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par Antoine Champagne - kitetoa

Politiques : Il est temps de désarmer les marchés !

C'est la crise... L'irlande, le Portugal, la Grèce, et maintenant l'Espagne, avant l'Italie et la France... Tout s'écroule chaque jour un peu plus. Après l'Europe, le Japon et les États-Unis devraient suivre. Que restera-t-il du monde tel que nous le connaissons ? Pas grand chose sans doute. Des experts pas trop illuminés pointent chaque jour les risques de révolutions dans nos belles contrées d'habitude si calmes...

C'est la crise... L'irlande, le Portugal, la Grèce, et maintenant l'Espagne, avant l'Italie et la France... Tout s'écroule chaque jour un peu plus. Après l'Europe, le Japon et les États-Unis devraient suivre.

Que restera-t-il du monde tel que nous le connaissons ? Pas grand chose sans doute.

Des experts pas trop illuminés pointent chaque jour les risques de révolutions dans nos belles contrées d'habitude si calmes...

Il ne faut pas être devin pour savoir qu'après une révolution portée par de beaux idéaux, le pouvoir qui se met en place est généralement de la pire espèce.

Depuis le début, nos lecteurs posent la question fatale : "ok, ça va mal, très mal, mais que devrait-on faire pour en sortir ?".

Personnellement, je réponds régulièrement : "désarmer les marchés".

Oui, mais désarmer comment ?

Soyons idéalistes et un peu fous. Partons du principe que le secteur de la finance a passé ces 30 dernières années (au moins) à jouer avec le feu et l'argent des autres pour créer des crises qui nous amènent au bord du précipice.

La sanction ne peut donc être mesurée. Il ne s'agit ni d'encadrer les bonus, ni de lutter contre les paradis fiscaux, ni de différencier la banque de dépôts de la banque d'investissement, ni d'interdire temporairement les ventes à découvert.

Non. Il s'agit de désarmer les marchés. N'ayez crainte, si les outils et les conditions de la "spéculation" disparaissaient, nos amis financiers trouveraient rapidement un moyen de rebondir, leur inventivité étant sans limite. Peut-être se lanceraient-ils à corps perdu, nous allons le voir, dans... le financement de la fameuse "économie réelle".

Depuis quelques décennies, les marchés financiers ont pris une place prépondérante dans l'économie mondiale. Les montants qui y sont échangés dépassent largement ceux à la disposition des Etats. Le rapport de force est clairement en faveur des marchés. Les politiques n'ont plus la main.

Croit-on.

Les financiers ont, avec l'aide des politiques (ils votent les lois autorisant ces incongruités) inventé des "produits financiers" exotiques. Ils ont fait tourner l'ingénierie financière à plein régime. Nous menant où nous en sommes, c'est-à-dire à la veille d'un effondrement global du système financier.

Les politiques ont peut-être moins de moyens financiers que le secteur, mais ils ont le pouvoir de légiférer. Et donc, d'interdire tout ce qu'ils ont autorisé jusqu'ici.

Bankers : we rule your Babylon

Plus les jours passent, plus Paulo, du Bar des Amis, comprend que les plans de sauvetage de l'euro sont un leurre et qu'il n'y a en fait pas le début d'un kopeck pour commencer à sauver qui que ce soit. En tout cas pas l'Espagne et l'Italie, encore moins la France.

Alors, messieurs les politiques, avant que le vent de la révolte qui suivra l'effondrement du secteur financier ne vous emporte, avant que cet effondrement ne plonge des millions de personnes dans une misère noire, pourriez-vous, s'il vous plait prendre vos responsabilités ? Faire preuve de courage. Si vous ne le faites pas pour nous, faites le pour vous...

Il serait peut-être temps que l'Europe, les Etats-Unis et le Japon s'assoient autour d'une table, en y invitant les autres blocs économiques de la planète et décident de désarmer les marchés.

C'est probablement la seule porte de sortie. Sans doute douloureuse aussi, sans doute pas exempte de conséquences négatives. Mais probablement moins coûteuse en vies humaines que le laisser-faire actuel.

Quelques pistes de réflexion :

Interdire tous les produits financiers autres que les actions correspondant à des parts dans le capital d'une entreprise.

Interdire, donc, tous les produits dérivés.

Interdire le high frequency trading.

Interdire les dark pools.

Interdire tous les accords privilégiant des acteurs sur les marchés.

Revoir la structure financière des marchés.

Etablir un marché par capitale, ne pas relier les marchés entre eux.

Etc.

 

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