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par bluetouff

Megaupload : ce Mega Merdier Mafieux

Pour faire suite à l'article de cette nuit et aux réflexions de certains internautes sur Twitter et en commentaires à notre premier article et visant à prendre la défense des sites agréés par l'ARJEL qui diffusent leurs publicités sur le site Megaupload, nous sommes allés voir d'un peu plus près de quoi il en retournait exactement. Notre méthode est on ne peut plus simple puisqu'elle consiste à afficher le code source des pages web sur lesquelles se trouvent les scripts publicitaires.

Pour faire suite à l'article de cette nuit et aux réflexions de certains internautes sur Twitter et en commentaires à notre premier article et visant à prendre la défense des sites agréés par l'ARJEL qui diffusent leurs publicités sur le site Megaupload, nous sommes allés voir d'un peu plus près de quoi il en retournait exactement. Notre méthode est on ne peut plus simple puisqu'elle consiste à afficher le code source des pages web sur lesquelles se trouvent les scripts publicitaires.

Le verdict

En dehors d'un espace en bas de page sur la page de téléchargement d'un fichier qui inclue un petit espace pour l'annonceur américain Ad4Game (dont aucun lien évident avec Megaupload n'est à priori perceptible), figurez vous que toutes les publicités affichées sur Megaupload.com proviennent non pas de régies tierces... mais de Megaclick.com, la régie publicitaire de Megamedia Limited, propriétaire du site Megaupload.com.

En clair, ça veut dire que le site Partypoker.fr que nous prenions en exemple hier (attention il est loin d'être le seul site agréé par l'ARJEL à faire de la pub sur des sites de Direct Download) a :

  • Soit directement démarché Megaupload pour afficher sa pub (ce qui est notre conviction à ce jour, vu l'emplacement privilégié qu'il a choisi et les volumes de trafic qui sont en jeu).
  • Soit qu'il est passé par un tiers qui gère son budget communication en choisissant Megaupload "à l'insu du plein gré". Et là encore, vous ne nous ferez pas croire que Partypoker.fr, dans ses statistiques, ne s'est pas aperçu qu'il avait un "gros referer" comme Megaupload.

Les arguments venant donc accréditer la thèse du "saypadleurfôte'ysavépa"® ... SVP, pas à nous.

Certains des sites aujourd'hui agréés par l'ARJEL, il n'y a pas si longtemps que ça illégaux en France, fréquentaient le même genre de paradis fiscaux et numériques que Megaupload. A l'image de Bolloré sur l'île de Malte, qui 3 mois avant l'obtention de sa licence ARJEL, passait des offres d'emplois pour rapatrier ses serveurs... Il y a donc un peu plus que 35% de probabilités tout ce petit monde se connaisse très bien, et de longue date.

Conclusion, Partypoker.fr sait très bien où il annonce et surtout pourquoi. Le "où", nous venons de l'évoquer. Le "pourquoi", c'est tout simplement parce que c'est rentable, que ça fait du volume, et que le taux de transformation ne doit pas être dégueulasse.

La règle des 3M : un Mega Merdier Mafieux

Megamedia Limited n'édite pas que Megaupload (Direct Download), Megavideo (Steaming) et Megaclick, se régie publicitaire. On trouve plein de Mega Services dans ce Mega Merdier :

  • Megalive : streaming
  • Megabox : à mi-chemin entre iTunes et DropBox
  • Megapix : hébergement d'images
  • Megafund : capital risk
  • Megapay : une alternative à paypal

Prochainement, Megamedia devrait aussi proposer un service de sauvegardes en ligne (Megabackup) et on atteint le comble du cynisme avec Megamovie, qui se veut préparer l'offre légale sur laquelle tout le monde tourne en rond depuis 10 ans! Je vous épargne les megablogs mégamerdiques (Megabest, Megaking, Megaking, ou Megagogo...). Le mystère Megaupload/Megamedia c'est donc la spectaculaire réussite d'un groupe pur player du Net, tellement pur player d'ailleurs que l'un de ses leaders, Kim Schmitz, a été reconnu coupable de fraude aux cartes bancaires (ça doit vous donner envie d'essayer Megapay ça non ?), de fraudes informatiques, et de délit d'initié (US) !

Vers une MegaHADOPI 3 ?

L'« Effet HADOPI", qui comme nous vous le disions cette nuit n'est qu'une illustration de la loi de Lavoisier ("rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme") tourne très nettement à l'avantage de pratiques mafieuses et au désavantage des artistes. Lancer une phase repressive alors que l'offre légale est inexistante, on se doutait bien (déjà en 2009), que ça allait laisser un champs rêvé pour une offre illégale bien plus alerte qu'une offre légale, freinée par l'insatiable cupidité de certains ayants-droit.

L'annonce d'une HADOPI 3 qui s'attaquerait au Streaming, faite par Nicolas Sarkozy récemment à Avignon nous laisse à 35% perplexe, à 35% consternés et à 35% morts de rire. Electron Libre nous relatait d'ailleurs que c'est accompagné de notre allié tout neuf américain qu'on a, qu'HADOPI 3 pourrait venir poser de nouvelles fondations... toujours aussi bancales.

Dans son article, Electron Libre nous explique que la France et les USA auront par exemple deux leviers :

  • Un levier financier (en bloquant les moyens de paiement type Visa, Paypal etc...) vers ces sites. Megamedia se frotte déjà les mains pour cette publicité inespérée pour son service Megapay (les autres acteurs comme Liberty Reserve et les autres également).
  • Le levier 336-2 du code de la propriété intellectuelle (retrait de contenus et dé-référencement) qu'on va surement chercher à industrialiser... mais là encore manque de bol, ils ont déjà un train de retard puisque des solutions de contournement existent déjà, à l'image d'Undeadlink).

A bon entendeur.

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