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par bluetouff

La Thaïlande est mûre... pour passer de la censure à la surveillance de masse

La page la plus connue des internautes thailandais La Thaïlande, depuis des années, alterne élans démocratiques coups d'états de la junte militaire, écrasant toute contestation. Suite à un énième coup d'état la junte a placé au pouvoir un gouvernement majoritairement militaire reflets de la ligne la plus dure de l'échiquier politique local en matière de répression.

La page la plus connue des internautes thailandais

La Thaïlande, depuis des années, alterne élans démocratiques coups d'états de la junte militaire, écrasant toute contestation. Suite à un énième coup d'état la junte a placé au pouvoir un gouvernement majoritairement militaire reflets de la ligne la plus dure de l'échiquier politique local en matière de répression. Ce gouvernement, dont un tiers de sa composition est militaire, va avoir le bonheur de (re)trouver à sa disposition une infrastructure de censure d'Internet. Le blocage des sites web est monnaie courante depuis 2006/2007 mais s'oriente depuis 2010 vers une censure politique franche. Le risque de voir la Thaïlande basculer dans la surveillance numérique massive n'a jamais été aussi grand, ce n'est plus maintenant qu'une question de moyens, donc de temps.

Dans ce nouveau gouvernement thaïlandais, on retrouve quelques têtes connues... et pas des plus tendres, comme le général Anupong Paochinda au ministère de l'intérieur, responsable direct d'une répression meurtrière des chemises rouges en 2010. C'est donc le général Anupong Paochinda qui se voit confier le maintien de l'ordre dans le pays. Niveau méthodologie, il ne va pas falloir s'attendre à beaucoup de changement de sa part et de ce gouvernement en général. Mais ce sont aujourd'hui près de 25 millions d'internautes qui vont devoir, plus que jamais rester sur leurs gardes.

La situation de la censure sur Internet en Thaïlande n'est pas nouvelle, mais ils semble aujourd'hui inéluctable, que le royaume, où la police réitérait au printemps dernier que tout like Facebook d'un message contre la junte était un crime, va chercher à ajouter à la censure une surveillance accrue du réseau, et chercher à développer son infrastructure avec l'aimable collaboration des fournisseurs d'accès locaux qui n'ont pas franchement le choix. A ce jour, la Thaïlande est principalement connue pour user de diverses techniques de blocage de sites web (blocage DNS et redirections web). Citizen Lab a d'ailleurs mis en évidence (pdf) l'utilisation de proxys et de Packet Shappers d'une vieille connaissance de Reflets... BlueCoat.

Avec ce nouveau gouvernement affichant la ligne la plus dure en matière répressive, la Thaïlande est autant à surveiller politiquement que numériquement. C'est bien un marché qui est en train de s'ouvrir pour les entreprises qui vendent de la surveillance électronique de masse. Internet risque de devenir un outil rêvé pour la junte pour prévenir toute manifestation et autres formes d'opposition. Les journalistes et blogueurs thaïlandais, plus que jamais, sont en danger.

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