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par Antoine Champagne - kitetoa

Les drogués d'Arabie Saoudite vont-ils accepter le fix de leur leader ?

Le monarque absolu Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud vient de rentrer en Arabie Saoudite après une longue convalescence au Maroc. Son pays qui est une dictature, laisse peu de place à la liberté de parole. Encore moins si elle est politique.

Le monarque absolu Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud vient de rentrer en Arabie Saoudite après une longue convalescence au Maroc. Son pays qui est une dictature, laisse peu de place à la liberté de parole. Encore moins si elle est politique. Sentant le vent venir (depuis Tchernobyl on sait que les frontières n'arrêtent pas le vent) le monarque a choisi de devancer l'éventuelle contestation et tuer dans l'oeuf l'appel à manifester lancé sur Facebook pour le 20 mars (on commence déjà  à parler de censure de Facebook dans le pays). Il a donc annoncé un plan de 36 milliards de dollars qui seront investis d'ici 2014 pour améliorer l'éducation, la santé et les infrastructures, comme le rappelle le Financial Times. Ces cadeaux comprennent une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires, des aides pour les édutiants et les chômeurs. Espérons pour son altesse Abdallah que les drogués seront contents de ce fix et surtout, que cela leur suffira. Il y a cependant comme un petit air de déjà vu, pour ceux qui suivent l'évolution des pays de la région ces temps-ci. Ce type de cadeaux a déjà été tenté sans grand succès par Bareihn.

Tout le monde sait désormais, après les discours du colonel Kadhafi, l'ami de tant d'hommes politiques français, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy et Patrick Ollier, que les manifestants sont des drogués qui en plus consomment de l'alcool. Les drogués libyens ont déjà visiblement provoqué une baisse de moitié de la production de pétrole de ce pays. Si une autre bande de drogués se mettait à contester la dictature en Arabie Saoudite, il y a des chances pour que le monde panique terriblement. Si les Américains sont capables de mettre la planète à feu et à sang pour le pétrole irakien, on imagine ce qu'ils feraient pour celui d'Arabie Saoudite. Ne perdons pas de vue que les navires de la flotte américaine se positionnent actuellement dans le Golfe Persique, pas en face des côtes de la Libye...

Journalistes à la pointe des informations capitales, commencez dès à présent de rechercher les photos éventuelles de Nicolas Sarkozy avec son altesse Abdallah sur le site de l'Elysée, ça vous fera gagner du temps.

By the way, il va falloir faire un dump du site de l'Elysée parce que ces jours-ci, ça brûle un peu partout. En Iran, en Irak (le pays on les Etats-Unis ont imposé a démocratie à coup de tapis de bombes), en Inde, en Grèce (attention images pouvant choquer), en Corée du Nord, en Chine il y a quelques jours... Tous ces pays ne sont pas des dictatures dure, mais quand même. Un dump est préférable.

Revenons un instant sur tout ça. Pourquoi les peuples se rebellent-ils ? Sans doute parce que les régimes qui disent les gouverner sont corrompus et rapaces. Mais aussi parce que l'économie mondiale les y pousse sans qu'ils ne le sachent. Depuis le début de la crise des subprime, les grands de ce monde insufflent des milliards de dollars dans le secteur financier, tentent de "rassurer les marchés" à coup de milliards, sans le moindre effet. Ceci se fait au détriment de l'économie réelle. Bien sûr, nombre d'éminents économistes ne seront pas d'accord avec cette analyse.

La dette du secteur privé s'est pourtant peu à peu transformée en dette publique. Et la planche à billets s'est mise à tourner à plein (Aux Etats-Unis, en Europe, en Grande-Bretagne, au Japon,...). Ce qui ne manque pas de pousser l'inflation vers le haut, de générer des politiques d'austérité qui touchent en premier lieu les plus pauvres. Un souci qui pourrait même ne pas épargner les Etats-Unis (voir p. 32 de ce rapport). Même certains ultra-libéraux ont conscience des risques. Car ils savent que les révolutions sont très mauvaises pour le business. Il y a presque un mois, Dominique Strauss-Kahn expliquait à qui ne voulait pas l'entendre (les dirigeants sont autistes ces temps-ci) que la hausse des prix des denrées alimentaires et les déséquilibres financiers pourraient bien déclencher de nouveaux conflits. L'avenir dira s'il avait raison. En tout état de cause, il y a déjà quelques indices qui laissent penser que peut-être, éventuellement, il n'aurait pas complètement tort...

 

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