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par Antoine Champagne - kitetoa

Les blagounettes de Christine Laboulette Lagarde sont-elles révélatrices de quelque chose ?

C'était le bon temps. Christine Laboulette Lagarde était ministre du Budget. Elle indiquait au Journal du Dimanche que le plan de sauvetage de la Grèce ne coûterait rien au contribuable français. Et ça passait comme une lettre à la poste. Comme quand François Hollande raconte que la crise est derrière nous (attention François, elle court vite).

C'était le bon temps. Christine Laboulette Lagarde était ministre du Budget. Elle indiquait au Journal du Dimanche que le plan de sauvetage de la Grèce ne coûterait rien au contribuable français. Et ça passait comme une lettre à la poste. Comme quand François Hollande raconte que la crise est derrière nous (attention François, elle court vite). Une fois mutée au FMI par la grâce de Nicolas Sarkozy, où elle bénéficie de la bienveillante protection du gouvernement actuel, comme l'a raconté le Canard Enchaîné il y a quelques temps, Christine Laboulette Lagarde nous a bombardés de communiqués de presse tous plus optimistes les uns que les autres. A chaque accord (de la dernière chance) de sauvetage d'un domino pays, l'ineffable Christine nous annonce un retour à la croissance, une amélioration très rapide sur le front du chômage, que sais-je. Et tout le monde rend compte de ses propos, sans les remettre en cause plus que cela.

Il y a quelques jours, le 1er juin, elle considérait encore que la Grèce était sur la bonne voie. Tout est en passe d'être réglé, les banques sont assainies, alléluia, merci mon dieu beau capitalisme et ta main invisible. Avant de faire un petit mea culpa quelques jours plus tard et d'expliquer que oui, finalement, tous ces plans n'avaient pas été aussi efficaces qu'espéré... Sans blagues ?

Les Grecs le savent, mais Christine ne doit pas loger chez l'habitant quand elle fait un saut dans le pays. D'ailleurs, le groom de son hôtel cinq étoiles lui sourit tout le temps. C'est bien la preuve qu'il est heureux et que l'on vit bien dans ce pays sauvé par la Troïka. Non ?

Mais revenons aux plans de sauvetage qui ne coûtent rien aux contribuables. Ne parlons pas du chômage, ne parlons pas de la hausse des prix, ne parlons pas du credit crunch, non, parlons de la dette du pays qui s'aggrave, et donc, des impôts à venir pour renflouer les caisses.

Reuters nous explique que si le déficit public a progressé à 66,8 milliards fin avril contre 59,9 milliards un an plus tôt, c'est parce que :

  • il y a eu moins de recettes (pas de licences 4G vendues notamment),
  • il a fallu augmenter le capital de la Banque européenne d'investissement et...
  • Il a fallu doter le Mécanisme européen de stabilité à hauteur de 3,3 petits milliards d'euros.

PARIS, 7 juin (Reuters) - Le déficit du budget de l'Etat français à fin avril s'est creusé à 66,8 milliards d'euros contre 59,9 milliards un an plus tôt à la même période, selon les données publiées vendredi par le ministère du Budget.

Dans un communiqué, le ministère du Budget souligne que cet écart tient à des éléments non récurrents : la perception, début 2012, de 2,6 milliards d'euros de recettes liée à l'attribution des licences de téléphonie mobile "4G", la contribution de la France à une augmentation de capital de la Banque européenne d'investissement pour 1,6 milliard d'euros et une dotation de 3,3 milliards au Mécanisme européen de stabilité.

S'ils recevaient une baffe ou une amende à chaque connerie qu'ils racontent, peut-être que les politiques en raconteraient moins ?

 

 

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