Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

Tu ne trouves pas que sdqfzijhfnvcsdqqqxxzzpluuff ?

Dans la com’, on se réunit beaucoup. Avant, pendant, après un projet. Avant, parce que pour répondre à un client qui lance une consultation, il faut réunir toutes les bonnes idées. On ne retiendra la plupart du temps que les plus mauvaises (*) mais on aura passé beaucoup de temps à s’interroger sur ce qu’il faut faire.

Dans la com’, on se réunit beaucoup. Avant, pendant, après un projet.

Avant, parce que pour répondre à un client qui lance une consultation, il faut réunir toutes les bonnes idées. On ne retiendra la plupart du temps que les plus mauvaises (*) mais on aura passé beaucoup de temps à s’interroger sur ce qu’il faut faire.

Pendant, parce que pour faire un site, il faut des commerciaux, des chefs de projet, des rédacteurs, des responsables de comptes, des directeurs de la création, des directeurs artistiques, des flasheurs, des…

Après, parce qu’il y a des “post-mortem”, des suivis de projets. Toutes sortes de choses qui permettent, même si on ne se le dit pas ouvertement, de facturer du temps (j’y reviendrai).

Inutile de se voiler la face, la première réunion est un peu intrigante.

Il faut se familiariser avec le vocabulaire de “l’agence”.

- Mais c’est pas un peu déceptif pour quelqu’un qui arrive sur le site et qui ne trouve pas ce qu’il veut?- En tout cas, c’est un peu confusant!

Initialement, on peut imaginer qu’il s’agit d’un jargon. Mais non. Un jargon permet à une profession de nommer des actions ou des outils qui ne peuvent être définis simplement avec des mots usuels. Là, c’est un peu comme des gamins qui utiliseraient une sorte de javanais dans la cour de récré pour que -pensent-ils- personne ne puisse les comprendre.

Ce jargon se retrouve dans les mail :

Je pense sincèrement que nous avons cette année pas suffisamment leveragé dans notre plan de com les communautés. Il faut dans ces périodes de planif bien penser à mettre dans la boucle Jérôme pour émettre des recos de plan de com intégrées qui incluent bien cette dimension. L’avez-vous déjà prévu ? si non, merci de le faire. L’essentiel c’est d’arriver à tenir les délais sur lesquels on avait commité.

Le problème de l’histoire, c’est que, un peu comme le mode SMS des djeunz, tout cela tire vers le bas au delà du point de non retour. Et à force de triturer les mots et leur sens, on aboutit à des présentations PowerPoint avec des titres hilarants comme : “Le cercle virtueux”.

Ou encore, “prez” client :

Mon ressentiment sur votre projet, là, c’est que c’est pas très viable quand même…

Et forcément, la perte du sens finit par avoir un effet (ou alors c’est l’inverse) sur le niveau intellectuel des gens que l’on croise dans la com’. Mais c’est une autre histoire. Il faut avant de l’aborder, que je vous entretienne encore un peu sur la “budgétisation”.


(*) Il ne s’agit pas de faire le site le plus moche possible. Au contraire. Plus c’est Web 2.0, plus il y a de guirlandes, de boules fluorescentes et de trucs qui ne servent à rien, si ce n’est à faire croire au client que son site est à la pointe de ce qui se fait en termes d’arbre de noël multimedia, mieux c’est. Beaucoup de flash, du java et des images bien lourdes. Bref, un truc qui sera mal référencé dans les moteurs de recherche, mais un bel emballage pour un carton vide. Quel beau cadeau…

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