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par Rédaction

Le mystère TMG

Mi mai, Reflets publiait un article sur TMG, le prestataire des ayants-droits, chargé de surveiller les réseaux Peer to Peer. L'un de leurs serveurs de test contenait, outre des données personnelles (des adresses IP) d'internautes, des programmes informatiques permettant à TMG de flasher les téléchargeurs pédo-nazi qui tuent des artistes en les décapitant à coup de lecteur DVD. Ni une ni deux, la CNIL annonçait un contrôle surprise chez TMG. Elle était accompagnée de l'Hadopi.

Mi mai, Reflets publiait un article sur TMG, le prestataire des ayants-droits, chargé de surveiller les réseaux Peer to Peer. L'un de leurs serveurs de test contenait, outre des données personnelles (des adresses IP) d'internautes, des programmes informatiques permettant à TMG de flasher les téléchargeurs pédo-nazi qui tuent des artistes en les décapitant à coup de lecteur DVD. Ni une ni deux, la CNIL annonçait un contrôle surprise chez TMG. Elle était accompagnée de l'Hadopi.

Dans la foulée, interrogé par Le Point,Yann Padova, secrétaire général de la CNIL expliquait que le résultat de cette visite serait connu dans les quatre semaines à venir.

Nous voulons essentiellement faire une analyse des mesures de sécurité  prises par TMG pour protéger les données. Dans trois à quatre semaines,  nous aurons une idée, et nous nous orienterons soit vers une clôture du  dossier, soit vers une mise en demeure, c'est-à-dire une procédure de  sanction. Pour l'instant, nous ne pouvons pas en dire plus.

Et l'Hadopi, de son côté, coupait le lien informatique entre elle et TMG. Pure application du principe de précaution, puisqu'il s'agissait simplement d'un serveur de test à en croire Marc Guez, directeur général de la SCPP, dans un mail révélé par Electron Libre...

Six semaines après la visite de la CNIL dans les locaux de TMG, une espèce de mystère règne.

Mais surtout, un silence assourdissant. Reflets a bien tenté de demander à la CNIL via Twitter, où en était son "enquête". Réponse : pas de réponse. Nous avons pris notre téléphone et joint le service de presse de la CNIL ce matin. Réponse : on avait dit que ce serait rendu public... Je vais demander au secrétariat général et je vous rappelle. On attend toujours.

Pourtant, la CNIL, ou tout au moins Alex Turk, est justement l'oganisme (la personne) grâce auquel le monstre mutant à 4 têtes TMG a été rendu possible. Devons nous y voir une forme de silence  coupable ?

C'est toujours agréable de voir une institution publique refuser de répondre aux questions d'un citoyen...

De la même manière, nous avons envoyé un mail au service de presse de l'Hadopi pour savoir si le lien était toujours coupé entre elle et TMG et sur quoi portait l'inspection chez TMG. Là, nous avons eu un peu plus de chance.

Le lien entre TMG et l'Hadopi est toujours coupé, confirme l'institution. Probablement parce que le serveur de test de TMG est toujours en test.

La CPD attend quant à elle le résultat de l'expertise judiciaire lancée par les ayants-droits.

Mais pas d'inquiétude, la Hadopi a un stock d'adresses IP à traiter.

En revanche, notre interlocuteur ne savait pas quel est le volume d'adresses IP en stock et restant à traiter. Avant que probablement, si le lien n'est pas rétabli, l'Hadopi soit au chômage technique et n'envoie plus de lettres aux internautes.

Enfin, pour ceux qui se posent éventuellement la question, Agence H ne nous a toujours pas (non plus) tenus informés du résultat de son enquête interne annoncée à grand coups de messages sur Facebook. Mais sachez simplement que le flood de l'application paspeurdhadopi a stoppé net environ 1h30 après la publication de notre billet. Surement un lag des Internets... saloperies d'internets.

 

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