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par Antoine Champagne - kitetoa

Nicolas Sarkozy a la mémoire qui flanche...

Nicolas Sarkozy n'est ni à une contradiction, ni à un retournement de veste près. Comme en politique économique où il est passé du grand emprunt à la rigueur, toujours à contretemps, il vient de tenter de faire oublier d'un coup de baguette magique ses positions antérieures vis-à-vis de la Libye et des pays arabes qui se sont soulevés contre leurs dictateurs ces derniers mois. Et ça paye. Tout au moins dans la presse.

Nicolas Sarkozy n'est ni à une contradiction, ni à un retournement de veste près. Comme en politique économique où il est passé du grand emprunt à la rigueur, toujours à contretemps, il vient de tenter de faire oublier d'un coup de baguette magique ses positions antérieures vis-à-vis de la Libye et des pays arabes qui se sont soulevés contre leurs dictateurs ces derniers mois. Et ça paye. Tout au moins dans la presse.

Le Point titre en effet : Sarkozy et Cameron tiennent le discours de la fermeté face à Kadhafi.

N'a-t-il pas été le premier responsable occidental à reconnaître les représentants insurgés libyens comme uniques représentants du peuple de Libye ? N'a-t-il pas mandaté son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé à l'Assemblée Nationale pour expliquer que  la France est prête à clouer les avions libyens au sol ?

Le président Nicolas Sarkozy a visiblement la mémoire qui flanche et ce soudain revirement ne pourra faire oublier un passé pas si éloigné que cela. En 2007, Claude Guéant organisait la libération des infirmières Bulgares et du médecin Palestinien retenus en Libye, ce qui ouvrait la voie à une visite de Nicolas Sarkozy à Tripoli, mise en musique également par l'ancien secrétaire général de l'Elysée.

Une fois à Tripoli où il était reçu avec les honneurs, Nicolas Sarkozy était Invité à signer le livre d'or, dans lequel il écrivait : « Je suis heureux d'être dans votre pays pour parler de l'avenir ! ». Plusieurs accords étaient signés avec le colonel Kadhafi que Nicolas Sarkozy se félicitait de "remettre en selle" sur la scène internationale. Le président français voulait "aider la Libye à réintégrer le concert des nations". Le Figaro évoquait les grandes aspirations de Nicolas Sarkozy en ce qui concernait les relations entre la la France et la Libye.

A l'époque, Nicolas Sarkozy rêvait de vendre des avions Rafale au colonel Kadhafi et lui promettait une centrale nucléaire. Aujourd'hui, Alain Juppé propose des frappes ciblées en Libye pour clouer au sol les avions (français et russes) de ce pays. Avec quoi ? Des Rafales ? Pour prouver la supérmatie de notre avion de combat ? Et le vendre ensuite aux insurgés ? A l'époque, toujours, la France aidait la Libye à mettre en place un équivalent du RAID dans ce pays dont on connait, à moins d'être totalement débile et aveugle, la douceur légendaire des forces policières.

La nouvelle position de Nicolas Sarkozy et sa phraséologie si personnelle («Kadhafi et sa clique doivent partir», écrivaient Nicolas Sarkozy et David Cameron, dans une lettre commune adressée hier au président du Conseil européen Herman Van Rompuy) ne peut pas faire oublier, non plus, le silence et l'inaction de son gouvernement pendant de si longues semaines alors que la Tunisie et l'Egypte se soulevaient. Ni faire oublier que Nicolas Sarkozy était prêt à fournir à Zine Ben Ali des forces françaises anti-émeute, dont Michèle Alliot-Marie rappelait à l'Assemblée Nationale le "savoir-faire internationalement reconnu".

Les déclarations martiales n'effacent pas non plus l'inaction en matière de saisie d'avoirs libyens en France dont on ne sait toujours pas à quoi ils ressemblent, Bercy refusant de répondre aux questions posées sur ce point, tout comme les banques françaises.

 

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