Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
Édito
par Yovan Menkevick

Propagande ? Quelle propagande ?

(Parce qu'à force d'entendre tout et son contraire, parce que les zinternets n'ont pas non plus inventé le fil à couper le beurre mais qu'ils amplifient certains fonctionnements, que des intérêts très hauts placés poussent à aller dans un sens ou un autre, parce que la naïveté ou l'aveuglement sont des fonctionnements humains très partagés lorsque des événements gênants surviennent, il est nécessaire de parler de la propagande)

La Syrie, comme la Libye peu de temps auparavant, et bien d'autres conflits plus ou moins lointains, amènent toujours les 20% de population très protégés (20% qui détiennent 90% des richesses de la planète) à prendre position. Parce que l'information est là et qu'elle gêne : des tortures, des morts, des exilés, l'horreur en 4/3, 16/9 ou 17 pouces tous les jours sur l'écran ou sur le papier des quotidiens. Avec décompte morbide à la clef et la répétition en boucle d'un message bien précis, toujours le même, à quelque chose près. Ces conflits sont le plus souvent très peu couverts, les journalistes occidentaux étant plus ou moins invités à ne pas se rendre sur place. Mais pour autant, le traitement médiatique s'en accommode très bien, comme si raconter un événement grave sans professionnels de l'information (ou presque) sur place pour l'étayer, était un exploit ou tout du moins une façon de faire normale.

Parlons donc de ce qu'est la propagande puisqu'il semble qu'une partie de la population française, et plus largement occidentale, n'entende ce mot que de manière univoque. C'est-à-dire chez les autres, plus au sud : chez les arabes, les noirs africains, les asiatiques, enfin bon, vous savez, tous ces peuples qui vivent dans des "dictatures" ou des systèmes pas clairs et qui ne sont pas parvenus à "notre niveau", pour faire simple. Notre niveau, c'est la fameuse démocratie. Ah, la démocratie ! Quel joli mot, plein de bons sentiments, dégoulinant d'intentions plus positives les unes que les autres : liberté d'expression, de la presse, élections non truquées, propriété privée, séparation du pouvoir politique du pouvoir religieux… C'est beau et émouvant à la fois, on en aurait presque les larmes aux yeux, quand on y pense…

Sauf que si on a un peu plus de références que celles données par les manuels scolaires au programme (et plus ou moins  fabriqués sur demande des élites politiques), la belle façade de la démocratie en prend un coup. Mais nous verrons ça un peu plus tard.

La propagande : de la publicité adaptée aux enjeux géo-stratégiques

La terminologie de propagande n'est pas si ancienne que ça dans sa connotation péjorative. Disons qu'un ministre allemand de la propagande durant le troisième Reich a contribué pour beaucoup à connoter le concept.

La définition de la propagande, que donne Wikipédia, a un mérite, celui d'être clair et sans ambages :

La  propagande  désigne un ensemble d'actions psychologiques influençant la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une population et la faire agir et penser d'une manière voulue

Agir et penser d'une manière voulue, endoctriner, embrigader : voilà la conséquence d'une bonne campagne de propagande. Orchestrée…ou pas. Puisqu'il n'est pas nécessaire d'aller chercher vers les théories du complot d'Etat pour comprendre que la propagande dans nos beaux pays est un exercice quotidien qui est même enseigné dans les écoles les plus prestigieuses : qu'est-ce que la publicité, le marketing, mis à part bourrer le mou des consommateurs-citoyens afin de les orienter vers certains "réflexes d'achat" ? La "science propagandiste" est en plein essor depuis les années 50 par chez nous, et si elle était un peu lourdingue jusqu'à il y a quelques décennies, elle a progressé, trouvé des méthodes beaucoup plus finaudes depuis, plus perverses aussi. Mais le terme de propagande n'est pas le seul terme qui convienne, comme nous le verrons plus loin.

Alors, dans le cas d'un conflit à l'étranger, comment cela peut-il bien fonctionner ? Qui est impliqué, comment, pourquoi ? Avec quelles motivations ? Ca fout un peu les jetons de savoir qu'on pourrait se faire manipuler comme ça…et qu'en plus on en vient à s'empoigner les uns les autres pour une cause particulière, alors qu'en réalité tout est pipé, non ? Le premier conflit vraiment travaillé par la propagande, c'est-à-dire l'influence de l'opinion, est celui du Vietnam.

Le monde libre contre le le bloc soviétique déporté en Asie, avec la nécessité de dire aux foules comment les troupes américaines étaient ô combien engagées pour sauver la démocratie, et surtout, le mode de vie occidental. Notre mode de vie. Ca n'a pas très bien marché, malgré les premiers journalistes "embarqués" de l'histoire, des journalistes que l'armée prenait sous sa coupe afin de les protéger et surtout leur permettre de sortir de "poignants reportages" sur les "boys"  et leur sacrifice patriotique. Mais nous n'étions alors qu'au tout début de l'influence de masse des populations des pays les plus riches.

La guerre froide finie, pourquoi se priver d'influencer les esprits ?

C'est avec la première guerre d'Irak, en 1990, que les choses sérieuses commencent à se mettre en place. Il y eut des précédents, c'est une évidence, il suffit de regarder la carte des dictatures d'Amérique du sud des années 70 pour s'en rendre compte. Mais toutes ces manipulations sont à l'époque (dans les 70's) dénoncées par ceux qui soutiennent encore le communisme. Les équilibres sont donc encore un tant soit peu respectés dans la guerre d'influence qui fait rage à travers le monde.

Après la chute du mur de Berlin, la possibilité d'une influence unilatérale de "l'ouest" sur la planète devient évidente : le bloc Soviétique se délite, la guerre froide est terminée pour ainsi dire, les nations capitalistes occidentales l'ont gagnée. Que se passe-t-il alors ? La première guerre de coalition déclenchée par les forces occidentales, pas plus, pas moins. Contre un tout petit pays du monde arabe, l'Irak, avec pour prétexte l'invasion de celui-ci d'un pays pétrolier, le Koweit, mais qui ne suffit pas alors à emporter l'adhésion de l'ONU : l'ingérence a commencé à devenir à la mode avec le précédent somalien, mais tout de même, attaquer un pays souverain, au milieu de la cocotte minute moyen-orientale, ça ne se fait pas trop…

Il y a donc le témoignage poignant de cette infirmière koweitienne devant l'assemblée de l'ONU qui raconte comment les troupes de Saddam Hussein ont pénétré une maternité et tué froidement les nouveaux-nés de celle-ci, torturé la population !

« Monsieur le président, messieurs les membres de ce comité, je m'appelle Nayirah et je reviens du Koweït. Ma mère et moi étions au Koweït le 2 août pour passer de paisibles vacances. Ma sœur aînée avait accouché le 29 juillet et nous voulions passer quelque temps au Koweït auprès d'elle. […] Pendant que j'étais là, j'ai vu les soldats irakiens entrer dans l'hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré sur les bébés des couveuses, ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid. J'étais horrifiée. Je ne pouvais rien faire et je pensais à mon neveu qui était né prématuré et aurait pu mourir ce jour-là lui aussi. […] Les Irakiens ont tout détruit au Koweït. Ils ont vidé les supermarchés de nourriture, les pharmacies de médicaments, les usines de matériel médical, ils ont cambriolé les maisons et torturé des voisins et des amis. J'ai vu un de mes amis après qu'il a été torturé par les Irakiens. Il a 22 ans mais on aurait dit un vieillard. Les Irakiens lui avaient plongé la tête dans un bassin, jusqu'à ce qu'il soit presque noyé. Ils lui ont arraché les ongles. Ils lui ont fait subir des chocs électriques sur les parties sensibles de son corps. Il a beaucoup de chance d'avoir survécu. »

Alors là, trop c'est trop : le feu vert est donné pour attaquer l'Irak.

Traitement informatif de la guerre d'Irak : des images sombres avec des éclairs censés êtres des missiles qui s'abattent sur les lieux stratégiques de l'armée irakienne, explications de journalistes à des milliers de kilomètres de l'événement qui analysent ce que l'armée de coalition veut bien leur donner à analyser. L'idée principale est que nous sommes face à la première guerre chirurgicale : l'Ouest est tellement avancé technologiquement, et tellement "meilleur" que ses ennemis, qu'il est capable de toucher ses cibles à quelques mètres près, épargnant les pauvres civils et décimant seulement les vilains militaires à la solde du méchant Saddam.

Il sera établi quelques années plus tard que les frappes chirurgicales étaient une pure rhétorique bien rassurante pour l'opinion, et surtout que l'infirmière qui avait emporté l'adhésion de l'assemblée de l'ONU n'était pas infirmière, ne se trouvait pas au Koweit au moment de l'invasion irakienne, mais mieux encore : elle était la fille de l'ambassadeur  du Koweit à Washington. Sauf que son faux témoignage avait fait le tour de la planète et permis que l'opinion mondiale (les 20% habitant les pays détenteurs des 90% de la richesse planétaire) soutienne cette première et nouvelle guerre impérialiste : comment appeler autrement l'invasion militaire d'un pays sous des faux prétextes, et surtout avec une stratégie vis-à-vis des enjeux énergétiques de la région totalement orientée ?

Peut-on parler de propagande en démocratie ?

La propagande est vue par chez nous à travers le filtre déformant de la seconde guerre mondiale.  On ne la voit que comme un système d'information totalitaire, qui vient du haut et ne laisse aucun autre espace. Les rapports qu'entretiennent les occidentaux face à la propagande aujourd'hui sont le plus souvent reliés à la Chine, la Corée du Nord ou à des dictatures comme celles que l'on trouve au Moyen-Orient : comme ça, c'est plus simple. Ils ne sont pas bien éduqués par là-bas, les pauvres, on les a embrigadés, on leur assène un message du soir au matin, ils n'ont pas le choix, ils sont donc "pris dans une propagande" qui les aveugle. Alors que nous, nous vivons dans un système ouvert, avec des élections, des contre-pouvoirs, une presse plurielle, nous sommes donc libres et éclairés : nous n'avons pas de propagande en occident, comme cela serait-il possible ?

Oui, mais une notion est oubliée la plupart du temps. Elle s'appelle la fabrication de l'opinion. Des chercheurs de grande qualité ont travaillé sur les systèmes de fabrication de l'opinion dans les pays démocratiques. L'un d'eux se nomme Noam Chomsky. Il faut à tout prix lire certains de ses ouvrages pour comprendre le phénomène qu'il nomme "la fabrication du consentement". Cet article ne pourra bien entendu pas résumer cette notion tout à fait cruciale pour mieux envisager ce que nous vivons actuellement, mais elle est au centre du problème. Le mot propagande est donc inapproprié lorsque nous parlons d'information, et donc d'opinion, dans un pays occidental démocratique.

L'influence, l'orientation de la vision du monde du plus grand nombre au sein du système capitaliste qui nous permet de "très bien vivre" en comparaison des 80% d'autres être humains vivant sur la planète sont colossales et ne sont pas seulement construites (ou fabriquées) par des élites, mais pour beaucoup par nous-mêmes. Et un peu par ceux qui détiennent les canaux d'information. Pour faire simple : le plus grand nombre n'a pas envie de "perdre" : en confort, en avantages, en liberté, et c'est bien normal. Mais ce refus de "perdre" est accolé à un sentiment de culpabilité difficile à réprimer : chacun sait par chez nous, plus ou moins inconsciemment, que notre richesse matérielle, nos "acquis" ne sont pas tombés du ciel, sans certaines concessions à la morale et à une éthique pourtant si souvent revendiquée… Sans les les guerres coloniales, sans les accords secrets avec les dirigeants des pays africains, sans la "quasi mise en esclavage" d'une partie du reste de la population planétaire, il n'y aurait pas tout ce qui fait notre puissance et notre confort. L'énergie nucléaire est un bon exemple. Qu'elle soit militaire ou civile elle est un facteur de la puissance française, mais sur combien de morts s'appuie-t-elle quand on sait que la quasi totalité des mines d'uranium sont situées dans des pays où rien ne devrait nous permettre de commercer si l'on suivait la politique des droits de l'homme censés être notre "phare" ? Sans compter les essais nucléaires, en Algérie, dans le pacifique et qui ont légèrement affectés ceux qui y vivaient. Nous savons tout cela. Mais ce paradoxe est difficile à gérer, alors il faut bien rattraper ces concessions monstrueuses en défendant des justes causes, démontrer que nous ne sommes pas seulement d'ignobles profiteurs qui se maintiennent à un très haut niveau de confort sur le dos du reste du monde.

Notre vision du monde, en occident, est donc basée sur le concept du bien, de la modernité et du progrès. Nous aimerions être les gentils qui aident les opprimés et châtient les méchants. Quoi de plus normal, n'est-ce pas ? Alors que se passe-t-il quand on nous met sous le nez des événements sanglants dans un pays étranger avec lequel nous avons eu affaire, comme tellement de pays à travers le monde ? Et que nous pourrions "faire quelque chose ?"

La Syrie : un nouvel exemple de la fabrication de l'opinion ?

Ce qu'il ne faut en aucun cas oublier dans l'affaire syrienne, c'est qu'elle participe à ce qui a été nommé le "printemps arabe". L'inventeur du printemps arabe est la Tunisie, ce qui n'est pas sans jouer sur l'orientation de la fabrication de l'opinion vis à vis des autres révolutions arabes.

Parce que la France a soutenu jusqu'au dernier moment le régime de Ben Ali et que le soulèvement tunisien est un soulèvement authentiquement populaire. Avec en plus une discrétion des courants religieux tout à fait surprenante dans la participation aux événements.

La Tunisie n'a en aucune manière une histoire parallèle à celle de la Syrie. Mais jouer, comme le font de nombreux commentateurs de la "révolution syrienne", avec cette concomitance, jusqu'à présenter tous les soulèvements arabes sous le même jour et la même analyse est une pure et simple fabrication intellectuelle. Fabrication bien pratique et participant du consentement de l'opinion occidentale afin de supprimer toutes les complexités et les nuances qui organisent ces événements très similaires en apparence, et pourtant faits de jeux d'influences et de causes à effets très différents.

La guerre de l'opinion qui a débuté sur le net est à l'image de cette fabrication : simpliste. Elle permet à n'importe quel benêt de base de s'emparer du sujet et de crier soit au complot américain, sioniste ou fondamentaliste, soit à la dénonciation d'un régime tyrannique et de la défense d'une population simplement opprimée, semblable à la tunisienne, demandeuse de liberté, de démocratie. En n'oubliant pas de se positionner pour ou contre l'intervention militaire en Libye, comme il se doit, puisqu'il semble que dans nos contrées, donner son avis sur  une intervention militaire à l'encontre d'un pays souverain (sans consultation du parlement ou de la population des armées qui interviennent), soit un "sport" convenable. Tout ça ne mange pas de pain, me direz-vous, et n'engage pas grand chose au fond. Sauf qu'on entre, par cette opinion du "pour" ou "contre", de la pure révolution ou du simple complot étranger, dans l'acceptation d'un camp à soutenir ou non, d'un positionnement idéologique qui peut faire basculer une société et des vies.

La Tunisie s'est soulevée contre la misère sociale organisée par un pouvoir politique corrompu et despotique et a réussi à faire partir celui qui en était à la tête.

Les tribus libyennes armées ont décidé à la suite de cet événement, (voyant le soutien des USA à ces soulèvements populaires qui se sont répandus en Egypte et ont vu la fin de Moubarak), de faire un coup d'Etat armé soutenu par les puissances occidentales. La Libye est-elle une révolution, similaire à celle de Tunisie ? En aucune manière. Comme le départ de Moubarak ne signifie pas la même chose que celui de Ben Ali. Les enjeux religieux, économiques, confessionnels, géo-stratégiques entre des pays comme la Tunisie, la Libye, l'Egypte et la Syrie n'ont rien à voir. Ce qui n'enlève rien au courage des manifestants pacifistes de tous ces pays, mais ils ne furent pas identiques dans leurs motivations, ces manifestants, ni même en nombre. Et pas seulement pacifistes ou simplement désarmés et pas toujours sans intentions cachées ou subversives.

Mais c'est là le nœud du sujet qui nous préoccupe : nous aimerions voir dans toutes ces révolutions arabes une seule et même voie, celle de la Tunisie, une seule et même volonté, celle de nous rejoindre dans la grande famille des démocraties "à l'occidental". Le moins pire des systèmes, soi-disant. Nous aimerions que les intentions soient toutes pures, avec une unique volonté, celle de la libération du joug du tyran. C'est tellement beau et simple à la fois, n'est-ce pas ? Et puis ça nous donne tellement bonne conscience quand on sait que ce tyran était encore notre ami jusqu'à il y a très peu. Si la partie de la population qui a commencé à manifester avait pour intention de suivre le mouvement tunisien, avec les mêmes revendications de départ, sommes-nous en mesure de prendre en compte ensuite des changements, une modification de ce mouvement s'il survient, une récupération par des forces beaucoup plus obscures, par exemple ? Pas certain, puisque nous voudrions que tout soit pur et clair, comme en Tunisie.

Quand toutes les grandes rédactions s'alignent sur une unique source d'information pour le décompte des morts, appuient en permanence sur l'horreur, dénoncent jour après jour pendant plus d'une année les exactions d'un seul côté des protagonistes, occultant les exactions étant survenues de l'autre côté, obligatoirement, qu'en est-il de la fabrication de l'opinion ? Quand la région a une histoire excessivement complexe, faite de conflits larvés, confessionnels, ethniques, économiques, que des puissances régionales interfèrent depuis des décennies pour modeler ou remodeler les forces politiques en présence, comment peut-on réduire la situation à une seule vision, celle des révolutionnaires résistants issus de la population contre le régime  en place ? On peut. Si on adhère à la grande messe de l'opinion, des médias dits démocratiques, tenus à 80% en France par les plus grands industriels du pays, dont ceux de l'armement, et qui sont tous proches du pouvoir.

Pour autant rien ne nous empêche de rentrer dans la complexité. Ce qu'un Edgard Morin a théorisé depuis un certain temps au vu de l'imbécilité grandissante et générale qui s'opère dans les grandes démocraties. Ce n'est pas parce qu'on regarde peu la télévision et qu'on préfère l'information sur Internet qu'on échappe à la simplification. Ou que l'on rentre dans une information "objective".

La fabrication du consentement est avant tout un processus inconscient et ses acteurs pensent le bien en toute indépendance, même quand ils participent à une propagande mondiale. C'est donc bien là la force de la propagande moderne : être relayée par les opinions du plus grand nombre. Et toute bonne foi. En toute simplicité. Alors qu'il est possible de chercher à comprendre, dans la complexité, sans avoir besoin de prendre partie, sans avoir besoin d'avoir une opinion. Parce que la démocratie d'opinion n'est pas une véritable démocratie, c'est un simulacre de démocratie où chacun croit qu'en prenant position, il est un acteur du bien, un agent de la liberté puisqu'il prend position. Pour se sentir mieux ? Moins coupable ? Libre ? Possible…

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