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par Antoine Champagne - kitetoa

Un VRP du nucléaire en visite à Tokyo

Trop fort l'artiste... Toujours au top dans sa stratégie enfantine du "moi, moi, moi", le président Français sera le premier chef d'Etat à se rendre au Japon. Et il le fait savoir, l'information tourne en boucle sur toutes les radios, plateaux de télévision et journaux, notamment dans la Pravda Le Figaro. Il y a comme une incongruité dans cette histoire.

Trop fort l'artiste... Toujours au top dans sa stratégie enfantine du "moi, moi, moi", le président Français sera le premier chef d'Etat à se rendre au Japon. Et il le fait savoir, l'information tourne en boucle sur toutes les radios, plateaux de télévision et journaux, notamment dans la Pravda Le Figaro.

Il y a comme une incongruité dans cette histoire. A peine connu l'accident nucléaire au Japon, l'Elysée est monté au créneau pour défendre la filière nucléaire française, vanter la sécurité de l'EPR et du nucléaire "made in France" au sens large. Toute l'équipe de perroquets de l'Elysée était sollicitée pour marteler les "éléments de langage". Eric Besson annonçait que nous avions "l'autorité de sureté du nucléaire la plus exigeante du monde". Notez le mot utilisé pour le nucléaire. "Sureté". Pas "sécurité", "sureté". En matière de nucléaire, on dit "sureté". Parce que c'est sûr par nature. Il n'y a pas besoin de travailler à la sécurité du "machin". Sureté, c'est bien moins anxiogène que sécurité...

Henri Guaino expliquait pour sa part à la radio que le drame japonais "devrait plutôt favoriser notre industrie du nucléaire par rapport aux industries d'autres pays où la sécurité est passée au second plan". Que les iradiés nippons se rassurent, la France arrive avec des centrales propres, sûres, un peu plus chères, mais la sureté a un prix... Quant à un débat sur le nucléaire, il était jugé "indécent" par le premier ministre français.

En revanche, utiliser l'accident dramatique du Japon pour jouer les VRP de la filière nucléaire française, en faire un argument marketing, ça, ce n'est pas indécent du tout. Pas plus que de batailler pour se faire recevoir par le premier ministre nippon, avant les autres chefs d'Etat.

On a peut-être l'agence de sureté du nucléaire la plus exigeante du monde, mais le Canard Enchaîné (daté du 23 mars 2011) a interrogé la direction de la sécurité civile sur l'existence d'un plan en cas d'accident grave dans une centrale nucléaire française. Réponse ? Si demain un accident de type Fukushima survenait à la centrale de Nogent-sur-Seine, installée à moins de 95 kilomètres de Paris, personne n'aurait sous la main un plan pour protéger les habitants de la région. Il n'y a qu'un vague plan pour les abords immédiats du réacteur. Ouf, voilà qui va rassurer les Français et les Japonais.

 

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