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par polR

La triste vie des riches de niche

Généralement aux abords de Noël, alors que la nation, ou tout au moins la partie la plus aisée, s'apprête à faire bombance, les médias s'intéressent alors aux malheureux. C'est un peu de notre tradition chrétienne qui s'exprime comme à la sortie de la messe de minuit, lorsque le bon bourgeois, pour le salut de son âme, distribue quelques pièces aux mendiants avant d'aller se taper la poularde aux marrons.

Généralement aux abords de Noël, alors que la nation, ou tout au moins la partie la plus aisée, s'apprête à faire bombance, les médias s'intéressent alors aux malheureux. C'est un peu de notre tradition chrétienne qui s'exprime comme à la sortie de la messe de minuit, lorsque le bon bourgeois, pour le salut de son âme, distribue quelques pièces aux mendiants avant d'aller se taper la poularde aux marrons. C'est aussi le moment ou le froid se fait plus fort et la rue, dernier refuge, devient le cercueil glacé des sans logis. Alors le plumitif, entre deux courses aux cadeaux, se fend du papier de l'année sur les démunis, les moins que rien, les rejetés, la fange, les miséreux, ceux que l'on aurait pu devenir si l'on n'avait pas prévu notre coup.

Mais cette année, macache, les orphelins de la Sarkozie ont décidé de jouer les troubles fêtes et nous proposent un autre scénario. Point de trève pour les clients du confiseur, pas de larme de champagne aux crocodiles, les avocats fiscalistes ont lancé l'offensive avant la clôture du bilan annuel, il y a un marché à prendre, celui de la grosse thune et du transfert international, je suis sur un coup, j'investis dans le Thalys à la hausse. Top départ.

Déjà, certains, sans doute en manque d'affection présidentielle ou privés de quelque facilité particulière, nous avaient fait le chant du départ version volaille, pigeons sans tête pleurant les miettes sur le pavé parisien. La vie devenait trop dure, le travail trop cher, et la perspective de plus value incertaine. C'est vrèèèè quoaaa, ce n'est pas qu'une affaire de train de vie, mais de statut social ! Que celui qui n'a pas de Rolex me jette son premier million. Et les enfants, vous avez pensé aux enfants hein ? Comment les élever dans le respect des valeurs s'il n'est plus possible de faire fortune en 5 ans ? La fin d'un monde, quasiment une sorte de Lehman Brothers à la française, mais version molle, entre fromage et dessert, ici et maintenant, pour tout un chacun. N'importe quoi.

Mais revenons à notre foie gras. Donc, il faut choisir un lobe entier bien bombé, luisant et ferme, le découper en escalopes, bien assaisonner... Mais je m'égare. Oui cette année, la droite a une revanche à prendre, on lui a piqué son hochet, ça va chtarber sévère dans le bac à sable. D'abord, on autodétruit l'UMP. Fini L'UMP, ça sert à rien l'UMP entre deux présidentielles. Pas la peine de faire de la politique, et puis ils disent n'importe quoi. Donc, basta. Non, ce qu'il nous faudrait c'est un emblème charismatique, un enfant du peuple qui a réussi, une image subliminale pour les masses, un truc qui fait paf. Pif, paf, tu vois ? Un mélange d'Obélix et de Danton... Énorme...

Donc, ils nous ont sorti le Depardieu pour les fêtes. Remarque ça tombe bien, à la FNAC pour mon beau frère, je me demandais, et je suis tombé sur l'intégrale avec les Valseuses et Cyrano. Ça ne sera pas perdu pour tout le monde. Et puis comme dit mon boucher, le boeuf français, il peut le représenter dignement, tout à fait crédible. Donc voila-t-y pas not' Gérard national qui rentre en combat singulier avec le premier ministre lui-même. "Tu veux jouer, tu veux jouer qu'il lui dit ? Tu veux la baston ?" Et l'autre un peu coincé dans le costard républicain qui relève sa mèche et se laisse aller à un minable "minable". Paf le chien. Et c'est parti. Pif, paf.

Donc cette année, on regarde quoi à la télé pour les fêtes ? Les riches de niche, les clébards à Nicolas, les toutous de la Liliane des produits de beauté, les tranciliens du Paris-Bruxelles, les moins que rien de la haute, les exclus de la ristourne fiscale... Une vraie misère, un fait de société, la cata. Bières et frites. Fini l'hôtel particulier du 5ème, fini les petits dejs au Crillon, fini les soirées branchées avec top modèles, fini les cigares et les poulardes fines, fini les girlies et l'éclate de la big money. Trop triste. Remarque, finalement ça tombe bien avec le calendrier maya.

La fin du monde, je te dis.

La fois prochaine et dans la même série, nous étudierons le gavage des oies, l'élevage du cochon de batterie et la sélection des bêtes pour faire des bons produits pour votre charcuterie de quartier ou les élections. Au choix.

Bon salut, hein.

PS : Pour ceux qui se triturent le cerveau et veulent donner du sens à notre pauvre vie, je recommande la vidéo sur les rapports entre Danton et Robespierre. Tout y est dit. Danton (A.Wajda,1983)

 

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