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par Antoine Champagne - kitetoa

La Grèce, l'argument le plus foireux de la campagne

La droite l’a répété ad nauseam : avec François Hollande aux commandes, la France sera dans le même état que la Grèce d’ici peu. Prenons date avec cet article… Il faut être, soit stupide, soit de très mauvaise foi pour avancer un tel argument (sans oublier le peu de respect pour nos amis Grecs lorsque l'on lance "François Hollande au volant, Grèce au tournant"). Car avec François Hollande ou avec Nicolas Sarkozy, la France fonce tête baissée vers la situation des périphériques.

La droite l’a répété ad nauseam : avec François Hollande aux commandes, la France sera dans le même état que la Grèce d’ici peu. Prenons date avec cet article…

Il faut être, soit stupide, soit de très mauvaise foi pour avancer un tel argument (sans oublier le peu de respect pour nos amis Grecs lorsque l'on lance "François Hollande au volant, Grèce au tournant").

Car avec François Hollande ou avec Nicolas Sarkozy, la France fonce tête baissée vers la situation des périphériques. Ce n’est qu’une question de temps.

Parlons « bilan » deux minutes. L’Europe a cramé quelque 380 milliards d’euros pour « sauver » la Grèce (et surtout l’euro). Tout ça pour quoi ? Pour pas grand chose. A part un retour à la case départ.

La Grèce doit se plier aux exigences de l’Europe et ce n’est pas le cas ces jours-ci. Du coup, le versement des prochaines tranches d’aide pourrait ne pas être effectué. Et dans ce cas, les remboursements prévus ne devraient pas plus être réalisés par Athènes. Si la situation ne se débloque pas rapidement, la Grèce fera défaut assez rapidement. Juillet peut-être... Avec à la clef une très probable sortie de la zone et un retour à son ancienne monnaie. Tout ce que l’on voulait éviter à coup d’aides massives. Chaque jour, le nombre d’économistes « sérieux » (les mêmes généralement qui n’y croyaient pas un instant il y a un an) prédisant une sortie de l’euro pour la Grèce d’ici moins de douze mois, augmente… Il y a aussi quelques informations qui fuitent et qui ont tendance à démontrer que les dirigeants politiques ont construit la zone euro en dépit du bon sens et en toute conscience.

Bien entendu un tel événement risque bien d’avoir des conséquences amusantes sur les pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie ou la France. Or aucun mécanisme d’aide (FMI, Europe, etc.) n’a les moyens de « sauver » ces pays. Ni même de les aider dans des proportions nécessaires pour éviter la catastrophe qui vient.

Le bilan du président volontariste qui a sauvé l’Europe au moins 4 fois est donc globalement négatif. Beaucoup d’argent cramé pour rien, ce que nous avions toujours dit (comme des gens bien plus sérieux). Faute d’écouter d’autres voix, les dirigeants européens se sont entêtés sur un chemin qui ne pouvait que ralentir un tout petit peu le désastre.

Venir dire que François Hollande va mener la France sur la voie de la Grèce, c’est idiot. Elle y est déjà engagée par les choix de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Et c’est de mauvaise foi.

Ce que confirme cette déclaration de Nicolas Sarkozy au lendemain de sa défaite rapportée par le Canard Enchaîné daté du 9 mai 2012 (p. 2) :

« Perdre, c’est toujours très difficile, mais se dire qu’on les laisse (les socialistes) gérer ce merdier a quelque chose de délicieux. »

Les citoyens qui feront durement les frais du « merdier » laissé par le locataire de l’Elysée apprécieront.

 

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