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Édito
par shaman

Syrie : Machrek for dummies

Printemps syrien devenu été puis automne puis hiver.... La révolution qui agite ce grand pays du Machrek s'embourbe. Les déclarations se succèdent, les manifestations persistent et les morts s'accumulent. Quand tout ceci va-t-il enfin se débloquer ? Pour le public occidental que nous sommes, la situation en Syrie s’éloigne peu à peu de notre compréhension. Ben Ali, dictateur au pouvoir depuis 30 ans, s'est fait mettre dehors par son peuple en un mois ?

Printemps syrien devenu été puis automne puis hiver....

La révolution qui agite ce grand pays du Machrek s'embourbe. Les déclarations se succèdent, les manifestations persistent et les morts s'accumulent. Quand tout ceci va-t-il enfin se débloquer ?

Pour le public occidental que nous sommes, la situation en Syrie s’éloigne peu à peu de notre compréhension. Ben Ali, dictateur au pouvoir depuis 30 ans, s'est fait mettre dehors par son peuple en un mois ? En Égypte, Mubarak n'a pu tenir que quelques semaines contre son peuple unifié ? Même Kadhafi, dictateur sanguinaire et déterminé, appuyé par des tribus loyales n'aura réussi à tenir que quelques mois contre l'alliance rebelle soutenue par les troupes des empires occidentaux ?

Alors que se passe-t-il en Syrie ?

Pourquoi Bachar continue-t-il de sourire à la télévision ?

Amis des explications faciles, des solutions toutes faites et des déclarations à l'emporte-pièce, passez votre chemin ! Cet article n'est pas fait pour vous. Nous allons nous aventurer dans des terres bien plus complexes que le Maghreb tunisien ou que la grande Égypte, mère des civilisations. Des terres pourtant assises comme nous autour de la grande table qu'est la mer Méditerranée : bienvenue au Machrek.

Alors déjà, le Machrek, qu'est-ce que c'est ?

Signifiant "Couchant", cet terme fait écho au terme "Maghreb" qui signifie "Levant" et qui qualifie les pays arabes se trouvant en Afrique du Nord (Maroc, Tunisie, Algérie, Libye). L’Égypte est le pivot. Ni Machrek ni Maghreb, elle fait lien entre ces deux grandes régions du monde arabe. Continuez maintenant vers le Nord, évitez Israël, qui a toujours fait bande à part, et vous voilà au Machrek : Liban, Syrie, Irak, et même certaines parties de la Jordanie. Et si ces pays sont loin d'être identiques du point de vue historique, démographique et politique, certaines tendances propres à la région se doivent d'être étudiées si l'on veut comprendre comment fonctionnent les choses là-bas... Suivez le guide.

 

Les routes tortueuses du Mont Liban

Si j'ai eu la chance de visiter la Syrie durant le printemps 2010, je n'y suis resté que quinze jours : je ne peux me prétendre expert en la matière. Mais je connais un peu mieux le Liban. Je dois y totaliser presque deux mois sur place à diverses reprises. Commençons donc par là. Et par quelques histoires qui, je l'espère, vous feront mettre un pied un peu plus assuré dans la région.

D'abord ce taxi qui me transporte pour la matinée entre les différents lieux de la montagne chrétienne. Je confronte avec lui mes quelques notions d'arabe. Il m'explique alors qu'il me comprend mais que, ici, ils ont leur propre dialecte, propre à son village. Et qu'il peut parler ainsi avec un de ses compatriote sans être compris par ceux du village à côté. J'étais dans la montagne chrétienne, petite sous-région d'un Liban grand comme un département français et où cohabite une population de 4 millions d'habitants, dont 29% de chiites, 39% de chrétiens, 10% de druzes, 20% de sunnites ... 17 religions reconnues officiellement par l'état et dont la répartition dicte la forme même de celui-ci. Le Liban est une démocratie confessionnelle où chaque poste est reparti entre les différentes communautés. Le président est chrétien, le premier ministre sunnite et le chef du Parlement chiite. Là-bas, votre appartenance religieuse est inscrite sur vos papiers d’identité.

Comment arrivent-ils à cohabiter ?

Je me rappelle d'une amie libanaise de passage dans le Sud de la France me disant : "J'aime bien les Corses ... Ils me font penser aux gens de chez moi". L'influence des grandes familles, des clans. Une société morcelée par l'héritage des années de guerre civile. Un système politique qui ne fait rien pour arranger les choses, laissant la porte ouverte au clientélisme et aux arrangements les plus divers. Lorsque la jeunesse libanaise est descendue dans la rue, pendant le printemps arabe, c'est leur système confessionnel qu'elle dénonçait.

Pour finir notre parenthèse libanaise, laissez-moi vous présenter Walid Joumblatt, grand chef des Druzes libanais.

 

 

Et si je veux vous présenter Walid, c'est qu'il a effectué, il y a quelques années, un geste politique qui, à mon avis, est emblématique du fonctionnement du système politique libanais.

En 2005, suite à l'attentat qui tue Rafic Hariri, premier ministre sunnite de l’époque, la Syrie est contrainte, sous pression internationale, de retirer les troupes qu'elle stationnait au Liban depuis la fin de la guerre civile. La scène politique libanaise se divise alors en deux grands camps : le 14 mars anti-syrien, mené par le fils de Rafic Hariri, Saad. Et le 8 mars, emmené par le Hezbollah chiite. Les druzes de Walid Joumblatt se rallient au 14 mars et Walid devient un des détracteurs de Bachar Al Assad les plus acharnés. Il devient habitué des couloirs à Washington et déverse sur le président syrien discours accusateurs et diatribes enflammées.

Transportons-nous maintenant en 2008.

De nombreux événements ont agité le Liban, mais les lignes entre les camps du 14 et du 8 mars n'ont pas bougé. L'Occident ne relâche pas sa pression sur la résistance libanaise et le gouvernement libanais pro-occidental décide de s'en prendre au réseau de communication personnel du Hezbollah. Une ligne rouge suivant le parti. Les résistants chiites sont lâchés sur Beyrouth et sur la montagne Druze. Elles agissent de façon chirurgicale prenant contrôle des points névralgiques de l'adversaire (FutureTV par exemple). Les milices adverses sont mises en déroute et l'armée libanaise reste spectatrice. Un compromis politique est alors rapidement atteint et chaque milicien regagne ses camps d’entraînement.

Walid Joumlatt va alors réaliser un retournement de veste qui peut être considéré comme un modèle du genre, comme un cas d'école. Son discours va changer du tout au tout. Il a été trompé. Il avait mal compris. Il va se mettre à vanter les mérites de Bachar Al Assad, et va demander à Hassan Nasrallah, chef politique du Hezbollah d’intercéder, en sa faveur auprès du président syrien. Celui-ci va pendant longtemps faire la sourde oreille, avant de le recevoir à Damas en juillet 2010.

Si pour nous, de tels comportements politiques peuvent paraître étonnants, ne jugeons pas Walid trop vite. En France, un homme politique qui adopterait un tel comportement serait instantanément grillé. Trop flagrant. Mais Walid est plus qu'un homme politique. Il est à la tête de sa communauté. Il se doit de trouver un chemin dans les méandres communautaires, un chemin qui puisse préserver les intérêts des siens. Walid Joumblatt serait-il un modèle d'abnégation de soi ?

Il est temps de clore définitivement notre parenthèse libanaise et de prendre la route vers l'est de Beyrouth. Direction Damas, le cœur de nos questionnements et de nos interrogations.

 

Al Assad : la revanche des minorités

Damas est une des grandes capitales du monde arabe.

Le grand sage Ibn Arabi est enterré sur les flancs du « Jabal Al Qassioun », la montagne qui surplombe la ville. Le prophète Mahomet l'aurait simplement observée de loin, refusant d'y pénétrer car « on ne rentre pas deux fois au paradis ». Et Saladin, le grand conquérant arabe y repose à jamais dans un mausolée attenant à la grande mosquée des omeyyades, 4ième lieu saint de l'Islam. La place est d'importance. Historiquement, Damas a toujours été un centre de pouvoir, en jeu perpétuel avec les autres grandes capitales du mone arabe : Le Caire et Bagdad.

En Syrie, lorsque nous observons la démographie des communautés, nous ne faisons pas le même constat qu'au Liban : 72% de musulmans sunnites, 10% de chrétiens et 12% d'Alaouites, 6% de Druzes, d'Ismaéliens. Ajoutons à cela que 9% de la population est d'origine kurde de confession très majoritairement musulmane. Nous revoici face à une mosaïque complexe. Et là où au Liban, des communautés de force comparable tentent de cohabiter par un système en équilibre instable basé sur la négociation et les arrangements, en Syrie, les minorités ont joué un rôle prépondérant dans l'histoire moderne de ce pays.

 

 

On continue ?

Durant la conquête musulmane, les différentes communautés de la région, en désaccord avec l'Islam officiel, fuient dans les montagnes jusqu'alors vides. Elles s'y retrouvent exploitées et marginalisées. Dans la plaine, puis dans les villes d'Alep, de Homs et de Damas, la civilisation musulmane rayonne et on observe l'apparition d'une bourgeoisie marchande sunnite fortunée. Ces capitales régionales développeront des identités propres : leurs affrontements émailleront l'histoire de la région. Elles s'allieront aux Croisés, aux Égyptiens ou aux Turcs au gré de leurs intérêts respectifs. Elles feront basculer les alliances et l'histoire.

Dans les années 1960, l'idéologie socialiste et laïcisante trouve de forts échos dans les campagnes pauvres, peuplées essentiellement par les groupes minoritaires. Ceux-ci se mettent à adhérer massivement au parti Baath, dont de nombreux membres sont issus des académies militaires de Homs. L'armée, tremplin pour de nombreux déshérités, voit ses rangs se peupler d'alaouites, de druzes, d'ismaéliens. Lorsque les militaires prennent le pouvoir grâce à un coup d'état, ce sont les minorités qui sont aux commandes. Hafez El Assad, père de Bachar et général Alaouite accédera au pouvoir. Il se montrera sans pitié lorsqu'il s'agira de le conserver. En 1982, lorsque la ville de Hama, sous la conduite de 150 officiers des Frères musulmans se révolte, il n'hésitera pas à donner de l'arme lourde et à détruire la moitié de la vieille ville. On parle de 20 000 à 50 000 victimes en quelques jours.

Alors bon. On choisit ses amis, pas sa famille. Bachar n'est pas responsable des massacres de son père, n'est ce pas ?

 

 

Revenons vers le présent, équipés de nouvelles pistes de compréhension et pénétrons dans le réseau communautaire complexe dont est constitué la Syrie d'aujourd'hui.

 

Géopolitique régionale des communautés syriennes

Le problème est complexe et sûrement largement incompris. Je n'aurai pas la prétention d'y apporter une réponse définitive. Mais je vais tenter, communauté après communauté, de partager certaines informations, certains éclairages.

 

Les Alaouites (12% de la population)

La communauté alaouite est soudée autour de son président. Les alaouites contrôlent l'armée, et les unités alaouites sont au front de la répression. Un proverbe circule : « Tu es avec Assad, Tu es avec toi-même ». C'est une des raisons pour lesquelles l'on n'observe pas de défection majeure dans les rangs de l'armée syrienne. Une question en découle : tout démantèlement du régime implique un démantèlement de l'armée. Un scénario à l'irakienne : suite à la chute de Sadam Hussein, l’Amérique avait entrepris la "debaathification" de l'armée irakienne ... pour quels résultats ?

 

Les Kurdes (9% de la population)

J'ai déjà pu aborder l’actualité kurde avec vous dans un article sur la Turquie. Ici encore, tout est lié. Les Kurdes, peuple sans terre, se trouvent répartis entre plusieurs pays de la région : Turquie, Syrie, Iran et Irak. En Syrie, les Kurdes ont toujours été marginalisés, certains ne possédant même pas de papiers d’identité. Mais Damas a toujours gardé des liens et opéré des tractations avec les différents mouvement de résistance kurde : Öcalan, le leader du PKK, avait, par exemple, été hébergé à Damas entre 1979 et 1998 avant d'être expulsé face aux pressions turques.

Revenons à notre révolution syrienne. Lorsque les Kurdes syriens se sont rendus à Antalya, durant l'été 2011, pour assister à la réunion du « Conseil National Syrien », ils se font éconduire : le CNS refuse de négocier la mention "arabe" de la république de Syrie. Les Kurdes tenaient à ce que cette mention disparaisse pour être en mesure de faire reconnaître les droits de leur peuple en Syrie. Une source dans la région m'indique que les Kurdes s’accommodent bien mieux d'un Bachar Al Assad faible, que d'un gouvernement gouverné par les Frères musulmans et appuyé par la Turquie.

Assad leur a-t-il donné des garanties suffisantes ? La réactivation du PKK en Turquie pourrait le laisser à penser.

 

Les chrétiens (10% de la population)

Partie intégrante des minorités syriennes, les chrétiens se font plutôt discrets. C'est chez leurs voisins libanais que nous pourrons recueillir leurs avis. Au Liban, les chrétiens sont divisés en deux camps.

D'un coté, les forces libanaises qui soutiennent le 14 mars ("anti-syrien"), mouvement dirigé par Saad Hariri et appuyé par l’Arabie saoudite. Et si Samir Geagea, chef des forces libanaises, a longtemps donné de la voix contre Bachar Al Assad, il a aujourd'hui baissé le ton. Il critique néanmoins El-Assad et appelle de ses vœux la démocratie en Syrie.

De l'autre côté, l'ancien général Michel Aoun, leader du "Courant Patriotique Libre" défend depuis longtemps un image d'un Liban arabe, loin des impérialismes. Il s'est allié en 2006 avec le Hezbollah et est un acteur de poids du mouvement du 8 mars. Et s'il est difficile de qualifier Aoun de "pro-syrien" ( il les a combattus pendant longtemps au Liban ), celui-ci critique la représentativité du CNS et s'inquiète de l'arrivée à Damas d'un gouvernement islamiste. Il affirme néanmoins soutenir la démocratie en Syrie et dans tous les pays arabes.

Cryptiques... à l'image de leurs confrères syriens ?

 

Les druzes (2 à 3 % de la population)

Qu'en est-il des druzes syriens ?

D'abord critiques de la réaction du gouvernement à la crise, certains habitants des régions druzes commencent à bouger. Mountaha Al Atrach, fille du Sultan Pacha Al Atrach (figure respectée de la lutte syrienne contre la puissance mandataire française) est alors jetée en prison. Mais les autorités la relâchent très vite, par peur d'envenimer la situation. Les druzes manifestent alors leur soutien à Deraa et prennent part timidement à la révolution.

Le jeu des alliances et des familles jouerait-il encore un rôle ici ?

Le 8 décembre dernier, Talal Arslane, druze libanais et adversaire de Walid Joumblatt conduit une délégation de religieux druzes à Damas. Ceux-ci louent devant le président Bachar Al Assad la « résistance de la Syrie, forteresse inexpugnable face à ses ennemis ». Puis s'exprimant sur les sanctions de la Ligue arabe à l'égard de la Syrie, ils affirment :

« La Ligue arabe se serait honorée en se réunissant pour couper les relations avec l’État hébreu et prendre la défense du peuple palestinien ».

Et que dit notre Walid Joumblatt, grand retourneur de veste devant l'éternel ? Il a demandé au peuple druze, non pas de prendre part à la révolution mais de « ne pas collaborer avec la police et les unités de l’armée qui combattent le peuple syrien ». Un langage politique minutieusement calculé.

Ce jeu des chefs druzes libanais souligne l'importance des relations transfrontalières chez le peuple druze. Et montre que cette communauté s'avère très partagée sur la révolution.

 

La bourgeoisie sunnite de Damas et d'Alep 

Les bourgeoisies sont souvent proches des pouvoirs en place. La Syrie ne fait pas exception à la règle. Pour les bourgeois sunnites syriens, cette question est brûlante.

D'un côté, les sunnites représentent 70% de la population et sont tenus à l'écart du pouvoir politique. Les marchands sunnites n'ont pas voix au chapitre alors qu'ils sont riches et influents. Pas de quoi porter le régime dans son cœur.

Mais pourtant leur situation avantageuse est liée au régime en place. Que se passerait-il si la société entière repartait de zéro ? Et ce pouvoir alaouite a témoigné d'un grand soutien aux causes musulmane et arabe comme la cause palestinienne par exemple (les palestiniens sont majoritairement sunnites). Alors ce régime, bon ou mauvais ? Un dilemme ...

Prenons le cas d'Alep. La position des marchands de cette ancienne cité, a été récemment clarifiée dans un communiqué : ils ont affirmé attendre les élections parlementaires de février avant de prendre position.

« Si les élections sont libres, nous supporterons le régime, mais si elles ne le sont pas, alors nous rejoindrons la révolution ».

Au départ assez dubitatifs face à une remise en cause de l'ordre établi, puis effrayés par la radicalisation des discours révolutionnaires, les grandes familles sunnites ont d'abord soutenu le régime. Mais la situation économique se dégradant mois après mois, et la pression populaire se faisant de plus en plus forte (boycott, action ciblées, etc.), ils pourraient revoir leurs positions et contribuer à faire tomber Bachar.

Affaire à suivre donc …

 

Alors... révolution ou pas révolution ?

Quand on observe cette mosaïque de groupes et de communautés, on est vite perdu. Bien sûr, tous ces groupes ne sont pas monolithiques. Leurs allégeances évoluent avec le temps et les événements. Et les êtres humains qui composent ces groupes pensent aussi par eux-mêmes, et agissent en accord avec leurs principes. Ajoutons aussi que tous sont conscients de ce dont le régime est capable. Tous connaissent l'histoire de leur pays, notamment celle du massacre de Hama. Et tous ont pu constater la répression sanglante qui s'abat, jour après jour, sur le peuple qui ne revendique que ses droits.

Alors compte tenu de tous ces éléments, comment évaluer le soutien dont bénéficie le régime ? Et comment évaluer la popularité dont bénéficient les révolutionnaires ? Nous nous tournerons vers cet article du Guardian qui m'a poussé à écrire et dont le titre est évocateur :

"La plupart des syriens supportent Assad, mais vous ne l'entendrez jamais dans les média occidentaux"

L'article fait référence à un sondage effectué par une fondation du Qatar "The Doha Debates" et publié le 02 janvier 2012. Ce sondage rapporte que 55% des Syriens ne veulent pas que leur président quitte le pouvoir. Et quand on leur demande pour quelles raisons, les sondés affirment qu'ils craignent pour le futur de leur pays. Cette majorité ne soutient pas le régime en place, mais elle pense qu'une transition maîtrisée est nécessaire pour le bien de leur pays.

Comment leur en vouloir ? Quand les Syriens pensent à l'avenir de leur pays, deux exemples du passé doivent leur venir à l'esprit, des exemples venant des pays voisins : le Liban et l'Irak.

En 1975, au Liban, les communautés rentrent en conflit suite aux pressions et aux ingérences internationales. La guerre civile qui en résulte a duré presque 15 ans, et a fait entre 130 et 250 000 victimes.

Quant à l'Irak, l'intervention étrangère américaine décidée pour chasser le dictateur du pouvoir tourne au bain de sang. Les communautés s’écharpent pour le contrôle du pays. L'Iraq Body Count estime que ce conflit aura provoqué plus de 110 000 morts et plus de 250 000 blessés. Et deux millions d'irakiens ont été déplacés. Le pays peine encore aujourd'hui à se reconstruire, à trouver sa nouvelle stabilité.

Des perspectives bien peu engageantes.

En avons-nous fini avec la Syrie ? Pensez-vous maintenant avoir une vision un peu plus claire sur la situation la-bas ?

Détrompez-vous, il reste beaucoup à dire.

Si cet article s'est concentré sur la dimension morcelée et communautaire du peuple syrien, cette caractéristique démographique n'est qu'une partie de l'explication. La complexité de la situation syrienne tient aussi à d'autres facteurs, notamment à la situation géopolitique très spéciale de la région. Prenez le temps de digérer cet article. J'essaye de revenir vers vous aussi vite que possible pour creuser avec vous cette nouvelle dimension.

 

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