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par drapher

Politique : les journalistes-vedette et valets du pouvoir sont-ils un danger démocratique ?

Pour comprendre comment les journalistes peuvent — depuis des décennies — conforter les pouvoirs en place et permettre ainsi la continuation du système politique, économique, le documentaire "Les nouveaux chiens de garde" est indispensable. Chacun peut le visionner pour se faire une idée.

Pour comprendre comment les journalistes peuvent — depuis des décennies — conforter les pouvoirs en place et permettre ainsi la continuation du système politique, économique, le documentaire "Les nouveaux chiens de garde" est indispensable. Chacun peut le visionner pour se faire une idée.

Au quotidien, dans des médias (de service public dans cet exemple), l'asservissement des journalistes au personnel politique perdure, comme ce matin, lors de l'émission "Interactiv" sur France Inter dans laquelle était invité Nicolas Sarkozy. (L'ensemble de l'émission peut être écouté sur le site de la radio).

L'ancien chef de l'Etat était interrogé par un auditeur qui voulait savoir s'il ne se sentait pas un peu responsable du chaos actuel en Libye, et au delà, suite à sa décision de bombarder ce pays. La réponse de Nicolas Sarkozy est stupéfiante, puisque celui-ci explique que "Kadhafi était un dictateur cruel et inhumain qui avait déclaré… en 2006…qu'il ferait couler des rivières de sang". Extrait.

L'ancien président continue en justifiant ensuite l'intervention libyenne de … 2011, sur cette base. Sauf qu'en 2007, soit un an après les déclarations de Kadhafi que Sarkozy condamne — et prend pour prétexte à sa décision de bombarder le pays du dictateur — il reçoit le "dictateur cruel et inhumain" en grandes pompes à l'Elysée.

Autour de la table, il y a Bernard Guetta, Patrick Cohen et Thomas Legrand. Deux sont des journalistes politiques. L'un est spécialisé en géopolitique. Aucun d'entre eux ne relève l'énormité émise par Sarkozy. Aucun de ces journalistes ne demande à Sarkozy pourquoi, si en 2006 Kadhafi était un dictateur atroce qu'il fallait détruire, ce même Sarkozy fera de Kadhafi son grand ami, un an plus tard.

Les journalistes ont une grande part de responsabilité dans la monté des populismes avec ce types de pratiques. Ils détruisent le journalisme, son indépendance supposée, et démontrent par là-même leur asservissement aux puissants.

Ce matin, c'est un nouveau coup de boutoir qui a été donné à l'équilibre des pouvoirs, avec en prime, une aide massive aux populistes.

Ne remercions pas Patrick Cohen, Bernard Guetta et Thomas Legrand, ces valets des politiques qui jouent "à faire les journalistes".

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