques exemples...

Depuis le 15 mai, le peuple espagnol réutilise son cerveau. Il s'auto-détermine, se prend en charge. S'organise, échange.

Depuis le début de l'année la Tunisie, puis l'Egypte ont pris le chemin de la démocratie après des dizaines d'années de dictature. Depuis le début de l'année, le peuple libyen est en lutte armée contre son dictateur de colonel. Depuis le début de l'année, le peuple syrien brave une répression sanglante et aveugle pour faire entendre sa voix. Depuis le début de l'année, le peuple de Bahreïn est en lutte contre un pouvoir dictatorial, dans l'indifférence générale.

Sur le front de l'économie, le Portugal est au plus mal, comme la Grèce, l'Irlande, les Etats-Unis. L'effet domino menace. Et devinez ce qui se passa...

Les banques furent à nouveau sauvées. Les responsables, privés ou publics de cette nouvelle crise évitèrent de payer les pots cassés. Il n'y eut aucune recherche de responsabilité.

Non.

On appela à nouveau à la rescousse le contribuable. C'est aux peuples que l'on fit payer la première addition à grands coups de plans d'austérité drastiques. La première,  car il y en aura d'autres, n'en doutez pas. Soyons des libéraux un instant... Lorsqu'une banque achète des titres de la dette d'un pays, elle prend un risque qu'elle imagine limité. Elle accepte donc un taux d'intérêt plutôt bas. Mais dans l'absolu, elle prend un risque. Tout emprunteur peut, un jour, avoir des soucis pour rembourser. Dans ce cas, selon les canons du capitalisme, c'est le prêteur qui assume la perte. Ça, c'est la théorie. Dans la pratique, les banques ne perdent jamais, ou presque. Aujourd'hui, ce sont les peuples qui assument les pertes à la place des emprunteurs. Et lorsque Nicolas Sarkozy annonce tout fier que le secteur privé français participera au sauvetage de la Grèce, il fait semblant de ne pas comprendre que si le secteur privé fait un geste, c'est pour éviter de perdre un maximum.

Alors que tout le monde, y compris le milieu de la finance, sait que la Grèce devra rééchelonner sa dette ou faire défaut, les politiques et le FMI ont décidé de repousser l'échéance. Ce ne serait pas bien grave si l'addition de ces décisions ineptes ne reposaient pas sur les plus pauvres. Sur les peuples, qui n'ont rien demandé ni créé cette crise. En repoussant l'échéance, on alourdit la deuxième facture à venir. C'est parfaitement cynique et irresponsable.

Vous prenez des décisions qui obèrent notre avenir et celui de nos enfants, des enfants de nos enfants...

 

 

Vous pensez que faire semblant de ne pas nous voir suffit pour que nos voix soient étouffées ?

 

 

Pour tout vous dire, pas vraiment.

 

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